| * Dans l'article "VOÛTE,, subst. fém." VOÛTE, subst. fém. A. − ARCHIT. Ouvrage de maçonnerie cintré, fait notamment de pierres spécialement taillées ou de béton, et servant à couvrir un espace en s'appuyant sur des murs, des piliers ou des colonnes. Voûte en berceau, en plein cintre, en coupole, en cul-de-four, en ellipse; voûte sur croisée d'ogives; voûte à caissons; arc, arceau, arête, cintre, courbure, nervure d'une voûte. Un architecte, chargé de construire un conduit d'eau de Heidelberg à Mannheim, a jeté bas les voûtes de la salle des chevaliers, afin de faire avec les briques du ciment pour ses aqueducs (Hugo, Rhin, 1842, p. 339).La voûte d'une église n'avait rien à porter, en comparaison des voûtes de ponts ou d'aqueducs; et de plus le climat de nos pays pluvieux exigeait des toits plus pointus que ces toits à l'italienne qui accompagnent si naturellement la voûte romane (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 194).V. arc ex. 12, arête2ex. 7, berceau ex. 11, nervure ex. 2. ♦ Clef de voûte. V. clef II B 1.Voûte d'arête. V. arête2II A 1.Voûte d'ogives. V. ogive A 1. − Loc. adv. En voûte. En forme de voûte. Ce chemin couvert par les vieux tilleuls taillés en voûte (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Alex., 1889, p. 754). − P. compar. Les mots sont comme une voûte sur la pensée souterraine (Renard, Journal, 1899, p. 548). B. − P. anal. 1. a) Paroi supérieure d'une cavité naturelle présentant une courbure en forme de dôme. Voûte d'une caverne. Il doit y avoir quelqu'un vivant dans cette grotte, et il se relève avec précaution pour ne pas risquer de heurter trop fort la voûte (Butor, Modif., 1957, p. 179). b) Feuillage en forme de dôme. Synon. région. voûture (dér. s.v. voûter).Voûte de verdure. En quittant Bayruth, on marche pendant une heure le long du rivage de la mer, sous une voûte d'arbres de tous les feuillages et de toutes les formes (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 121).Je fus tout à coup séduit par une allée d'arbres gigantesques (...) je m'enfonçais sous cette voûte végétale, décidé à poursuivre jusqu'au bout (Jammes, Mém., 1921, p. 31). c) Poét. La voûte céleste, la voûte du ciel. Le ciel visible, qui semble avoir cette forme. Des moineaux cachés pépiaient, et la voûte immense du ciel recouvrait tout cela (Flaub., Cœur simple, 1877, p. 21).Du haut du Trocadéro, quand il n'y a dans le ciel ni lune ni étoiles et que tous les réverbères de l'infini Paris sont allumés, il semble que toutes les étoiles de la voûte céleste sont tombées à terre (Goncourt, Journal, 1885, p. 521). d) Relief de forme arquée. Il était (...) velu avec des sourcils en arcade qui faisaient sur ses yeux deux voûtes de poils (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Soirée, 1887, p. 583). 2. Spécialement a) ANAT. Élément anatomique, du squelette notamment, dont la paroi supérieure est convexe. Nous avons déja vu, à l'article du crâne, que sa lame criblée ferme le frontal entre les deux voûtes des orbites (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 58).La disposition en coupole de cette voûte musculaire [le diaphragme] (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 119). ♦ Voûte du crâne ou voûte crânienne. Partie supérieure de la boîte osseuse que forment les os du crâne. Il avait senti tout à coup deux colonnes, selon son expression, deux cornes de sang, lui frappant la voûte du crâne au-dessus des yeux (Goncourt, Journal, 1884, p. 405).Voûte du palais ou voûte palatine. V. palais2A.Voûte plantaire*. b) FR.-MAÇONN. Voûte d'acier. Suite d'épées croisées au-dessus de la tête d'un dignitaire par des maçons formant une haie d'honneur. Le jour que l'on installe le nouveau Vénérable, on le fait passer sous la voûte d'acier (LaurensFr.-maç.1980). c) MAR. Voûte (d'arcasse). Partie arrière de la coque d'un navire qui surplombe le gouvernail. Le brick (...) semblait avoir l'intention de nous accoster par notre voûte, afin que nous puissions l'aborder sans l'obliger à mettre un canot à la mer (Baudel., Avent. Pym, 1858, p. 125). d) LUTHERIE. Galbe d'une table de violon ou d'un instrument apparenté. Cette partie de l'instrument [la table d'harmonie du violoncelle] n'est jamais courbée au feu. La partie bombée de la table se nomme la Voûte (Lallement, Dyn. instrum. archet, 1925, p. 5). e) MARÉCHALERIE. ,,Région antérieure de la rive interne du fer à cheval opposée à la pince`` (St-Riquier-Delp. 1975). f) TECHNOL. Voûte d'un four, d'un fourneau. On a construit (...) des fours pour cuire [le plâtre] à la houille (...) [dans lesquels] le foyer est surmonté de deux voûtes percées d'un certain nombre d'orifices (Ser, Phys. industr., 1890, p. 533). REM. Voûtain, voûtin, subst. masc.,,Portion de voûte délimitée par les arêtes ou les nervures`` (Nér. Hist. Art 1985). Les chapiteaux de ces colonnes sont réunis par les poutres en tôle transversales recevant des solives en fers à T, sur lesquels on bande des voûtains en briques (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 65).Sous les galeries couvertes, les briques apparentes des voûtins étaient également émaillées de couleurs vives (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 627). Prononc. et Orth.: [vut]. Ac. 1694, 1718: voute; dep. 1740: voûte. Étymol. et Hist. Ca 1135 volte « salle voûtée » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB 1617) − xvies. ds Hug.: voulte; ca 1160 volte « toit rond bâti en arcade » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 536); ca 1213 voste (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 649, 26); av. 1526 taillé à voste « taillé en forme de voûte » (J. Marot, Voyage de Venise, éd. G. Trisolini, 3102); 1539 en voute (Est.); 1349 archit. vote chintree, v. cintrer; p. anal. 1678-79 voûte azurée « ciel » (La Fontaine, Fables, l. XI, fable VIII, éd. H. Regnier, t. 3, p. 157); 1690 mar. voute (Fur.); 1690 anat. (Dionis, L'Anatomie de l'Homme, p. 193); 1876 fr.-maçonn. voûte d'acier (Lar. 19e). D'un lat. pop. *volvita, fém. subst. de *volvitus, pour le class. volutus (cf. au sens de « voûte » en lat. médiév. voluta ca 1213 ds Latham, vouta 1212, ibid., volter 1145 ds Nierm., et volutum dès 1100 ds Latham), part. passé de volvere « rouler, faire rouler ». Fréq. abs. littér.: 2 461. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 267, b) 3 786; xxes.: a) 2 806, b) 2 254. Bbg. Archit. 1972, pp. 97-99, 101-103. − Born. 1967, p. II, 33, 57. − Gohin 1903, p. 371. |