| VIVIER, subst. masc. A. − 1. Bassin d'eau constamment renouvelée, aménagé pour la conservation, l'engraissement et l'élevage de poissons et/ou de crustacés. Vivier à homards; truites de vivier. On met les poissons que l'on vient de capturer dans des viviers, et quelques jours suffisent ordinairement pour amener les œufs et la laitance au degré de maturation désirable (Code pêche fluv., 1875, p. 117).Les Romains appréciaient beaucoup le poisson et pour avoir des produits de grande fraîcheur ils construisaient des viviers d'eau marine où étaient élevées et engraissées des murènes et des lamproies (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 6). 2. Réservoir fixe ou flottant alimenté en eau de mer, permettant de conserver sur un bateau de pêche le poisson vivant et les crustacés destinés à la consommation ou devant servir d'appât. Depuis 1946 la technique américaine est également très utilisée. Elle consiste à capturer une provision de petits poissons (sardines, anchois, petits maquereaux, etc.) qui, devant servir d'appât, sont conservés dans des viviers à circulation d'eau de mer (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 71). 3. Récipient de bois, de pierre ou de métal dans lequel on conserve le poisson vivant. Vivier de poissonnier. Élysée venait parfois (...) savourer (...) le vin frais tiré à la pièce, le poisson frétillant dans le vivier (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 201). 4. Région. (Normandie). Pièce d'eau poissonneuse alimentée par des sources de fond. On voit un grand palais comme au fond d'une gloire, Un parc, de clairs viviers où les biches vont boire (Hugo, Légende, t. 2, 1859, p. 635). B. − Au fig. Milieu favorable au développement d'idées, d'idéologies ou de personnes. Vivier politique. J'aurais pu m'introduire dans n'importe quel autre de ces viviers où la République sélectionne ses diplomates, ses présidents du Conseil (Mauriac, Passage Malin, 1948, II, 1, p. 73).Ces anciens Templiers semblent former un beau vivier de sorciers, reprit Poitiers (Druon, Poisons couronne, 1956, p. 218). Prononc. et Orth.: [vivje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « pièce d'eau dans laquelle on conserve le poisson » (Geoffroi Gaimar, L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 5860); 2. a) 1398 « récipient où l'on peut conserver les poissons vivants » (Lettres de remission ds Du Cange, s.v. vivierium), attest. isolée; cf. 1771 « panier calé dans l'eau où les pêcheurs mettent le poisson pour le conserver vivant » (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches, section 3, chap. 3, p. 29); b) 1736 « bateau pêcheur muni d'un réservoir d'eau » (Aubin); 3. 1743 fig. se précipiter dans le vivier (Aubert de La Chesnaye des Bois, Lettres sur les romans, p. 59). Du lat. vivarium (dér. de vivus « vivant ») qui désignait des endroits destinés à garder vivants des animaux (non domestiques): parc à gibier, garenne, parc à huîtres ou vivier pour le poisson. Fréq. abs. littér.: 78. |