| VITRAIL, -AUX, subst. masc. A. − Composition, généralement historiée, faite de morceaux de verre découpés et le plus souvent colorés, assemblés à l'aide de plomb ou d'un ciment, maintenus par une armature de fer, et servant à décorer une baie, une porte ou les parois d'un édifice. Bestiaires, miroirs du monde, vitraux et porches de cathédrales s'accordent pour décrire, chacun dans son langage propre, un univers symbolique, dont les êtres, pris dans leur essence même, ne sont que des expressions de Dieu (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 104).Le buffet est de chêne, à deux corps, séparés par une crédence à colonnettes. Les portes du haut sont à vitraux. Celles du bas sont pleines (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 57). SYNT. Vitraux d'une église, d'une cathédrale, d'une banque; vitraux classiques, gothiques, modernes, persans; vitraux blancs, peints, en dalles de verre; fixer, poser, sertir un vitrail; vitraux de Chagall, de Grüber; verrier, maître verrier en vitraux d'art; vitraux en marqueterie; éclat, luminosité d'un vitrail. − P. métaph. Un autre de mes amis a dit de certaines petites ballades de Victor Hugo, la Chasse du Margrave, le Pas d'armes du roi Jean, que ce sont des vitraux gothiques. On voit à tout instant sur la phrase poétique la brisure du rhythme comme celle de la vitre sur la peinture (Sainte-Beuve, Vie et pens. J. Delorme,1829, p. 147). B. − P. méton., ARTS DÉCOR. Le vitrail. L'art du vitrail, sa technique. J'aborde l'infini indénombrable des techniques. (...) des secrets du vitrail au mystère des vernis de violons, des canons de la fugue à la fonte de la cire perdue (...) − que (...) de thèses, de travaux de toute dimension, de tout âge et de tout format! (Valéry, Variété IV,1938, p. 240). Prononc. et Orth.: [vitʀaj], plur. [-o]. Martinet-Walter 1973 a une moitié de réponses [ɑ]. Att. ds Ac. dep. 1762 au plur., le sing. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1493 vitral « panneau constitué par un assemblage de morceaux de verre coloré, maintenus à l'aide d'une armature » (Fierville, Doc. inédits sur Commynes, 190); 1626 vitrail « id. » (doc. ds Havard). Dér. de vitre*; suff. -ail*. Fréq. abs. littér.: 723. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 116, b) 698; xxes.: a) 1 357, b) 931. Bbg. Granboulan (A.). Gloss. du vitrail. Banque Mots. 1982, no23, p. 70. − Quem. DDL t. 33. |