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VITAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − Qui est relatif à la vie; qui concerne, constitue la vie. Activité, énergie vitale; organes, phénomènes vitaux; actions, propriétés, réactions vitales. L'amour de Dieu a tout submergé, temps, espace, personnalité, corporéité, vidant le cerveau, suspendant toute fonction vitale, annihilant l'être pour ne laisser subsister que l'âme, parcelle une de l'âme divine (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 82).C'est une lutte des forces vitales coalisées contre la mort pour rétablir un équilibre sans cesse défait (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 112).
MÉD. ANC. Esprits vitaux. Parties subtiles du sang considérées comme le principe même de la vie. Galien (131-200) imagine les forces immédiates et fondamentales de la vie sous la forme d'esprits qui siègent dans le système nerveux (esprits animaux), ou dans le foie (esprits naturels), ou dans le cœur (esprits vitaux) (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 136).Souffle vital. Respiration (considérée autrefois comme la vie même). [Il] introduisit le goulot entre les lèvres violettes du Matamore; mais les dents restèrent obstinément serrées, et la liqueur cordiale rejaillit en gouttes rouges par les coins de la bouche. Le souffle vital avait abandonné à jamais cette frêle argile (Gautier, Fracasse, 1863, p. 147).
Vx ou littér. Ton vital. Synon. de tonus.Il lui expliqua donc qu'il se trouve que les hommes, après un don trop généreux d'eux-mêmes, soient sujets à ces abaissements passagers du ton vital, que cela est courant et connu, et qu'il fallait l'excuser chez lui (Montherl., Pitié femmes, 1936, p. 1112).
PHILOSOPHIE
[Dans la théorie vitaliste] Principe vital. Principe, réalité énergétique cause de la vie, distincte de la matière et de l'âme pensante. D'après les vitalistes, le principe vital ou les propriétés vitales se manifestaient d'une façon capricieuse, en sorte que les phénomènes biologiques étaient par essence indéterminables et imprévisibles (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 141).
[Chez Bergson] Élan vital. Force originelle qui se communique en se divisant de plus en plus en manifestations divergentes et antagonistes mais complémentaires. Unité et multiplicité sont des catégories de la matière inerte, (...) l'élan vital n'est ni unité ni multiplicité pures, et (...) si la matière à laquelle il se communique le met en demeure d'opter pour l'une des deux, son option ne sera jamais définitive: il sautera indéfiniment de l'une à l'autre (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 261).
P. ext. Dynamisme. Elle voyait, dans son jardin de Maisons, les feuilles qu'elle avait vues poindre au printemps, se détacher, une à une, à leur heure, sans que leur arrachement compromît en rien la force secrète du tronc où résidait la sève, où se perpétuait l'Élan vital (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 256).
Empl. subst. masc. Ce qui concerne ou constitue la vie. Le rôle de la physiologie est de rechercher ce qu'il a de physique et de chimique dans le vital (Bergson, Deux sources, 1932, p. 116).
B. −
1. Qui est essentiel pour la vie, nécessaire pour l'existence. Sucs vitaux. Ces salles tristes et resserrées, où le plafond écrase la coiffure des femmes, où, pour épargner le froid de la nuit à leurs épaules nues, on remplace l'air vital par une atmosphère fébrile et corrosive qui enivre ou suffoque (Sand, Lélia, 1833, p. 138). La véritable valeur dynamique, c'est le pépin. C'est le pépin qui paradoxalement fait la pomme. Il lui envoie ses sucs balsamiques, ses forces conservatrices. Le pépin ne naît pas seulement dans un tendre berceau, sous la protection de la masse du fruit. Il est le producteur de la chaleur vitale (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 143).
2. Qui est indispensable, nécessaire à l'existence matérielle d'un individu ou d'une collectivité. Chacun [des belligérants], faute de mieux, lance, nuit après nuit, des escadrilles qui torpillent l'autre dans ses entrailles, font sauter ses centres vitaux, paralysent sa production et ses échanges (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 255).
Espace vital. V. espace1B 2 b β.Minimum vital. V. minimum I B.
C. − Au fig. Qui touche à l'essentiel; très important. Problème vital; question vitale.. Il est d'une importance vitale qu'aucun approvisionnement, ni renfort, de quelque espèce qu'ils soient, n'arrivent à Libreville ou à Port-Gentil (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 300).
Prononc. et Orth.: [vital], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xiiies. « qui concerne, constitue la vie » (Raymond Lulle, Doctrine d'enfant, éd. A. Llinarès, p. 167: esperit vital), ne s'emploie plus que dans des syntagmes tels que parties vitales 1671 (Pomey); 1845 (Besch.: Questions vitales. Questions qui tiennent à l'essence de la chose); 1901 minimum vital, v. minimum étymol. Empr. au lat.vitalis « id. », dér. de vita « vie »; cf. l'a. fr. vial « vital, de la vie » ca 1200 (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 200, 14: lo uial sofflement). Fréq. abs. littér.: 1 715. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 699, b) 2 421; xxes.: a) 1 484, b) 3 654.
DÉR.
Vitalement, adv.D'une façon qui concerne la vie. La meilleure garantie qu'une chose doive arriver, c'est qu'elle nous apparaisse vitalement nécessaire (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 259). [vitalmɑ ̃]. 1resattest. 1522 vitallement (G. Briçonnet, Corresp. [avec Marguerite d'Angoulême], éd. C. Martineau et M. Veissière, p. 168), empl. au xvies., v. Hug., puis 1842 (Ac. Compl.); de vital, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 25.
BBG.Brucker (Ch.). Dat. nouv. Fr. mod. 1973, t. 41, p. 294. − Quem. DDL t. 8, 20.