| ![]() ![]() ![]() ![]() VIDÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de vider*. II. − Adjectif A. − 1. [En parlant d'un végét.] Que l'on a creusé afin de le débarrasser de la matière qui le remplissait. Tronc d'arbre vidé; citrouille vidée. Ordinairement faite avec une noix de coco vidée et coupée par le milieu, cette caisse [de résonance] est recouverte d'une peau quelconque, collée sur les bords extérieurs (Grillet, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 275). 2. [En parlant d'un animal] Dont on a vidé les entrailles. Poisson bien vidé; lapin, poulet vidé. Les oiseaux, ceux qui chantent, qui partent en voyage, ceux qu'on tue; les oiseaux plumés, vidés, mangés cuits dans les poèmes ou cloués sur les portes des granges (Prévert, Paroles, 1946, p. 33). 3. HÉRALD. [En parlant des pièces et des meubles ajourés de l'écu] Qui laisse voir le champ de l'écu (d'apr. Past. Hérald. 1979). B. − [En parlant d'une pers.] 1. Fam. Qui est épuisé, qui est sans forces physiques ou morales. Je songe à Michel-Ange verrouillé cinquante-quatre mois à la Sixtine avec son pain, sa cruche d'eau, en sortant chancelant, décharné, vidé, aveuglé du jour (Faure, Espr. formes, 1927, p. 127). − Empl. part. Vidé de + subst.Ils avaient dépensé dans le combat une telle force d'enthousiasme et de passions que, lorsque la victoire était venue, il ne leur en restait plus assez pour se réjouir; ils en étaient demeurés vidés d'énergie, fourbus, pour la vie (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 965). − Empl. subst. masc. ♦ Homme usé par les abus de toutes sortes. Qu'elle eût pu l'aimer, ce vidé, ce grotesque à l'âme dure, Védrine ne se l'expliquait guère (A. Daudet, Immortel, 1888, p. 196). ♦ Vx. Petit vidé. Jeune élégant qui se donnait des airs maladifs. Synon. petit crevé*.Ces petits vidés passent leur vie en compagnie d'intrigantes badigeonnées qui les finissent et les ruinent (Poulot, Sublime, 1870, p. 261). 2. [En parlant d'un écrivain, d'un artiste] Dont l'inspiration s'est tarie, qui se retrouve démuni de ses ressources intellectuelles. C'est le supplice d'une feuille de papier blanc qu'on aurait dans la tête et où la pensée, encore non formée, griffonne avec effort... (...) On se dit qu'on ne peut plus rien faire, qu'on ne fera plus rien. On se sent vidé (Goncourt, Journal, 1862, p. 1100). C. − [En parlant d'un cheval] Jarrets bien vidés. Jarrets bien creusés, maigres et secs. (Dict. xxes.). III. − Substantif A. − Subst masc. 1. HIST. DU VÊT. ,,Collet porté à l'époque de Richelieu, qui retombait sur l'épaule avec une légère concavité`` (Leloir 1961). 2. Région. (Belgique). ,,Croûte de bouchée à la reine`` (Massion Belgic. 1987). Remplir, garnir des vidés. Vous pouvez aussi commander des vidés tout faits chez votre boulanger (La Cité,21-22 déc. 1985,p. 14, ds Massion Belgic. 1987). B. − Subst. fém., région. (Suisse). Fait de vider, de chasser quelqu'un d'un lieu. Synon. fam. débarras.Si on fichait dehors ces bolchévites, ça ferait une bonne vidée (Pierreh.1926). Prononc. et Orth.: [vide]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. V. vider. Fréq. abs. littér.: 806. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 438, b) 1 159; xxes.: a) 1 505, b) 1 527. |