| VERSIFICATION, subst. fém. Art, technique de la composition des vers réguliers. Règles de la versification; dictionnaire, traité de versification; versification grecque, latine, française. La versification est à la poésie ce que la discipline est au courage (Goncourt, Journal, 1852, p. 77).J'étudiai de mon mieux les choses qui m'ennuyaient, (...) j'appris par cœur des milliers de vers dont je ne comprenais pas les beautés (...); la versification, qui était comme une camisole de force imposée à ma poétique naturelle (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 5).− En partic. Technique du vers propre à un poète. C'est toujours la même pauvre et froide versification; ce sont toujours des lignes d'égale longueur, bien rabotées, rimées avec opulence, et fortement clouées deux à deux comme deux planches (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p. 113).Depuis peu d'années, quelques poètes et Victor Hugo surtout paraissent avoir étudié cette versification énergique et brillante de Ronsard, dégoûtés qu'ils étaient de l'autre: j'entends la versification racinienne (Barrès, Cahiers, t. 4, 1905, p. 74). Prononc. et Orth.: [vε
ʀsifikasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1548 « technique de la composition des vers » (Th. Sebillet, Art poét. fr., éd. F. Gaiffe, p. 13). Empr. au lat.versificatio « action de composer des vers » (de versificare, v. versifier); cf. une attest. isolée de versification au sens de « poème » (1480, Jean Molinet, Chroniques, autre prologue, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 2, p. 593). Fréq. abs. littér.: 95. Bbg. Elwert (W. Th.). Traité de versif. fr., des orig. à nos jours. Paris, 1965, pp. 1-111. − Guiraud (P.). La Versification. Paris, 1970, 128 p. − Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 180. |