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VERNI, -IE, adj. et subst. masc. plur.
I. − Empl. adj.
A. − [En parlant d'une chose]
1.
a) Enduit de vernis. Meuble, parquet, tableau verni. Cet homme-là a trop d'attachement pour ses bottes vernies; il les fait briller au soleil comme s'il avait des diamants aux pieds (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p. 22).
b) P. anal. Qui semble être enduit de vernis, qui présente un aspect lisse et brillant. Des muscadiers au feuillage verni saturaient l'air d'un parfum pénétrant (Verne, Tour monde, 1873, p. 90).La lumière du lustre glisse sur ses bandeaux vernis, sur son visage soyeux, et dore sa moustache brune (Martin du G., Devenir, 1909, p. 38).
Verni de + subst. désignant la substance formant un enduit brillant.Enduit d'une couche brillante de, luisant de. Verni de graisse. Il se leva, prit place au bout de la table, vida son pot, mâcha son pain verni de beurre (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 228).Les branches des arbres étaient vernies de givre (Druon, Lis et lion, 1960, p. 234).
2. CÉRAM. Synon. de vernissé (v. ce mot I A 1).Un bénitier de terre cuite vernie à gauche, un crucifix à droite l'encadraient (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 23).V. pot1I A ex. de Balzac.
B. − [En parlant d'une pers.]
1. Vieilli, iron. Tiré à quatre épingles. Synon. astiqué, vernissé (v. ce mot II B).C'étaient des peintres bien habillés, qui demeurent dans le quartier Notre-Dame-de-Lorette, des artistes vernis et prétentieux à l'impossible (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p. 48).V. astiqué ex. 2.
Empl. subst. masc. Jeune homme à l'élégance tapageuse. Synon. vx ou vieillis (petit) crevé*, gommeux, mirliflor(e), muguet, muscadin; dandy, gandin.I's s'figurent qu'ils sont à la cour, Les p'tits vernis du protocole. I's sont charmants... y a pas d'erreur. I's ont surtout des bell's cravates, Mais, vraiment, i's font trop d'épates, C'était bon du temps d'l'Empereur (A. Bruant, Sur la Routeds France1907).
2. Littér. Verni de qqc.Qui a un vernis, une connaissance superficielle de quelque chose. Synon. frotté de.Ce garçon est tout simplement verni de français; pour peu qu'on veuille creuser, on trouve l'allemand (Hugo, Rhin, 1842, p. 86).Rustauds vernis d'un peu de latin (Bernanos, Gde peur, 1931, p. 139).
3. Pop., fam. Chanceux, veinard. Lépreux, moi? Allons donc! On sait bien que je suis verni. Verni comme le pape! (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1444).Ah! je ne suis pas vernie! le chameau! (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 315).
Être verni de + inf.Avoir la chance de + inf. La section est vernie d'avoir un tel cantonnement (Vialar, Éperon arg., 1952, p. 129).
Empl. subst. Gauvain, le veinard, le verni, avait profité d'une chance extraordinaire, inespérée (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 184).
II. − Subst. masc. plur. Souliers vernis. Cirer ses vernis. Mais pauvre croquant, tu marchais à quatre pattes que j'avais déjà des vernis (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 145).
Prononc. et Orth.: [vε ʀni]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 « recouvert de vernis » (Fierabras, éd. A. Kroeber et G. Servois, 1705: escu d'or vrenis); 2. 1839 spéc. souliers vernis (Balzac, Illus. perdues, p. 347); 1875 subst. plur. vernis (Gaz. des Trib., 28 mars, p. 302, 4ecol. ds Littré Suppl.); 3. 1903 arg. « protégé » (d'apr. Esn.); 1906 « veinard » (ibid.); 1911 « id. » (Casanova, Le Journal de Nénesse, p. 80 ds Esn. Poilu). Part. passé adj. de vernir*. Fréq. abs. littér.: 526. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 463, b) 1 024; xxes.: a) 918, b) 740.