| ![]() ![]() ![]() ![]() VENUE, subst. fém. A. − Action, fait de venir, d'arriver dans un lieu. Synon. arrivée.Depuis sa venue; attendre la venue de qqn. J'avais supplié Olivier de m'attendre en lui représentant qu'il avait d'ailleurs à réparer sa venue tardive (Fromentin, Dominique, 1863, p. 178).Sur le seuil, Antoine, une seconde arrêté dans l'ombre, sentit combien sa venue était intempestive; mais il n'était plus temps de reculer (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 675). ♦ Loc. Allées et venues. V. allée I B 2. − Spécialement ♦ GÉOPHYS. ,,Épanchement, dans une roche, de matériaux de nature différente, généralement d'origine éruptive`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). ♦ MÉTALL. Venue de fonderie. ,,Facilité avec laquelle un métal coulé remplit le moule en suivant les contours et les détails de gravure de l'empreinte`` (GDEL). B. − Action, fait de se produire, de survenir (à titre d'événement). Une grande vierge de bois enveloppée dans ses draperies gothiques raides comme du papier d'emballage, mais on sent déjà la venue du baroque, le puissant courant d'air qui va assouplir la lourde étoffe (Green, Journal, 1949, p. 287). 1. [À propos d'un enfant] Naissance. Il y eut grande assemblée de dames respectables dans la chambre de madame Nozière pour y attendre ma venue (...) ma mère ressentait les grandes douleurs (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 6).Nous donnons la « pata » (cinq francs) pour fêter la venue au monde de la petite Véronique (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 712). 2. [À propos d'une période, d'une saison] Venue du printemps. Des oiseaux se remuaient dans des massifs de lilas, comme si la grande clarté de la nuit leur eût fait croire à la venue du jour (Fromentin, Dominique, 1863, p. 14).Une giboulée fouetta les vitres, hâta la venue de la nuit (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p. 195). C. − Action, manière de croître, de se développer. On disait, du reste, que cette chaleur vivante [du fumier], cette couche en fermentation, molle et chaude, était nécessaire à la belle venue des moutons (Zola, Terre, 1887, p. 101). − [En fonction de déterm.] D'une seule venue, tout d'une venue. L'arbre était d'une belle venue, plus vigoureux que jamais, et, en cinq ans, il avait presque doublé (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 161).Les bâtiments neufs, solides, de belle venue (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 24). ♦ P. anal. ou au fig. [En parlant d'une œuvre artist., littér.] Statue d'une belle venue; œuvre d'une seule venue. Une autre qualité poétique dans le style de Rotrou, et qui lui est commune avec Corneille (...) c'est le vers plein, tout d'une venue (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 168).La prose de Scarron est une excellente prose, pleine, drue, d'une belle venue et d'une franche allure (A. France, Génie lat., 1909, p. 63). Prononc. et Orth.: [vəny]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 « action, fait de venir » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 787); 2. a) ca 1275 de venue « aussitôt, sur le champ, de prime abord » (Adenet le Roi, Buevon de Conmarchis, éd. A. Henry, 1836), seulement en a. et m. fr.; b) 1568 tout d'une venue « tout d'une fois » (Delorme, Archit., I, 19 ds Gdf.); c) fin xvies. avoir la jambe tout d'une venue « d'une ligne unie, n'avoir pas les mollets marqués » (Palissy, De l'Art de terre, éd. P. A. Cap, p. 320); 3. a) fin xves. « action de croître et de se développer » (Jard. de santé, I, 2 ds Gdf. Compl.: Barbe qui est de tardive venue et naissance); b) 1718 (Ac.: on dit d'Un jeune arbre grand et droit qu'il est d'une belle venüe. la mesme chose se dit aussi d'un jeune homme grand et bien fait); 4. a) 1431-35 allées et venues « démarches qu'une personne fait en vue de conclure un accord, une affaire... » (Cl. de Fouquemberge, Journal, éd. Tuetey, t. 3, p. 14); b) 1607 « action d'aller et venir, mouvement de va et vient » (H. d'Urfé, L'Astrée, t. 1, p. 112). Part. passé subst. au fém. de venir*; en a. et m. fr. venue a également signifié « endroit par où l'on vient, chemin », « aventure, ce qui arrive à quelqu'un », « moment, fois », « tour et mauvais tour », « coup », « revenus », v. Gdf. et FEW t. 14, pp. 242-243. Bbg. Möhren Landw. Texte 1986, p. 269. |