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* Dans l'article "VENT,, subst. masc."
VENT, subst. masc.
I. − [Phénomène naturel]
A. − Domaine de la géogr. phys., de la météor., de la mar.
1.
a) Déplacement d'air plus ou moins important ressenti à la surface du globe. Les dernières feuilles des tilleuls étaient jaunies; celles des vignes étaient parées des plus riches teintes de pourpre; par moments, il soufflait un vent d'ouest qui en détachait quelques-unes en tourbillonnant (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 204).Le vent jouait dans les arbres; les marronniers, bien taillés par en bas, secouaient leurs hauts panaches (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 123).V. deçà ex. 1.
SYNT. Vent aigre, âpre, brûlant, chaud, doux, glacial; vent faible, fort, furieux, terrible, vif; vent établi, nul; petit, grand vent; au moindre vent; vent d'est, du nord, du sud, du midi, de secteur nord-est; vent d'automne, d'hiver; vent du désert, du large; vent d'orage, de pluie; gémissement, hurlement, violence du vent; bourrasques, rafales de vent; bruit du vent dans les arbres, dans les branches, dans les feuilles; à l'abri, au milieu du vent; sous l'action du vent; sur l'aile des vents, sur les ailes du vent; le vent souffle; le vent chasse, se lève, redouble, tombe; le vent change, fraîchit; le vent est, passe, tourne au nord; le vent vient du sud; le vent mugit, siffle; le vent est à la tempête; le vent secoue qqc.; le vent apporte, emporte qqc., rabat qqc. sur qqc.; le vent chasse les nuages; le vent porte dans telle direction; le vent joue avec qqc.; il y a, il fait du vent; il se lève un vent froid, un vent de tempête; pas un souffle de vent; entendre le vent; avoir le vent dans le dos; face au vent; battre, claquer, se balancer au vent; résister au vent; être exposé au(x) vent(s); se perdre dans le vent; protéger qqc. du vent; abrité du vent; battu des vents, par le vent; agité, couché par le vent; balayé, poussé, soulevé par le vent; être le jouet du vent.
b) MÉTÉOR. Phénomène caractérisé par un déplacement d'air plus ou moins important, de direction variable, dans les couches élevées de l'atmosphère comme à la surface du globe, ayant pour origine une différence de pression entre deux régions de l'atmosphère à laquelle peuvent s'ajouter, à la surface du globe, des causes d'ordre géographique (relief, littoral, etc.). Il y a parfois dans la stratosphère des vents très violents. Il y en a aussi dans des parties plus élevées de l'atmosphère (Maurain, Météor., 1950, p. 112).D'une façon générale, le vent augmente avec l'altitude et la proximité d'un sommet (Vauge1980).
c) MYTH. Personnage incarnant un vent déterminé, dont le souffle produit un vent déterminé et pouvant faire l'objet d'une représentation figurée. Au milieu de tout ce chaos [à Athènes] (...), le dôme de la tour des Vents (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 133).La force psychique, emprisonnée dans l'âme comme les vents dans l'antre d'Éole (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 28).
2. Loc., expr. et proverbes
a) Courant
Coup de vent. Vent violent qui s'élève brusquement. Un coup de vent ébranla la forêt (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 87).
Loc. anal., adj. et adv. En coup de vent
[Avec les verbes se coiffer, être coiffé] Avec les cheveux en désordre. Sa coiffure (...) était en harmonie avec le génie de l'heure romantique. Les hommes de cette génération se coiffaient en coup de vent (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 9).[En parlant de la coiffure] En désordre. Ses cheveux gris en coup de vent ondulaient contre les tempes (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 243).
[Avec un verbe de mouvement] À toute vitesse. Passer en coup de vent. Dutertre entre, comme toujours, en coup de vent, sans frapper (Colette, Cl. école, 1900, p. 259).
Les quatre vents. Les vents venant des quatre points cardinaux; p. ext., les vents venant de toutes les directions. Une fois qu'elle [une baraque] fut couverte et bien à l'abri des quatre vents, il y charria du sable (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 115).
Loc. adv. Aux, des quatre vents. Aux, des quatre points cardinaux; dans, de toutes les directions, de tous les côtés. Les merles (...) au crépuscule, rivalisaient d'entrain et lançaient aux quatre vents les harmonies de leurs solfèges (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 13).[Suivi de la prép. de] Une provende toujours croissante de légumes et de fruits nouveaux venus des quatre vents du monde (L. Febvre, Entre Benda et Seignobos, [1933] ds Combats, 1953, p. 96).[Dans une expr.] Être logé aux quatre vents. Être logé dans un lieu mal fermé, mal abrité. (Dict. xixeet xxes.). Au fig. V. expr. fig. infra.
Tous les vents. Les vents venant de toutes les directions. Ce qu'il doit faire froid dans ce corridor balayé par tous les vents! (Huysmans, En route, 1895, p. 272).
Loc. adv. À tous (les) vents. Au souffle de tous les vents, de n'importe quel vent. Cette enseigne (...) consistait en une plaque de tôle rouillée grinçant à tous les vents sur sa tringle (Gautier, Fracasse, 1863, p. 55).À peine faisait-il bon dans la pièce, qu'il fallait ouvrir la fenêtre à tous vents, pour faire partir la fumée (Montherl., Célibataires,1934, p. 897).[En parlant d'un lieu] Ouvert à tous les vents. Ouvert de tous les côtés; qui n'est pas abrité. Vaste hangar ouvert à tous les vents sauf du côté qui faisait face à l'entrée (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 237).Au fig. [Pour exprimer la précarité, la rudesse des conditions de vie] Ce n'est point pour étonner nos gens. Ils vivent eux-mêmes de peu, à tous vents, finissant de vieux habits, rudimentairement logés (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 239).
Loc. adv. Contre le vent. Dans le sens opposé à la direction du vent. Marcher contre le vent. Les avions, sur un petit champ, doivent décoller contre le vent (Malraux, Espoir, 1937, p. 809).
Fendre le vent. [Expr. utilisée pour un oiseau volant rapidement] Un seul appel aigu: « Petî-î-î-tes »! les rabattait [deux hirondelles] fendant le vent comme deux flèches (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 84).En compos. Fend-le-vent. V. fendre rem. 1.
Prendre le vent. V. prendre 1reSection III A 1 g et E 1.Au fig. V. expr. fig. infra.
Expr. fig.
Regarder d'où vient le vent (vieilli). Regarder dehors ce qui se passe, sans but, pour se distraire. (Dict. xixes.).
Flairer, prendre le vent; observer, regarder, voir, etc. d'où, de quel côté vient, souffle le vent. Observer les événements, la tournure qu'ils prennent afin de régler au mieux sa conduite. Henry, qui était dans un moment de calme, à regarder de quel côté soufflerait le vent, irrésolu et un peu ennuyé, ne demanda pas mieux que de participer à toutes les joies exposées dans la lettre de son ami (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 81).C'est toi, disait Tarisse, qui fais le premier pas: tu vas sonder l'atmosphère, prendre le vent. C'est passionnant (Magnane, Bête à concours, 1941, p. 301).V. flairer A 2 loc. fig. ex. de Mauriac.
Disperser, jeter, semer, etc., qqc. au vent, aux vents, à tout vent, à tous les vents, aux quatre vents. Envoyer quelque chose dans tous les sens, sans discernement; se débarrasser de quelque chose; faire disparaître, dissiper quelque chose. J'ai mieux connu la vie intérieure, la vie humaine, mais j'ai dispersé au vent mes forces et mes travaux (Amiel, Journal, 1866, p. 220).Profitant de sa première absence [de Bonaparte], le directoire s'empresse de jeter au vent tous les traités souscrits par son général (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 174).[Suivi de la prép. de] Jetez courageusement à tous les vents de l'oubli le nom que vous avez tant aimé (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 154).Vous avez disséminé votre personnalité aux quatre vents du ciel (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 371).
Tourner à tout vent. V. tourner II B 1 a.
[Comme terme de compar.]
[Pour indiquer la rapidité, la vitesse] Aller comme le vent, plus vite que le vent. Deux minutes après, ils filaient comme le vent sur la route de Bischem: les chevaux bondissaient, la queue flottante (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 176).[Avec le syntagme coup de vent] Entrer comme un coup de vent. Je ne sais pas ce qu'elle avait (...) elle est partie comme un coup de vent!... en fermant les portes... pif!... pof!... pan!... (Labiche, Si jamais je te pince!1856, ii, 1, p. 274).
[Pour indiquer le peu d'importance de qqc.] Les usages, les usages, qu'est-ce que cela signifiait donc, pensait-il! Ils avaient besoin d'un curé, c'était la chose, et le reste comptait comme du vent (Queffélec, Recteur, 1944, p. 46).
[Avec certains adj.] Inconstant, insouciant comme le vent. La vie et l'univers sont ouverts devant moi, et j'y veux marcher libre comme le vent (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 60).
Proverbes (Il fait) un vent à décorner*, à écorner* les bœufs. Petite pluie abat grand vent. V. grand II C 3.À brebis tondue, Dieu mesure le vent. V. brebis B 3.Qui sème le vent récolte la tempête. V. récolter C 3.Autant en emporte le vent. V. emporter I B.
b) Région. (Centre). Vent bas. Vent du sud-ouest (d'apr. Martellière, Gloss. Vendômois, 1893, p. 325). V. haut1I A 4 a ex. de Genevoix.Vent haut. V. haut1I A 4 a.Vent solaire. V. solaire A 2 a β météor.
c) Vocab. techn.
α) Vent + adj.
Vent constant*. Vent dominant. Vent d'une direction déterminée soufflant le plus souvent dans une région donnée. On a planté de grandes bandes forestières perpendiculaires à la direction des vents dominants, pour lutter contre l'action de ces vents et maintenir les sols (Lesourd, Gérard, Hist. écon., t. 2, 1966, p. 543).Vent régnant*.
Vent alizé. Vent régulier soufflant aux basses latitudes, du nord-est au sud-ouest dans l'hémisphère nord, et du sud-est au nord-ouest dans l'hémisphère sud. Un soir, environ une demi-heure avant le coucher du soleil, le vent alizé du sud-est se ralentit (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 164).Le plus souvent au plur. Pour venir d'Europe, on touchait d'abord aux Canaries, puis grâce aux vents alizés, on mettait le cap sur les Antilles (Morand, New-York, 1930, p. 201).Vents étésiens*. Vents généraux. Vents de l'hémisphère sud soufflant depuis les premiers degrés de latitude jusqu'au tropique du Capricorne (d'apr. Bonn.-Paris 1859). J'avois dirigé la route de manière à me trouver sur le méridien de l'île des Pins, dès le trentième degré de latitude, limite ordinaire des vents généraux (Dentrecasteaux, Voy. rech. La Pérouse, 1808, p. 102).
Vent roux ou roux vent. V. roux I B 2 b.
Vent solaire. V. solaire A 2 a β météor.
β) Vent de + subst.
Vent d'afflux. Vent qui entraîne les eaux de surface vers la côte. Vent de reflux. Vent qui entraîne les eaux de surface vers le large. Le vent continuant à souffler, il tend à accumuler des eaux contre la côte (vent d'afflux) ou au contraire à faire baisser le niveau marin (vent de reflux) (Romanovsky, Mer, source én., 1950, p. 16).
Vent d'amont. V. amont I B.Vent d'aval. V. aval1A.Vent de mer. V. mer III B 2 b ex.Vent de terre. V. terre II A 1.
Vent de recul. V. recul A 1.Vent de sable. V. sable I A 1.
γ) Subst. + à, de, du vent, des vents
Manche à vent. V. manche2I B 4.Moulin à vent. Les ailes des moulins à vent demeuraient immobiles sur les collines qui bordent l'Oder (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 220).Pied de/du vent. V. pied 1reSection III A 1 d.Par moment, le pied du vent semble s'éclaircir. L'horizon se dégage (Fromentin, Été Sahara, 1857, p. 88).Lit du vent. V. lit II B 2 b.Rose des vents. V. rose1II B 1 d et 2 a.
Aire de vent. V. aire E 2.Quart de vent. V. quart2A.Rhumb* de vent.
Saute de vent. V. saute A 2.
Perpendiculaire du vent. V. perpendiculaire A 1.
Force du vent. Puissance, intensité du vent en fonction de sa vitesse calculée en km/h ou m/s et de sa pression calculée en kg/m2, et graduée actuellement de 0 à 12 selon une échelle conventionnelle dite échelle de Beaufort. La force du vent est donnée par l'échelle de Beaufort modifiée (Merrien1958).Vent de force n. Vent dont la force correspond à telle graduation de l'échelle de Beaufort. Alors qu'un vent de force 8 à 9 souffle sur Saint-Malo, le navire doit affronter, au large de l'île de Wight, des creux de huit à dix mètres (Ouest France, 3 nov. 1989, p. 5).
δ) [Dans certaines graduations de l'échelle de Beaufort] Petit coup de vent, coup de vent, fort coup de vent (corresp. aux graduations actuelles 8, 9 et 10) (d'apr. Barber. 1969). Vent frais. V. frais1C 3.
ε) Vent + verbe de mouvement.Le vent saute. V. sauter I A 7 a.Le vent tourne. V. tourner II B 1 a et au fig.Le vent varie. V. varier B 1 a mar.
ζ) Prép. + vent
Au vent. Anton. sous le vent (infra)
Loc. adj. [En parlant d'un objet dans l'espace] Qui est placé du côté d'où souffle le vent; qui reçoit le vent le premier par rapport à un autre objet; qui est placé en amont d'une ligne idéale perpendiculaire au lit du vent et généralement matérialisée par un objet faisant référence. Nos deux chaloupes armées (...) partirent (...) pour une baie éloignée d'environ une lieue, et un peu au vent (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 187).
Loc. adv. [Modifie un verbe d'état ou de mouvement] Dans l'espace situé en amont d'une ligne idéale perpendiculaire au lit du vent et généralement matérialisée par un objet faisant référence. Les deux frégates coururent ensemble sur l'ennemi, toutes voiles dehors (...). Elles prolongèrent la ligne anglaise sous le vent, pour lui ôter tout espoir de fuir. Le Thompson restait constamment au vent (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. xxxvii).
Passer au vent. V. passer11reSection I A 2 b β mar.Au vent à + pron. pers. (vieilli). Au moment où il passait à une cinquantaine de brasses au vent à nous (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 1, 1841, p. 44).Au vent de + subst..Être au vent d'un navire; passer au vent d'une bouée. L'île nommée Tiarraboo ou O-Taïti-Ete, laquelle se trouve au vent de la baie de Matavai (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 19).
Sous le vent. Anton. au vent (supra)
Loc. adj. [En parlant d'un objet dans l'espace] Qui est placé du côté opposé à celui d'où souffle le vent; qui reçoit le vent en second par rapport à un autre objet; qui est placé en aval d'une ligne idéale perpendiculaire au lit du vent et généralement matérialisée par un objet faisant référence. Côté sous le vent. John Mangles et Wilson, qui se tenaient au bord sous le vent, furent frappés d'un bruit insolite (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 39).
Loc. adv. [Modifie un verbe d'état ou de mouvement] Dans l'espace situé en aval d'une ligne idéale perpendiculaire au lit du vent et généralement matérialisée par un objet faisant référence. Le ballon, que le vent ne cessait d'entraîner vers le sud-ouest, avait, depuis l'aube, franchi une distance considérable (...) et une terre assez élevée venait, en effet, d'apparaître dans cette direction. Mais cette terre se trouvait encore à trente milles sous le vent (Verne, Île myst., 1874, p. 6).La Paroi Nord est là? Oui, sous le vent (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 124).
Passer sous le vent. V. passer11reSection I A 2 b β mar.Sous le vent à + pron. pers. (vieilli).Le grain passé nous avons revu ses feux [de la Zélée] sous le vent à nous et à bonne distance (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 1, 1841, p. 36).Sous le vent de + subst..Le bateau vint mouiller sous le vent de ces falaises raides, qui faisaient planer sur la mer une accalmie et une fraîcheur de cave (Gracq, Syrtes, 1951, p. 158).
Rare, en empl. subst. (et avec traits d'union). La partie de sous-le-vent lui offrait par-tout une côte hérissée de rochers et de dangers (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 86).
B. − Domaine de la nav. à voiles
1. [Ce phénomène naturel considéré de ce point de vue] Vent favorable, propice; joli vent; mauvais vent; contrariété de vent; résistance au vent; le vent souffle frais, grand frais, se règle; le vent enfle les voiles, favorise un navire, porte un navire vers la côte. Des instructions qui pourront éclairer la route de ses bâtimens [de la Pérouse] dans celui de ces détroits auquel les circonstances et le vent lui auront fait donner la préférence (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 152).
2. Loc. et expr. V. aussi supra A 2 c.
a) Vent + adj., adv. ou loc. adj., entrant parfois dans des expr.
Vent arrière. V. arrière1II C.Virer (de bord) vent arrière. Virer de bord avec le vent frappant le navire par la poupe pendant la manœuvre (d'apr. Bonn.-Paris 1859). À chaque fois que nous virions vent arrière, nous avions à craindre d'être couverts par les lames (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 374).
Vent contraire. Synon. de vent debout*.L'équipage recommence à murmurer, disant que puisque les vents contraires ne duraient pas (...), il n'y aurait jamais de vent permettant de retourner en Espagne (Charcot, Chr. Colomb, 1928, p. 140).
Vent debout. Synon. de vent contraire (supra).V. debout I B 1 ex. de Loti.
Vent dedans, dessus
[Le suj. désigne une voile] Être vent dedans. Être frappé par le vent du bon côté pour faire avancer le bateau (d'apr. Soé-Dup. 1906). Être vent dessus. Être frappé par le vent de façon défavorable pour l'avancée du bateau (d'apr. Soé-Dup. 1906).
[Le suj. désigne un navire] Être pris vent dessus. ,,Avoir ses voiles coiffées`` (Gruss 1978).
Être vent dessus vent dedans. [Le suj. désigne un navire] Avoir certaines voiles qui reçoivent le vent sur leur face antérieure, d'autres sur leur face postérieure de telle sorte que le navire est immobilisé ou soumis au simple effet de dérive (d'apr. Soé-Dup. 1906, s.v. panne). [Sous la forme mettre vent dessus vent dedans] Disposer les voiles de cette façon, dans ce but. Synon. mettre en panne (v. panne3I A).Le navire avait mis en panne vent dessus vent dedans (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 175).Au fig., arg. [Le suj. désigne une pers.] Être dans une situation difficile, instable, en particulier en état d'ivresse (d'apr. Esn. 1966). Goulven était-il « vent dessus vent dedans » ou seulement lesté d'un verre de dur? (Cignerol, Notes Bordachien, 1888, p. 101).
Vent devant. [Le suj. désigne un navire] Être vent devant. Recevoir le vent sur ses voiles, en le prenant de devant (d'apr. Ac. 1835-1935). Virer (de bord) vent devant. Virer de bord avec le vent frappant le navire par la proue (d'apr. Bonn.-Paris 1859). Nous avons essayé trois fois de virer de bord, vent devant... et trois fois la grosse houle a fait abattre le navire, avant qu'il ait pu venir jusque dans le lit du vent (Dentrecasteaux, Voy. rech. La Pérouse, 1808, p. 104).
Vent largue*.
(Avoir le) vent en poupe*.
Avoir (le) vent sous vergue*; être vent sous vergue*.
Vent fait. ,,Vent qui ne varie plus, et qui paraît devoir durer`` (Ac. 1798-1935). Vent forcé. ,,Vent violent et plus fort qu'il ne faut`` (Ac. 1798-1935). Un vent forcé de la partie du Sud l'avait fait courir pendant trois jours dans le Nord (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 76).Vent portant. V. portant II A 2.
b) Adj. + vent.Bon vent
Vent favorable à la navigation. On descendait de Roanne à Orléans en 3 jours par bon vent (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p. 185).
[Suivi d'un point d'exclam.; formule de souhait adressée à un navire à voiles, à des marins qui partent; p. ext., formule d'adieu] Adieu, Ménélas, bon vent! bon voyage, navigateur! (Claudel, Protée, 1914, p. ii, 5, p. 352).
P. iron., fam. [Formule d'adieu équivalant à bon débarras] Quant aux deux sœurs Jaubert il les complimente sur leur belle écriture, c'était prévu. Enfin, il sort. Bon vent! (Colette, Cl. école, 1900, p. 37).
P. ext., pop. Du vent !, Va-t-en, allez-vous-en. Landhouille (au soldat):(...) il faut que je vous donne des étrennes?... Voici vingt sous (...). (Lui ouvrant la porte du fond). Et maintenant, du vent, s'il vous plaît! (Courteline, Vie mén., Droit aux étrennes, 1896, ii, p. 87).
Loc., fam. Quel bon vent vous amène? V. amener I A 2.MmeWalter parut, la main tendue avec un empressement heureux. − Quel bon vent vous amène? (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 267).
c) Subst. + du vent.Bord du vent. V. bord I A 2.Côté du vent. Côté d'où souffle le vent; en partic., synon. de bord du vent. Le grand mât (...) se rompit avec un bruit éclatant, brisa le gréement qui se tenait du côté du vent (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 4).
d) Vent + verbe.Le vent adonne. V. adonner II mar.Le vent refuse. V. refuser III A mar.
e) [Dans des expr. rel. à des manœuvres de nav., à la situation d'un navire par rapport au vent]
Verbe + vent ou + subst. + de, du vent
Chicaner le vent. V. chicaner II C mar.Pincer le vent. V. pincer I C 1 d.Rallier le vent. V. rallier I C mar.Serrer le vent. V. serrer II E 1 a mar.Tâter le vent. V. tâter I A 6 c mar.Tenir le vent. V. tenir 1reSection IV A 1 mar.
Dépasser le lit du vent. ,,Abattre sur l'autre amure`` (Merrien 1958).
Étaler un coup de vent. V. étaler2A.
Verbe + prép. + vent ou + subst. + du vent
Gagner au vent. Remonter dans le lit du vent par des virements de bord (d'apr. Le Clère 1960). Remonter, s'élever au vent, dans le vent. Même sens. La pauvre petite barque de pêche (...) prise par la formidable rafale qui soufflait du nord-ouest, n'avait pu remonter dans le vent pour prendre le grand chenal (Mille, Barnavaux, 1908, p. 87).V. élever1I A 1 a mar. ex. de Cendrars.Rallier au vent. V. rallier I C mar.Venir au vent. Gouverner plus près du vent que précédemment. Le brick venant au vent, la grande voile fasilla (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 3).
Aller tout d'un vent, d'un même vent. ,,Faire un trajet direct pour lequel un seul et même vent est nécessaire`` (Littré). (Aller, marcher, naviguer) le, au plus près du vent. Synon. de au plus près (v. près B 1 c α).Si les deux bateaux sont sous les mêmes amures, priorité est à celui qui (...) marche le plus près du vent (Jeux et sports, 1967, p. 1556).
Flotter au gré du vent, à la merci du vent. N'être pas gouverné. (Dict. xixeet xxes.).
[Avec la prép. selon]
Aller selon le vent. ,,Régler sa navigation sur le vent`` (Ac. 1798-1935). [Dans un cont. anal.] Toute l'astronomie est sortie de là. Le navigateur s'oriente d'après ces remarques (...); les nuages ne se trompent jamais en leur course, ils vont selon le vent (Alain, Propos, 1921, p. 307).Au fig. S'accommoder au temps, aux circonstances. (Dict. xixeet xxes.).
Selon le vent, selon la voile (vieilli). En déployant plus ou moins de voiles selon la force du vent. (Dict. xixes.). Au fig. En proportionnant ses entreprises aux moyens dont on dispose, aux circonstances (Dict. xixes.).
Au fig. Selon le vent. Selon les circonstances, l'humeur. Carra, fanatique ou endormeur selon le vent (Marat, Pamphlets, Aux amis de la Patrie, 1792, p. 311).
[En corrél. avec le mot marée]
Avoir vent et marée. Être poussé par le vent et la marée montante (d'apr. Littré). Aller contre vent et marée. Avoir le vent et la marée contraires à sa route (d'apr. Littré).
Loc. fig. Contre vents et marées. V. marée A 2.Malgré vents et marées. V. marée A 2.À travers (les) vents et (les) marées (rare). V. marée A 2.Avoir vent et marée (vieilli). V. marée A 2.
f) [Dans des expr. rel. à la position d'un navire par rapport à un autre]
Avoir le vent, l'avantage du vent sur un navire; avoir le dessus du vent. Être au vent de ce navire. Les traités de tactique navale des XVIIeet XVIIIesiècles enseignent des manœuvres savantes que schématisent des dessins (...) [:] disputer le vent à l'ennemi, le forcer au combat en ayant le vent sur lui (Jeux et sports, 1967, p. 788).
Au fig., fam. Avoir le dessus du vent. ,,Avoir l'avantage sur quelqu'un`` (Ac. 1798-1935).
Gagner le vent à un navire, sur un navire; gagner le dessus du vent à un navire. Se mettre au vent par rapport à ce navire. (Ds Ac. 1798-1935 et Littré).
Disputer le vent à l'ennemi. Essayer de gagner le vent sur un navire ennemi. Supra ex. de Jeux et sports.
3. Expr. fig., fam.
Être au-dessus du vent (vieilli). ,,Être en état de ne rien craindre`` (Ac. 1798-1878).
[En corrél. avec le mot voiles]
Il y a du vent dans les voiles; avoir le/du vent dans les voiles. [Indique qu'une pers. est en état d'ivresse, en est stimulée ou titube de ce fait] Deux camionneurs français qui en convoyaient [du beaujolais nouveau] en Grande-Bretagne ont été arrêtés et condamnés pour conduite en état d'ivresse (...). L'un (...) roupillait au volant de son semi-remorque. Et l'autre avait du vent dans les voiles (Le Monde, 17 nov. 1984, p. 26).P. ext. [Indique qu'une pers. est en état d'excitation, stimulée, enthousiaste] [Le vieux marin:] comment te les faut-il [des fiancées], Si devant ces yeux-là... Tu n'as pas l'âme en fête et du vent dans les voiles? (Richepin, Flibustier, 1888, p. 48).
Avoir le vent dans les voiles, dans ses voiles. [Indique que les affaires d'une pers. vont bien, qu'une pers. est en train de réussir] Vaugeois exultait, son œil étincelait: « Pampille, Léon, nous avons le vent dans les voiles! » (L. Daudet, Vers le roi, 1920, p. 260).
C. − Domaine de la chasse
1. [Ce phénomène naturel comme porteur des odeurs vers les chasseurs ou vers les animaux chassés] Cependant le cerf vole, et les chiens sur sa voie Suivent ces corps légers que le vent leur envoie (Delille, Homme des champs, 1800, p. 45).
a) Loc. adv.
Au vent, dans le vent, à bon vent. Selon un mouvement, dans une position permettant que l'odeur de l'un ne soit pas perçue par l'autre (chasseur ou animal chassé suivant la situation); contre le vent, face au vent. Chasser au vent; aller dans le vent. Le chasseur va suivre à bon vent les rives de la petite rivière ou les berges de l'étang (Vidron, Chasse, 1945, p. 73).
Sous le vent. Selon un mouvement, dans une position permettant à l'un de percevoir l'odeur de l'autre. On a soin de prendre les bisons sous le vent, parce qu'ils flairent l'homme à une grande distance (Chateaubr., Voy. Amér. et Ital., t. 1, 1827, p. 230).Sous le vent de + subst.[Les chasseurs] avaient eu soin de se placer sous le vent des gallinacés (Verne, Île myst., 1874, p. 51).
b) Loc. et expr.
α) Le vent emporte la voie. V. emporter I B.
β) Prendre le vent. ,,Marcher sous le vent`` (Baudr. Chasses 1834). La tendance du gibier à « prendre le vent » pour sa fuite (Vidron, Chasse, 1945, p. 38).[Le suj. désigne le chien de chasse ou l'animal chassé] ,,Flairer en tous sens`` (Vén. 1974). Synon. éventer.Quand il [le loup] veut sortir d'une forêt, il ne manque pas de prendre le vent (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 27).
γ) [Le suj. désigne un chien] Aller au vent. Aller le nez haut pour percevoir l'odeur des voies ou des animaux proches portée par le vent (d'apr. Baudr. Chasses 1834). Tirer au vent. Percevoir l'odeur d'un animal dont il a pris les devants. (Dict. xixeet xxes.).
δ) [Au vent, en corrél. avec porter et/ou nez]
[Le suj. désigne un chien] Porter au vent. V. porter 1reSection I A 2 a β.
Loc. [À propos de l'attitude d'un chien] Le nez au vent. Tête dressée, haute tandis qu'il quête ou flaire les émanations du gibier. Le nez au vent, le fouet battant, Miraut éventait une proie (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 26).
Loc., expr. anal. et fig.
[À propos d'un cheval] Porter au vent, porter le nez au vent. Synon. éventer.V. porter 1reSection I A 2 a β et nez I C 1 a.ART VÉTÉR. Tic* au vent; tiquer* au vent.
Loc. adj. [En parlant du nez d'une pers.] Au vent. Relevé. Sur un torse d'homme élancé (...), la même tête d'enfant (...). Joues roses, cheveux blonds bouclés, le nez au vent, aussi retroussé que celui de Roxelane qui gouvernait un empire (Vigny, Mém. inéd., 1863, p. 172).
[Le suj. désigne une pers.] Porter au vent, porter le nez au vent (fam.). Tenir la tête haute, avoir l'air fier, méprisant (d'apr. Ac. 1798-1878).
[À propos de l'attitude d'une pers.] Le nez au vent. L'air fier, dédaigneux. Ce pauvre Périé n'a plus le nez au vent comme par le passé, mais il ne laisse pas d'avoir l'air d'être assez satisfait de lui-même (Delécluze, Journal, 1824, p. 60).Le nez au vent. Cherchant quelque chose, flairant les événements. Barque nous entraîne (...). Il nous guide, le nez au vent (Barbusse, Feu, 1916, p. 76).V. aguet ex. 15.Le nez au vent. L'air étourdi, léger; sans faire attention; sans but précis, en flânant. Ce m'était déjà un sensible plaisir que d'aller le nez au vent par ces rues de Paris dont j'aime avec piété tous les pavés et toutes les pierres (A. France, Bonnard, 1881, p. 326).V. ahuri ex. 9.
2.
a) Odeur dégagée par un animal; odeur qu'un animal laisse sur son passage. Synon. sentiment, fumet.Le renard a « grand vent » (...) tandis que le lièvre a « très petit vent » (Duchartre1973).
P. ext. Odeur dégagée par un corps quelconque. Le sanglier a eu le vent du gland (Ac. 1798-1935).
b) Expressions
[Le suj. désigne un chien] Avoir (le) vent de (un animal, un gibier). En avoir perçu le fumet (d'apr. Burn. 1970).
Au fig. Avoir vent de qqc., que + prop.Savoir, soupçonner quelque chose par quelques indices, quelques renseignements. Grâce à l'indiscrétion d'un de ces amis officieux (...), Rodolphe eut vent de l'affaire et s'en fit un prétexte pour rompre avec sa maîtresse par intérim (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 273).V. défavorable ex. 2.
[Le suj. désigne un chien] N'avoir (plus) ni vent ni voie (de). Avoir perdu les émanations et les traces d'un animal, du gibier. (Dict. xxes.).
Au fig. N'avoir ni vent ni voie, n'avoir ni vent ni nouvelle(s) (de qqn., ou de qqc.). V. nouvelle1B 1.Du corps on n'eut jamais ni vent ni voie (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 38).
II. − P. anal.
A. − de nature
1. Air en général. Lorsqu'elle l'eut mené au fond de la taille, elle lui fit remarquer une crevasse, dans la houille (...).Mets ta main, tu sens le vent... C'est du grisou (Zola, Germinal, 1885, p. 1174).[Dans un automate, joueur de flûte] les lames saillantes de ce cylindre viennent se placer automatiquement selon que les notes ont besoin d'un vent faible ou fort (D'Allemagne, Hist. jouets, 1902, p. 225).
2. Air agité, produit par quelque chose. Faire du vent avec un éventail; le vent de la course de qqn. Les tuyères répartissent le vent produit par un ventilateur (Barnerias, Aciéries, 1934, p. 36).[Sous la forme coup de vent] Quand une robe passait, avec de légers claquements de la cadence, elle rafraîchissait d'un coup de vent la chaleur brasillante tombant des lustres (Zola, Nana, 1880, p. 1424).
3. Loc. et expr.
a) [Désignant des objets] Boîte à vent. V. boîte I B 1 b métall.Fusil à vent. V. fusil B 2 a.Manche à vent. V. manche2I B 2.Soufflet à deux vents, à double vent. V. soufflet A 1 a.
MUS. Instrument à vent. Instrument dont le son résulte de la mise en vibration de la colonne d'air qu'il contient et appartenant à la famille des cuivres (cor, trompette, trombone, etc.), des bois (flûte, hautbois, clarinette, etc.) et éventuellement à celle des instruments à clavier (orgue, accordéon, etc.). On chanta un motet à l'élévation, et on finit par un quatuor d'instruments à vent (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 372).Des variations bien sifflotées sur quelque instrument à vent (Berlioz, À travers chants, 1862, p. 306).
P. ell., au plur. Les vents. Les cuivres et les bois; ensemble de cuivres et, ou de bois. Ensemble à vents. Il nous importe peu, à l'orchestre, que les violoncelles soient à droite et les vents au milieu (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 188).
b) [Désignant des opérations techn.]
MÉGISS. Mise au vent. V. mise I B 3.La mise au vent transforme la surface naturellement convexe et non développable du cuir en une surface plane (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 98).
ŒNOL., vieilli. Donner vent à un tonneau. Y ménager une petite ouverture pour faire sortir l'air pendant que le vin travaille. (Dict. xixes.). Donner vent au vin, donner (du) vent à un tonneau. Ménager une petite ouverture dans un tonneau afin que l'air puisse entrer et le vin couler. (Dict. xixeet xxes.).
Loc. fig. Donner vent à. Laisser libre cours à. Donner vent à sa colère, à son indignation (Littré). Je me serais souvent mieux trouvé de donner vent à ma protestation qui, ainsi réprimée, m'empoisonne (Gide, Journal, 1927, p. 861).
c) Vent souterrain (vx). Fort déplacement d'air, prenant naissance dans les concavités de la terre. (Ds Ac. 1798-1878 et Littré).
d) Vent du boulet. Volume d'air comprimé précédant et accompagnant le déplacement rapide puis l'explosion d'un projectile et dont le choc, lors de l'explosion, peut entraîner des lésions viscérales profondes sans qu'il y ait de lésions superficielles (d'apr. Garnier-Del. 1972 et Méd. Biol. t. 3 1972):
Après un engagement assez vif avec un vaisseau ennemi, pendant lequel le bruit du canon s'était fait entendre de très-près, on chercha Kokoly (c'était le nom du perroquet marin); il avait disparu; on le crut mort au champ d'honneur, du vent, sinon du coup de quelque boulet... Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 106.
Expr. fig. Sentir, avoir senti (passer) le vent du boulet. Sentir, avoir senti un danger, une menace; avoir échappé de peu à de graves ennuis. Mais, comme elle avait senti le danger et passer le vent du boulet, elle s'avoua froidement que les choses ne pouvaient durer plus longtemps (Vialar, Tournez, 1956, p. 177).Le Premier ministre voit sa marge de manœuvre se réduire. Et commence à sentir le vent du boulet (L'Est Républicain, 24 oct. 1989, p. 1, col. 1).Avoir senti (passer, souffler) le vent de qqc.; en avoir senti le vent. Avoir senti un danger, une menace; l'avoir échappé belle. Mais tous deux [des contribuables] avaient senti passer le vent de la contrainte (Aymé, Passe-mur., 1943, p. 121).
4. Vieilli
a) Souffle, haleine, respiration. Retenir son vent. Dernièrement, pour n'être pas surpris par un mari, forcé de me cacher dans un coffre où j'étouffais! (...). Quand on m'en a retiré, j'étais pourpre, je n'avais plus de vent! (Kock, Cocu, 1831, p. 86).[Sans art.] Je l'assieds [MmeVernet] sur une borne, essoufflée; j'attends qu'elle ait repris vent (Renard, Écorn., 1892, p. 206).
Région. (Canada). Prendre vent. Attendre, prendre le temps de souffler. D'un geste brusque, Angélina fut debout, prête au départ.Prends vent, je t'en prie, supplia Alphonsine pour qui la compagnie des femmes du voisinage était un régal (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 40).
b) [Chez l'homme ou l'animal] Air, gaz contenu dans certains organes de façon excessive ou produit dans des parties ne devant pas en contenir; plus partic., gaz intestinal. Synon. flatuosité, pet (fam.).Lâcher un vent. Sa digestion est laborieuse et accompagnée d'éruption de vents par haut et par bas (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 300).Leur papa (...) faisait de petits vents en marchant, conséquence d'un bon déjeuner (L. Daudet, Qd vivait mon père, 1940, p. 12).
5. Vx, ARTILL. Vide existant entre un projectile et les parois de l'âme de la pièce qui va le lancer en raison de la différence nécessaire de diamètre entre l'un et l'autre, ce vide ayant plusieurs inconvénients, en particulier celui de diminuer la justesse du tir; phénomène correspondant. [Le chargement par la culasse] entraîne la suppression du vent et la justesse du tir (Alvin, Artill., Matér., 1908, p. 55).P. méton. Espace correspondant. [La charge intérieure d'un type d'obus] est allumée (...) soit directement, à l'aide d'une mèche, soit par l'action des flammes qui s'échappent par le vent (Paloque, Artill., 1909, p. 21).
B. − de mouvement
1. ASTRON. Vent solaire. V. solaire A 2 a α astron.
2. PHYS. Vent d'éther. Effet hypothétique de mouvements de l'éther dont diverses expériences ont conclu à l'inexistence. La mise en évidence hypothétique d'un vent d'éther dans la vitesse de la lumière (Decaux, Mesure temps, 1959, p. 64).
III. − [Dans qq. loc. où le subst. désigne le phénomène naturel ou l'air]
A. − Au vent. Sous l'action du vent, de l'air créé par un déplacement; à l'air libre, qu'il y ait du vent ou non. Crinière, cheveux, dents, moustaches au vent; basques au vent; jeter des cendres, des graines au vent; flotter, voler au vent. Petits marchands semblables à des balances, avec leurs deux plateaux au vent et leurs fléaux affolés (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 241).
En partic. [En parlant du corps, d'une partie du corps] Derrière, épaules, poitrine au vent. Je m'en fous; je veux sentir le soleil. Seins au vent, les cheveux abandonnés au sable, elle regardait le ciel, avec reproche (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 91).
Herbe au, du vent. V. herbe A 2 c.
ART CULIN. Vol-au-vent*.
Expr. fig. Jeter la plume au vent. V. plume1I C 2 a.Mettre flamberge* au vent.
B. − En plein vent. V. plein I E 2 d.Arbre de/en plein vent. V. plein I B 2 b.P. ell. plein-vent, subst. masc. V. plein-.
C. − Vent coulis. V. coulis2I.
IV. − Au fig.
A. −
1. Force qui emporte, pousse; tendance, impulsion; tendance actuelle favorable. Mon pauvre oncle me l'avait dit: « Sois bonnetier, Paturot; le vent souffle du côté des bonnetiers et des marchands de chandelles (...) » (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 183).Comme poussé par un vent de folie, je me précipitais à la rue (Milosz, Amour. init., 1910, p. 137).
SYNT. Vent de colère, de haine, de malheur, de mort, de panique, de peur; vent de désastre, d'émeute, de révolution; le vent de l'adversité, de la faveur, de la fortune, du succès; le vent de l'avenir, du destin; le vent de l'esprit, de l'opinion; le vent des passions.
2. Loc. et expr.
a) Fam., vieilli. Le vent du bureau. La disposition, l'humeur de quelqu'un à qui l'on a affaire, de qui dépend une décision, l'issue d'une affaire. Il a le vent du bureau pour lui, contre lui (Ac. 1798-1878).
b) Le vent est à (qqc. ou qqn). La tendance actuelle est à, porte vers (quelque chose ou quelqu'un). J'ai bien vu que ça te contrariait; mais le vent était aux des Grassins (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 145).Le vent était à la rigueur (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 340).
c) Loc. adj. ou adv. Dans le vent (fam.) À la mode. Quatre garçons dans le vent (...). Richard Lester (...) a lancé ces quatre garçons [les Beatles] dans un scénario sans queue ni tête mais plein de gags excellents (L'Express, 21-27 sept. 1964, p. 54).Deux initiatives récentes (...) prouvent combien les musées de peinture savent parfois se « mettre dans le vent », voire innover totalement (L'Auto-Journal, 15 août 1968, p. 25).
B. −
1. Chose vaine, inutile, futile, inexistante. Être gonflé de vent; être plein de vent. Le pauvre aveugle alors, se retournant soudain, Sans craindre pot au noir, jette au hasard la patte; Mais la troupe échappe à la hâte, Il ne prend que du vent, il se tourmente en vain (Florian, Fables, 1792, p. 62).[Les jeunes gens] savent ce qui se cache de vent derrière les rythmes savants et les sonores rengaines lyriques (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1199).
2. Loc. et expr.
a) C'est du vent, ce n'est que du vent. Cela n'a pas d'existence réelle, c'est sans valeur, sans contenu, sans consistance. Les paroles, c'est du vent, ça ne compte pas (Bourget, Tapin, Fille-mère, 1927, p. 210).Je sais maintenant très exactement ce qui pour moi est réel et ce qui n'est que du vent (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 158).
b) Du vent. Rien. Mais, sous la simagrée à variations intellectuelles, rien du tout, du vent (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p. 232).
c) Pour du vent. Pour rien, pour un résultat nul. M. Tran Kin Tong vient d'acheter un fonds de commerce que la justice lui interdit d'exploiter. L'imbroglio se solde pour l'instant par une perte sèche de 300.000 F! (...) 300.000 F pour du vent! (L'Est Républicain, 29 sept. 1989, p. 610, col. 3 à 6).
d) Faire du vent (fam.). S'agiter, se dépenser sans efficacité, pour rien; chercher à impressionner. Vous essayez [vous, Arabes,] de nous monter le coup, vous faites du vent avec votre « désert »... vie noble (...) poyésie (D'Esparbès, Folie l'épée, 1927, p. 188).Les paresseux qui font du vent, les bûcheurs qui font semblant de réussir sans travailler (Jeux et sports, 1967, p. 816).
e) [Le suj. désigne un charlatan] Vendre du vent et de la fumée. Ne savoir faire que des discours, prescrire des remèdes sans efficacité (d'apr. Hautel 1808). [P. allus. à cette expr. et à supra IV B 2 a] Les promesses de Dieu ne passent point et les paroles de l'homme ne sont que du vent et de la fumée (Claudel, Processionnal, 1910, p. 295).
REM. 1.
-vent, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.V. abat-vent, abri(-)vent, coupe-vent, porte-vent, vau-vent (à) et aussi:
Radar-vent, subst. masc.Radar permettant de connaître la direction, la vitesse des vents jusque dans des couches élevées de l'atmosphère. Des mesures au radar-vent sont assurées quotidiennement à Ajaccio, Bordeaux, Brest, Lyon, Nancy (...) et sur les navires météorologiques stationnaires (Météor. fr., 1963, p. 22).
2.
Ventelet, subst. masc.Petit vent. Au bout du quai, un double courant d'air, ascendant et descendant (...), ventelet qui avait tendance de faire voltiger les jupes (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 388).
3.
Ventis, subst. masc. plur.,sylvic. ,,Arbres abattus par le vent`` (Forest. 1946). Faux ventis. Arbres abattus par le vent après qu'on les ait déchaussés pour favoriser leur chute. (Ds Forest. 1946).
4.
Ventolier, adj. masc.,chasse. [En parlant d'un oiseau] Qui se plaît au vent, à voler dans le vent; qui résiste au vent. Oiseau bon ventolier. [Les canards des mares] battent de leurs ailes atrophiées lorsque cingle, en plein ciel la migration de leurs frères ventoliers, mangeurs d'espace (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 47).Empl. subst. Un bon ventolier est celui qui résiste au vent le plus violent (Baudr.Chasses1834).
5.
Ventoyer, verbe intrans.,rare. Onduler, tournoyer sous l'effet du vent. Le vent soulevait des écharpes de sable qui ventoyaient capricieusement... montaient en colonnes tordues (Arnoux, Abisag, 1919, p. 7).P. anal. Suivre une trace sinueuse. De hauts murs, où ventoyait le lierre (Arnoux, Écoute, 1923, p. 217).
Prononc. et Orth.: [vɑ ̃]. Homon. van, vend(s). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1050 « force du déplacement de l'air dans la navigation sur mer » (Alexis, éd. Chr. Storey, 192); 1155 aval vent « sous le vent » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 11236); b) 1174-76 Deus li dona boen vent (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4717); ca 1225 avoir bon vent (Histoire de Guillaume le maréchal, éd. P. Meyer, 1530); 1538 bon vent « faveur du peuple » (Est., s.v. aura); c) 1376 vent d'aval, vent d'amont (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 135, 9, 135, 13, t. 1, p. 301); id. souz le vent (ibid., 85, 22, t. 1, p. 164); dernier quart xives. venir au vent (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. II, p. 35); d) ca 1445 fig. avoir le vent en main de « être à même de choisir de » (Pierre de Hauteville, Confession et Testament de l'amant trespassé de deuil, éd. Bidler, 1543); ca 1460 avoir le vent contraire « connaître l'infortune » (L'Abuzé en court, éd. Dubuis, 68, 9); 1486 estre au-dessus du vent « être en bonne situation » (J. Michel, Passion, éd. O. Jodogne, 10647); 1492 avoir le vent en poupe « la fortune favorable » (Martial d'Auvergne ds La Curne); e) 1529 vent en poupe (Journal du voy. de J. Parmentier ds Jal); 1636 vent en proue (Monet); 1660 vent de terre (Oudin Fr.-Esp.); 1718 vent debout (Ac.); 1812 être vent dessus, vent dedans (Mozin-Biber); f) 1828 id. « être en état d'ivresse » (ds Esn.); 1883 avoir du vent dans les voiles « id. » (Delvau Suppl.); 2. a) 1176-81 ne savoir ne vent ne voie « odeur que le gibier laisse sur son passage » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3423); 1176-81 fig. ne savoir ne vant ne voie (de qqn) « n'en avoir aucune trace » (Id., Chevalier Charrete, 6383); 1316 n'oïr vent ne nouvelle (de qqn) « ne pas avoir de nouvelles de quelqu'un » (Jehan Maillart, Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 6387); ca 1382 oïr le vent (de qqc.) « en entendre parler » (Cuvelier, Chronique de Bertrand Du Gesclin, éd. E. Charrière, 15410); 1461 sentir le vent de, avoir vent de (qqc.). « avoir des nouvelles de quelque chose » (G. Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 170, ligne 14, et t. 4, p. 187, ligne 5); b) 1858 vent du boulet (Littré-Robin); 1885 sentir le vent (de la balle) (Maupass., Bel-Ami, p. 161); 1956 il a senti le vent du boulet (Vialar, Tournez, p. 17); 3. a) déb. xiiies. faire le vent (à qqn) « l'éventer » (Prise d'Orange, éd. C. Régnier, AB 665); xiiies. li abat la ventaille pour le vent recueillir (Merlin, éd. G. Paris et J. Ulrich, I, 183); 1306 avoir le vent « se rafraîchir » (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, 243, p. 133); 1530 se donner vent « s'éventer » (Gay, s.v. éventail); b) ca 1215 herbergier au vent « loger à la belle étoile » (Aymeri de Narbonne, éd. L. Demaison, 2040, t. 2, p. 87); 1690 (arbres) à plein vent (Fur.); 1834 théâtre en plein vent (Béranger, Turlupin ds Littré); c) 1306 quatre mestres venz (Joinville, op. cit., 39, p. 90); ca 1480 les quatre ventz du ciel « les quatre points cardinaux » (Guillaume Alexis, Le passe-temps, 5054, éd. Piaget-Picot, II, 282); 1668 Les Vents « divinités subalternes de la mythologie, obéissant à Eole » (La Fontaine, Fables, L. IV, 2, Le Berger et la mer ds Œuvres, éd. J. Marnier, L'Intégrale, 1965, p. 96); 1685 être aux quatre vents (Fur.); 1690 être logé aux quatre vents (ibid., s.v. loger); 1721 ouvert aux quatre vents (Montesquieu, Lettres persanes, 45 ds Œuvres, éd. D. Oster, L'Intégrale, 1964, p. 84); d) ca 1340 cueillir vent « reprendre haleine » (Roman de Perceforest, éd. Taylor, 9650); déb. xves. getter alaine et vent « respirer » (Coudrette, Roman de Melusine, éd. Roach, 4112); e) ca 1393 traire une queue de vin sans luy donner vent (Ménagier, II, 69 ds T.-L.); ca 1459 donner vent à une bouteille trop plainne « la vider un peu » (A. Greban, Myst. de la passion, éd. O. Jodogne, 14316); 1549 bailler vent au vin (Est.); 1690 bailler vent à un tonneau (Fur.); 1701 donner vent à un tonneau (ibid.); f) 1510 Le vent coulys (P. Gringore, La Coqueluche, éd. A. de Montaiglon et Ch. d'Héricault, t. 1, p. 193); 1680 vent-coulis (Rich.); 4. a) ca 1178 quel vent vous maine? « quel vent vous amène? » (Renart, éd. Martin, XV, 516); 1448 Quel vent te mayne? « qu'est-ce qui te fait agir ainsi? » (G. Chastellain, Temps perdu, éd. Deschaux, 18); 1579 Quel vent vous pousse en ce quartier? (Larivey, Le Morfondu, éd. Viollet-le-Duc, I, 2); 1593 luy demande quel bon vent le menoit (R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 107 ds Quem. DDL t. 38); 1613 Quel bon vent vous amène? (S. Bernard, Tableau des actions du jeune gentilhomme, II, 24, ibid., t. 19); b) ca 1280 poi de plueve abat grand vent « se dit pour illustrer l'alternance rapide dans la vie humaine de la tristesse et de la joie » (Rigomer, éd. Foerster et Breuer, 2524); 1694 petite pluye abbat grand vent (Ac. : Une petite pluye fait cesser un grand vent. Et fig. et prov. Un peu de douceur appaise souvent un grand emportement). B. 1. a) Ca 1200 c'est uns venz « vanité, inanité » (Poème moral, éd. W. Cloetta, 16); ca 1225 li vens de mondaine folie (Renclus de Molliens, Carité, éd. van Hamel, CXXX, 8); b) xiiies. autant en porte le vent « c'est sans importance, sans conséquence » (Blancandin, éd. H. Michelant, 748); ca 1270 autant en emporte le vent (Art d'Amours, éd. Roy, 4780 [ms. du xves.]); c) ca 1370 ne pas vivre de vent « ne pas vivre de l'air du temps » (Jean le Fèvre, Lamentations Matheolus Leesce, éd. van Hamel, IV, 526); 1680 du vent (Rich.); 1685 vendre du vent et de la fumée « faire des promesses vaines » (Fur.); 1888 faire du vent « se donner de l'importance » (Villatte Parisismen); d) 1467-1506 en vent de chemise « les plaisirs amoureux » (Molinet, Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 617, 25); e) ca 1316 le vent est mué « la situation a changé » (Geffroy de Paris, Chronique métrique, éd. A. Diverrès, 328); 2emoit. xves. tourner à tout vent (Archives du Nord, B 1723, fo27 ds IGLF); 1685 tourner à tous les vents (Fur.); f) 1640 sçavoir de quel costé vient le vent (Oudin Curiositez, p. 564); 1685 regarder de quel côté vient le vent « ne savoir où donner de la tête » (Fur.); 1718 id. « observer le cours des événements pour y conformer sa conduite » (Ac.); 1798 le vent tourne (ibid.); 2. a) déb. xiies. « le vent en tant que symbole de la rapidité, de la vitesse » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 906: Vers eals veint uns marins serpenz chi enchaced plus tost que venz); 1216 (courir) comme vent (Guillaume le Clerc, Fergus, 169 ds T.-L.); 1552 plus vite que le vent (Est.); 1594 fendre l'air et le vent (Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, p. 28); b) av. 1529 coup de vent (J. Parmentier, Œuvres poétiques, 106 ds Quem. DDL t. 21); 1856 partir comme un coup de vent (Labiche, loc. cit.); 1872 coiffé en coup de vent (Littré); 1872 partir en coup de vent (Journ. amusant, 10 août ds Littré Suppl. 1877); 1893 entrer en coup de vent (Zola, DrPascal, p. 353); c) 1832 ce vent qui décornerait les bœufs (A. Jal, Scènes de la vie maritime, II, p. 90 ds Quem. DDL t. 19); 1885 un vent à décorner les bœufs (Le Triboulet, 15 mars, p. 110, ibid., t. 17); 3. 1896 Du vent! « Dehors! allez-vous en! » (Courteline, loc. cit.); 1909 Bon vent! « bon débarras! » (Musette, Cagayous lutte, p. 10); 1964 station (de radio) dans le vent (Le Monde, 25 juin ds Gilb. 1980); 1964 (en parlant de qqn) (être) dans le vent « (être) à la mode, dans le coup » (L'Express, loc. cit.). C. 1. a) 1680 arquebuse à vent (Rich.); 1701 « différence de diamètre entre le projectile et l'âme de l'arme qui le lance » (Fur.); 1743 fusil à vent (ds Encyclop., 1751, s.v. arquebuse); b) 1685 instrument à vent (Fur.); 2. 1680 « gaz intestinal » (Rich.). Du lat. ventus « vent », « flatuosités », « tendances, influences, courant d'opinion », « la bonne ou mauvaise fortune »; pour une hist. détaillée du mot vent, cf. G. Roques, Le Vent dans les locutions et expressions médiévales françaises ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 25 no1, p. 181 à 206. Fréq. abs. littér.: 15 433. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 22 066, b) 26 268; xxes.: a) 22 511, b) 19 191.
DÉR.
Ventelle, vantelle, subst. fém.,trav. publ. Synon. de vannelle (dér. s.v. vanne1, sens a).Si, le sas étant vide, on veut faire monter une embarcation du bief inférieur dans le bief supérieur, on l'introduit dans l'écluse, on ferme les vantaux d'aval puis on ouvre les ventelles et aqueducs d'amont (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 351). [vɑ ̃tεl]. 1resattest. av. 1237 ventaile « vanne, écluse » (Cart. de S. Mart. de Tourn., fo43 ro, Arch. du roy. de Belg. ds Gdf.), 1273 ventele id. (Lett. du Châtelain de Lille, ap. Tailliar, Rec., p. 322, ibid.); de vent, suff. -elle*, cf. vantail, ventail au sens de « écluse ».
BBG.decfc t. 1 1984. − Mudimbe (V. Y.). Air: ét. sém. Wien, 1979, pp. 450-452. − Quem. DDL t. 17, 19, 21, 27, 33, 38.