Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
VENGEANCE, subst. fém.
A. − Gén. au sing. Action par laquelle une personne offensée, outragée ou lésée, inflige en retour et par ressentiment un mal à l'offenseur afin de le punir; résultat de cette action. Synon. représaille, revanche; anton. pardon.Vengeance atroce, complète, criminelle, cruelle, éclatante, raffinée, rapide, secrète; belle, juste, petite, terrible vengeance; vengeance corse; pensée, idée de vengeance; victime d'une vengeance; plaisir de la vengeance; accomplir, assouvir, préparer, réclamer, redouter, savourer une vengeance; pousser la vengeance trop loin; se livrer à des vengeances; renoncer à une vengeance. La nuit tomba. Hamilcar se délectait devant le spectacle de sa vengeance [la plaine couverte de morts] (Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 134).Malatesta: Tu es donc mon pire ennemi, que tu veux m'enlever ma vengeance? Isotta: Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance; ce n'est qu'une riposte. Une vengeance digne de vous doit être longue et infinie (Montherl., Malatesta, 1946, I, 8, p. 459).
Vengeance (de qqn) contre qqn, contre qqc.La vengeance du pauvre contre les riches, ce sont ses filles (Goncourt, Journal, 1865, p. 176).Le rire brave tout. Il y a une belle vengeance dans le rire, contre le respect qui n'était pas dû (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 156).
Loc. verb.
Crier, demander vengeance. [Le suj. désigne une pers.] Demander avec force, insistance qu'un crime soit vengé. Ulysse: La Grèce et Ménélas crient vengeance. Oiax: Si les maris trompés ne criaient pas vengeance, qu'est-ce qu'il leur resterait! (Giraudoux, Guerre Troie, 1935, II, 12, p. 160).[Le suj. désigne un inanimé] Être preuve d'un crime, d'une injustice qui doit être vengé. Vous avez commis plus de meurtres qu'il n'en faudrait pour damner tous les saints du Paradis. Le sang du roi et des nobles crie vengeance et ses cris seront entendus (Jarry, Ubu, 1895, III, 5, p. 62).
Demander vengeance (à qqn de qqc.). Ah! si mon enfant ne trouvait ni secours ni tendresse en toi, je demanderais éternellement vengeance à Dieu de ta dureté (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 65).
Tirer (une) vengeance (de qqn, de qqc.). Se venger (de quelqu'un, de quelque chose). Je brûlais du désir de tirer de lui la vengeance qui m'était due, et je jetais sur lui seul la fureur et le désespoir que tant de causes réunies avaient amassées dans mon sein (Duras, Édouard, 1825, p. 207).Persuadé au fond de sa chasteté, je finis par vouloir tirer vengeance, non de ses fautes, mais des pensées qu'elle m'avait données (Camus, Dév. croix, 1953, 1rejournée, p. 543).
DR. ANC. Vengeance privée. ,,Système primitif du droit pénal dans lequel la victime d'un dommage a le droit de causer à l'auteur de celui-ci un autre dommage, à moins qu'il n'intervienne entre les parties une composition pécuniaire moyennant laquelle l'offensé renonce à son droit de vengeance (à l'époque franque en particulier)`` (Lep. 1948). On a très souvent soutenu que la vendetta avait été primitivement la forme unique de la peine: celle-ci aurait donc consisté d'abord dans des actes de vengeance privée (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 58).
En interj. Vengeance! [Cri par lequel on demande vengeance, on excite quelqu'un à la vengeance] Ces mots terribles retentissent sans cesse à mon oreille: point de repos pour l'assassin! vengeance! vengeance! (Guilbert de Pixer., Coelina, 1801, III, 1, p. 42).
Proverbe. La vengeance est un plat qui se mange froid; la vengeance se mange froide. Il faut savoir attendre que la colère retombe pour accomplir sa vengeance de façon plus cruelle et plus raffinée. V. froid I A 1 b loc. métaph.
B. − [Gén. avec l'art. déf.] Penchant irrésistible, désir passionné de rendre le mal pour le mal, de punir une offense ou un outrage. Pour la première fois peut-être, dans un cœur d'homme, l'amour et la vengeance se mêlèrent si également qu'il était impossible à Montriveau lui-même de savoir qui de l'amour, qui de la vengeance l'emporterait (Balzac, Langeais, 1834, p. 289).Tout ce qui touche à la guerre se produit sans haine et sans esprit de vengeance (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 161).
Par vengeance. Par besoin de se venger. Peut-être (...) irait-elle tout dire à la justice, par vengeance et jalousie (Zola, Th. Raquin, 1867, p. 101).
C. − Littér. [Suivi d'un déterm. ou d'un adj.] Punition divine, malheurs qui atteignent un coupable et que l'on attribue à la justice divine. Synon. châtiment.Vengeance du ciel, de Dieu. Si tu croyais échapper à la vengeance céleste, don Juan, tu n'étais donc qu'un lâche? (Sand, Lélia, 1833, p. 294).Il éprouvait après elle d'instinctifs désirs de crier pardon, ou bien des besoins furieux de braver la vengeance divine, toujours présente, quoique niée (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 277).
Prononc. et Orth.: [vɑ ̃ ʒ ɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 venjance (Roland, éd. J. Bédier, 1459). Dér. de venger*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 2 449. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 775, b) 3 699; xxes.: a) 2 297, b) 2 122. Bbg. Greimas (A.-J.). De la colère... Doc. Gr. Rech. sémio-ling. 1981, t. 3, no27, pp. 21-22. − Quem. DDL t. 28.