| * Dans l'article "VEILLEUSE,, subst. fém." VEILLEUSE, subst. fém. A. − Petite flamme, petite lampe allumée en permanence. Veilleuse à l'huile; huile de la veilleuse; flamme de veilleuse. 1. [Servant à éclairer faiblement, en particulier la nuit] Veilleuse électrique; veilleuse d'un compartiment [de chemin de fer]; lueur, lumière d'une veilleuse. De distance en distance des veilleuses, dont la petite flamme décroît à l'œil, laissent tomber une traînée de feu sur le carreau luisant (Goncourt, Sœur Philom., 1861, p. I). ♦ Veilleuse du Saint-Sacrement. Petite lampe signalant dans une église où se situe le tabernacle renfermant les hosties consacrées. (Dict. xixeet xxes.) − Vieilli. Petite mèche montée sur une rondelle de liège flottant sur l'huile d'une lampe. Veilleuses accroupies sur leurs lits d'huile grasse (Courteline, Femme d'amis, Tante Henriette, 1894, p. 62). − AUTOMOB. Synon. de lanterne (v. ce mot I A 2).Allumer ses veilleuses. Une veilleuse de très faible intensité branchée sur la batterie brûlera toute une nuit sans inconvénient (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 303). 2. [Servant à allumer une flamme plus importante] Veilleuse de bec Bunsen, de chauffe-eau. La veilleuse étant allumée, il suffit d'ouvrir le robinet d'eau chaude pour que le foyer s'enflamme (Lar. mén.1926, p. 136). 3. Loc. adj. et adv. En veilleuse. Qui éclaire/en éclairant faiblement. Ampoule, gaz en veilleuse; brûler en veilleuse. Un interrupteur (...) permet d'obtenir soit l'éclairage complet, soit l'éclairage en veilleuse, par la mise en veilleuse d'une des lampes (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 120). − Au fig. En activité réduite. Être, rester en veilleuse. La dureté des temps l'a obligé parfois [le judaïsme] et pour lontemps, à se mettre, au regard du monde, en sommeil apparent ou en veilleuse (Weill, Judaïsme, 1931, p. 199).Cette première année fut faite (...) des promenades en rang (...) les pieds traînés (...) sur la terre dure d'un printemps grelottant. Ma vie en veilleuse chemina sans éclats (Vialar, Pt jour, 1947, p. 43). ♦ Pop. La mettre en veilleuse. Baisser le ton, se taire. Vas-tu la mettre en veilleuse? Vas-tu la fermer, ta sale gueule? (Le Breton, Rififi, 1953, p. 181). B. − Vieilli. Canapé dont l'un des dossiers était plus haut que l'autre. La coutume était de posséder deux veilleuses pour se faire vis-à-vis, le dossier le plus élevé étant placé pour l'une à gauche, pour l'autre à droite (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 98). C. − BOT., vx ou région. Synon. de colchique.Je remarquai dans l'herbe des veilleuses toujours mélancoliques pour moi, à cause des réminiscences de mes divers et nombreux automnes (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 134).C'était le début de l'automne, quand... déjà, sur nos prairies d'un vert mêlé de jaune, apparaissent les veilleuses (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p. 246). REM. Veillotte, subst. fém.,bot., synon. (supra C). (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [vεjø:z], [ve-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. I. xives. [ms.] « femme qui veille un malade » veilleresse des mallades (cité ds E. Coyecque, L'Hôtel Dieu de Paris au Moyen Âge, Paris, t. 1, 1891, p. 93), attest. isolée; à nouv. xviiies. av. 1755 veilleuse (St-Sim., 180, 155 ds Littré). II. 1. a) 1762 « petite lampe qu'on laisse allumée pendant la nuit » (Musy ds Annonces, affiches et avis divers du 28 juillet 1762, no3, p. 119 ds Havard t. 4); en partic. 1948 automob. phares en veilleuse (Druon, Gdes fam., t. 1, p. 32); b) 1832 « petite mèche enduite de cire montée sur une rondelle de liège qui flottait sur l'huile de la lampe et que l'on allumait pour éclairer » (Raymond); 2. 1894 mise en veilleuse « fait de réduire le débit (ici du gaz) » (Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, p. 309); cf. 1922 flamme en veilleuse (Giraudoux, Siegfried et Lim., p. 21); 1931 fig. rester... en veilleuse « (d'une activité) fonctionner au ralenti » (Joffre, Mém., t. 2, p. 34); 3. 1932 « petit bec d'un chauffe eau à gaz, d'un réchaud » (Catal. instrum. lab. (Prolabo), p. 52). II. xviiies. « sorte de canapé » (d'apr. Havard t. 4). III. 1807 bot. (Michel (J.-F.) Expr. vic., p. 186); cf. 1828 (Chateaubr., Mél. et poés., Clarisse, imitation d'un poëte écossois, p. 340). Fém. de veilleur*. |