| VASSELAGE, subst. masc. A. − HIST. FÉOD. 1. Fait d'être vassal; condition de vassal. Synon. vassalité.Autour du principal corps de logis se trouvaient disposés par ordre les logements des officiers du palais, (...) et ceux des chefs de bande qui, selon la coutume germanique, s'étaient mis avec leurs guerriers dans la truste du roi, c'est-à-dire, sous un engagement spécial de vasselage et de fidélité (Thierry, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 316). 2. Ensemble des devoirs du vassal envers son suzerain; rapport vassalique. Il arriva que le roi et les autres chefs ne voulurent plus accepter des immeubles, en installant le propriétaire donateur comme fermier de son ancienne propriété; mais il la lui rendirent, à condition de prendre les armes pour ses protecteurs: ils s'engageoient de leur côté à secourir cette espèce de sujet volontaire. Voilà le vasselage et la seigneurie (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 3, 1831, p. 371).En 847, Charles le Chauve, par le capitulaire de Mersen, invite les hommes libres à entrer en vasselage, in vassaticum. Ce n'est pas une obligation absolue (Fr. Olivier-Martin, Hist. de dr. fr., 1984 [1950], p. 82). B. − Littér., péj. État de sujétion, d'asservissement. Il voulait pour lui l'autorité de fait, pour son pays l'indépendance réelle (...) prêt à reconnaître un maître nominal, pourvu que son vasselage ne lui coûtât que des témoignages de respect (Mérimée, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 84).Une sorcière accourt au Bois-Chenu, au bois sacré. Elle prévient les dieux que la procession se prépare. Les petits dieux de jadis sont réunis au bois sacré pour la vigile de l'Ascension où chaque année se renouvelle l'humiliante cérémonie de leur vasselage. Le prêtre de Domrémy vient exorciser l'arbre, la source, la mandragore et le bois (Barrès, Cahiers, t. 10, 1914, p. 252). Prononc. et Orth.: [vasla:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « qualités du guerrier: puissance physique, efficacité dans le combat, courage » (Roland, éd. J. Bédier, 744) − xvies. ds Hug.; 2. 1530 vaisselaige « condition de dépendance du vassal envers son seigneur » (Palsgr., p. 193); 1576 droict de vassalage (Bodin, Republ., I, 7 ds Hug.); 1611 vasselage actif « serment de fidélité que le vassal prête à son seigneur » (Cotgr.); 1636 vasselage passif « devoirs auxquels est soumis le vassal » (Monet); 3. fig. a) 1835 (Balzac, Séraphita, p. 220: Il se rencontre dans la nature inexplorée du monde spirituel certains êtres armés de ces facultés inouïes [...] et qui se combinent avec d'autres êtres [...] ils les enchantent, les dominent, les réduisent à un horrible vasselage); b) 1848 (Chateaubr., Mém., t. 2, p. 501: j'étais suspect à tous ceux qui voulaient mettre la France en vasselage). Dér. de vassal*; suff. -age*. Dans les textes a. et m. fr., pour désigner les rapports de dépendance du vassal au seigneur (supra 1), on rencontre le terme hommage*. Bbg. Hollyman 1957, pp. 120-122; p. 142, 150. |