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VAL, VAUX ou VALS, subst. masc.
A. −
1. Littér., vieilli. Espace de terre contenu entre deux coteaux. Synon. vallon.Val étroit, boisé, ombreux, profond. On sait la richesse des flancs du Vésuve, des vals de l'Etna (Michelet, La Mer, [1861], p. 11 ds Grev. 1975,278, p. 244, rem. 2).C'était le vendredi de la sainte semaine, Et, contre l'ordinaire, il faisait un beau temps: Du val à la colline et du bois à la plaine, D'un pied leste et joyeux, nous courûmes longtemps (Murger, Nuits hiver, 1861, p. 27).
P. métaph. Reste au val du bonheur, disait-elle, poète! « Ô rêveur, murmurait ma jeunesse, inquiète, Derrière l'horizon s'ouvre un monde inconnu » (Ch. Guérin, Cœur solit., 1904, p. 176).Si semblables [ma mère et Julienne] avec leurs coudes en l'air, leurs aisselles dévorées par de noirs frissons; leurs seins vivants fortement partagés par ce val tendre qui s'enfonce loin sous la chemise (H. Bazin, Huile sur feu, 1954, p. 97).
En partic., région. Petite vallée. Ces petites vallées, ou vaux, se répètent entre Coussey et Vaucouleurs, comme autant d'annexes de la vallée principale, c'est-à-dire de la rivière. Si raide est la pente, que, du haut des plateaux qui les enserrent, on ne découvre qu'en arrivant immédiatement au-dessus vallon et village (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 213).
GÉOGR. ,,Section de vallée, généralement assez large`` (GDEL). Val de Marne. On ne sait à quelle date remontent ces traités de lies et passeries, qui étaient pratiqués au XVIesiècle entre nos vallées ariégeoises et le val d'Aran espagnol, et ailleurs encore (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 358).Ceci suppose (...): la construction de grands troncs routiers au départ de son accès français pour favoriser l'éclatement vers Paris, mais aussi vers l'ouest et le val de Loire, ainsi que vers les pays de l'est (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 203).
Rem. ,,Val est un terme archaïque auquel les géographes ont, redonné vie en lui fabriquant un pluriel régulier vals`` (Dupré 1972).
2.
a) Loc. adv. Par monts et par vaux. V. mont I B.Au sing. Vous étiez sur votre beau cheval Vous représentiez l'ordre et par mont et par val Nous faisions que revînt dans la race française Le goût d'être nombreuse afin de vivre à l'aise (Apoll., Tirésias, 1918, p. 874).
b) Loc. prép., vx. À val de. En suivant la pente de, en bas de. Et la jetèrent, la corde au cou, à val des rochers (Courier ds Lar. 19e).
B. − GÉOMORPHOL. ,,Dépression allongée et évasée correspondant à un synclinal, dans le relief de type jurassien`` (Lar. encyclop.). En se frayant à travers chaînes et plateaux les voies capricieuses qu'elles ont adoptées, les rivières n'ont pas encore entièrement réussi à entraîner les couches de marnes et d'alluvions qui remplissent les parties synclinales des plis. Ces vals occupent les parties les plus hautes. Ils se répartissent surtout à l'est et au sud (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 248).
Prononc. et Orth.: [val], [vo]. Homon. veau, vos et formes de valoir. Att. ds Ac. dep. 1694; dep. 1718: ,,Il a un pluriel qui n'est en usage que dans cette phrase, par monts et par vaux``. Littré: des Vaux mais aussi: ,,les vals, pluriel nouveau en usage chez les ingénieurs``. V. Lar. Lang. fr.: ,,Le pluriel habituel est vaux, mais il existe un pluriel vals dans des expressions consacrées: les vals de Loire`` et Rob. 1985: ,,Un pluriel régulier vals s'emploie encore parfois``. Étymol. et Hist. Ca 1100 « vallée » masc. (Roland, éd. J. Bédier, 814: Halt sunt li pui e li val tenebrus); id. fém. topon. Val Penuse (ibid., 3256); ca 1150 a val loc. adv. « en suivant la pente, en bas » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 2080); 1444 a val loc. prép. + compl. déterminatif juxtaposé a val la ville (doc. Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); 1559 a val de loc. prép. courir a val de la montagne (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Caton le Censeur, 27, éd. G. Walter, 1959, t. 1, p. 771). Du lat. vallis, subst. fém. « vallée, vallon »; devenu masc. en fr., peut-être par infl. de mont* (FEW t. 14, p. 137a), le genre fém. n'étant conservé que dans les topon., cf. Dauzat-Rost. Lieux 1978, s.v. val; v. aussi aval, avau, vau. Fréq. abs. littér.: 310. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 503, b) 222; xxes.: a) 671, b) 365. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 40. − Ewfs 2, p. 882.