| VAHINÉ, subst. fém. Jeune femme de Tahiti; épouse, maîtresse (à Tahiti). Un Tahitien et sa vahiné. La porte de la salle de douche s'ouvrait: Ména et Tiaré en sortaient, transformées, parfumées, moulées dans des paréos immaculés; les longues chevelures noires, défaites et peignées tombaient sur leur croupe. En regagnant leur chambre, frôlant les deux hommes, les vahinés leur donnèrent un coup d'œil (J. Reverzy, Le Passage, 1954, p. 58).Prononc. et Orth.: [vaine]. Plur. des vahinés. Étymol. et Hist. 1771 ainé (L. A. de Bougainville, Voyage autour du monde, Paris, p. 389: Vocabulaire de l'île Taiti [...] Ainé, fille); 1778 wa'heine (J. Cook, Voyage dans l'hémisphère austral, trad. de l'angl., t. 4, p. 278: [vocab. de la lang. des Isles de la Société] Femme (une jeune) Wa'heine); 1778 veheine, veheina (Forster, Observations, à la suite de J. Cook, op. cit., t. 5, p. 339: [les Taïtiens appellent] les femmes Veheine; p. 360: veheina); 1875 vehine (A. Pailhès, Souvenirs du Pacifique ds Le Tour du Monde, p. 263: [aux îles Marquises] le mari appelle sa belle-sœur vehine (femme, épouse), à cause d'un vieil usage qui semble lui donner des droits sur elle); 1893 vahiné (P. Gauguin, Noa Noa, in Oviri, pp. 104-105 ds Rob. 1985: [à Tahiti] ma vahiné m'accompagnait); 1898 véhiné (Tautain, Étude sur la dépopulation de l'archipel des Marquises ds L'Anthropologie, t. 9, p. 304: [dans le groupe nord-ouest de l'archipel des Marquises] les véhiné). Mot signifiant « femme » dans les lang. du groupe polynésien: sandwichien ouaïné (1822, J. E. V. Arago, Promenade autour du monde, p. 499 ds Arch. St. n. Spr. t. 205, p. 372: Femme − Ouaïné), maori wahine (Te Reo, t. 21, 1978, p. 7), hawaïen wahine, samoan fafine, marquisien vehine, tahitien vahine (Lang. Monde 1952, p. 669). En angl., le mot est att. dep. 1773 (whinies, plur., empr. au maori, ds NED Suppl.2, s.v. wahine) et av. 1779 (veheina, J. Cook, III, 271 ds Te Reo, t. 19, 1976, p. 75). Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Arch. St. n. Spr. 1969, t. 205, p. 372. |