| VACHARD, -ARDE, adj. et subst. Pop., fam. A. − Vieilli. [Corresp. à vache C 1 d] (Celui, celle) qui est mou, indolent, paresseux comme est censée l'être une vache. Les vachards, qui lézardent au soleil en hiver ou se vautrent en été, à l'ombre des arbres (Claris, Éc. polytechn., 1895, p. 54).Et voici (...) Houdebine, l'ancien croupier, long, vachard, flottant dans ses frusques trop larges (Genevoix, Boîte à pêche, 1926, p. 207). − [En parlant d'un animal] C'est une carne de remonte (...) un méchant bourrin osseux, vachard et dont l'arrière-main est celle d'un lièvre (Vialar, Bête de chasse, 1952, p. 14). B. − [Corresp. à vache C 2 a] 1. (Celui, celle) qui est dur(e), sévère, méchant(e), non sans perfidie parfois. Prof vachard; sale vachard. Tu ne ferais de moi qu'une bouchée, si tu m'attrapais; mais bibi est vachard, Connaissant des combin's (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 6).Un vachard (...) lui fila une dérouille maison (Stollé, Douze récits hist., 1947, p. 9). 2. [En parlant d'une action, d'une chose abstr.] Qui traduit la perfidie, la méchanceté, la sévérité. Un coup d'arpion vachard Esquinta l'un des gniards (Gelval, Fables et récits arg., 1945, p. 5).[Le chef de cabinet de de Gaulle] sait à merveille faire basculer la situation en sa faveur et l'on oublie la réflexion caustique, parfois « vacharde », en goûtant les délices d'une conversation purement littéraire qu'il anime avec brio (Y. Courrière, La Guerre d'Algérie, Les Feux du désespoir, 1971, p. 57). REM. Vachardise, subst. fém.,pop., fam. a) Caractère d'une personne vacharde. Synon. mollesse, paresse, laisser-aller.Mon père, il a redécouvert que j'étais vraiment un crétin. La mer ça m'avait fait grandir, mais rendu encore plus inerte. (...) Il m'accusait de vachardise (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 154).b) Caractère de celui, de celle (ou de ce) qui est dur(e), méchant(e), cruel(e), hostile. Les chagrins, les misères, la connerie, la vachardise universelle, les salauds partout embusqués (San Antonio, N'en jetez plus!1971, p. 114 ds Cellard-Rey 1980). Prononc.: [vaʃa:ʀ], fém. [-aʀd]. Étymol. et Hist. 1. 1800 « fainéant » (Savoie d'apr. Esn. 1966); 2. 1907 « rosse, méchant » (Léautaud, Journal littér., 2, p. 73). Dér. de vache*; suff. -ard*. Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 120. − Schmidt (H.). Fr. vivant. Rech. lexicol. Praxis. 1972, t. 19, p. 200. |