| VÉTIVER, VÉTYVER, subst. masc. A. − BOT. Plante tropicale, de la famille des Graminacées, originaire de l'Inde, caractérisée par des racines odorantes, des tiges droites hautes de un à trois mètres, utilisée en droguerie et parfumerie. Errant des vétivers aux aloès fleuris, Le cardinal, vêtu de sa plume écarlate, En leurs nids cotonneux trouble les colibris (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 174).Il faisait arroser d'eau, les nattes de vétyver des Indes, dont les fenêtres étaient tendues. L'évaporation, en mêlant du frais à l'odeur des fleurs, (...) redoublait l'agréable langueur de cette salle obscure (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 305). B. − P. méton. 1. Racine de cette plante, utilisée comme antimite. Les montagnettes de Tarascon embaumées et sèches comme un paquet de vétiver (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 180). 2. Parfum extrait des racines de cette plante. Odeur, parfum de vétiver; sentir le vétiver. Sur les ors et les velours Des souffles de benjoin, de vétyver et d'ambre Planaient chauds, énervants et lourds (Rollinat, Névroses, 1883, p. 264).Ce linge de soie élimé, ces vêtements (...) d'où s'élevait encore le parfum acidulé et frais, − lavande, vétiver, citronnelle − auquel Jérôme était fidèle (...) et qui était pour elle aussi troublant qu'une caresse (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 258). Prononc. et Orth.: [vetivε:ʀ]. Ac. 1835: vétyver; 1878: -ty-, -ti-; 1935: -ti-. Gattel 1841, Littré: -ty-. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 223: -ti-. cilf Harmonis. 1988: -ti-, -ty-. Étymol. et Hist. 1. 1824 vétyr-ver « sorte de plante graminée » (Raymond); 2. 1837 « parfum de la racine de cette plante » (Balzac, C. Birotteau, p. 54: il admire des danseuses dans une chauderie en respirant du vétiver). Empr. au tamoulvettivern « sorte d'herbe » (FEW t. 20, p. 113). Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Colin Mots exot. 1986, p. 72. |