| VÉRANDA, subst. fém. A. − [En Inde, en Extrême-Orient et dans les pays chauds] Galerie légère en bois, couverte, parfois vitrée ou munie de stores, qui entoure une habitation ou qui est placée contre une façade, sur un balcon. À l'étage supérieur, on voit sur un large balcon, supporté par de belles cariatides et recouvert d'une véranda indienne garnie de rideaux et de franges, une famille d'Anglais, ces heureux et impassibles conquérants de la Malte actuelle (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 75).C'est ainsi que le shérif l'a trouvé, endormi sur la véranda de la maison qu'il avait louée pour se marier, pour vivre, pour passer ses vieux jours (Camus, Requiem, 1956, 2epart., 7etabl., p. 908). B. − P. anal. Galerie vitrée en bois ou en métal, adossée au mur d'une maison ou construite sur un balcon, une terrasse, servant de salon ou de jardin d'hiver. S'asseoir sous la véranda; entrer dans la véranda. Au premier étage de l'hôpital-palais [dans les Alpes], cette terrasse à balcon de bois découpé, que garantit une véranda, est isolée dans l'espace, et surplombe le monde (Barbusse, Feu, 1916, p. 5). − En compos. En accord avec le salon-véranda, le bois au naturel, les beaux carrelages et toujours du blanc (Elle, 15 sept. 1980, p. 79). Prononc. et Orth.: [veʀ
ɑ
̃da]. Att. ds Ac. dep. 1878. Plur. des vérandas. Lar. Lang. fr., Rob. 1985: ,,La graphie vérandah est vieillie``. Étymol. et Hist. a) 1758 « galerie couverte établie sur la façade d'une maison » (J. H. Grose, Voy. aux Indes Or. [trad. de l'angl. par Hernandez], p. 74 ds König, p. 209: [les maisons] ont une espece de colonnade au dehors [...] que les Portugais appellent Vérandas); b) 1844 « galerie vitrée adossée à une maison, servant généralement de petit salon » (Balzac, Modeste Mignon, p. 11: une véranda projette sa cage de verre sur la façade). Empr., par l'intermédiaire de l'angl.veranda(h) (dep. 1711 ds NED; 1757, Grose, Voy. E. Indies, p. 84, ibid.: A penthouse or shed, that forms what is called in the Portuguese Lingua-franca Verandas), au hindi mod. varandā
, lui-même empr. au port. varanda « balcon, balustrade », att. dep. la fin du xves., d'orig. incertaine (Mach.; Da Cunha), que le FEW (t. 18, p. 129b et t. 14, pp. 172b-173) fait remonter au lat. vara « poutre ». Fréq. abs. littér.: 198. Bbg. Bonn. 1920, p. 164. |