| USURPATION, subst. fém. Action d'usurper; résultat de cette action. Synon. appropriation.Usurpation d'identité, de nom, de titre; délit d'usurpation de pouvoir, de fonctions. C'était une grave atteinte à la propriété, une usurpation qui devait alarmer tous les propriétaires de France (Monopole et impôt sel, 1833, p. 22).En effet, même du simple point de vue de la légalité, la distinction entre le gouvernement de fait et le gouvernement d'usurpation se fait par la distinction entre l'autorité généralement reconnue et obéie et l'autorité contestée et combattue (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 279).− P. méton. Comportement de quelqu'un qui s'attribue une chose à laquelle il ne peut prétendre. Ma mère, quand un valet de chambre s'émancipait, disait une fois « vous » et glissait insensiblement à ne plus me parler à la troisième personne, avait de ces usurpations le même mécontentement qui éclate dans les Mémoires de Saint-Simon (Proust, Sodome, 1922, p. 1027). − Au fig. Usurpation sur. Empiétement sur. La prédominance de la couleur aux dépens du dessin serait une usurpation du relatif sur l'absolu, de l'apparence passagère sur la forme permanente, de l'impression physique sur l'empire des âmes (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 573). Prononc. et Orth.: [yzyʀpasjɔ
̃]. Att. ds Ac. 1694 et dep. 1740. Étymol. et Hist. 1374 (J. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B. N. 437, fo336 rods Gdf. Compl.). Empr. au lat. jur.usurpatio, -onis, Iers. ds OLD, class. « usage, emploi », formé sur le supin usurpatum de usurpare « usurper ». Fréq. abs. littér.: 267. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 946, b) 238; xxes.: a) 84, b) 148. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 440. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 315. |