| * Dans l'article "UNIVOQUE,, adj." UNIVOQUE, adj. A. − [En parlant d'un terme ou d'un concept] Qui est applicable à deux ou plusieurs êtres différents, avec un sens totalement semblable ou parfaitement identique (d'apr. Thinès-Lemp. 1975). Anton. équivoque.Dire que l'être est univoque à Dieu et à la créature, c'est affirmer simplement que le contenu du concept que nous leur appliquons est le même dans les deux cas (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 60). B. − 1. Qui n'est susceptible que d'une seule interprétation. Anton. ambigu, ambivalent, équivoque, multivoque (s.v. multi-), plurivoque (s.v. pluri-).Sens univoque; d'une façon, d'une manière univoque. Le médecin et le psychologue empruntent au sens commun les concepts de la « vue » et de l'« ouïe » et le sens commun les croit univoques parce que notre corps comporte en effet des appareils visuels et auditifs anatomiquement distincts (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 133).V. analogie ex. 20. − MUS. Consonance univoque. Consonance ,,dont les deux notes portent le même son avec un son semblable comme l'unisson, l'octave`` (Rougnon 1935, p. 122). 2. P. anal., LOG., MATH. [En parlant d'une correspondance, d'une relation] Où un élément entraîne toujours le même corrélatif. Univoque et réciproque (synon. biunivoque). Comme l'intersection des coordonnées du lieu permet le repérage univoque d'un objet, ainsi le recoupement des catégories de lieu, de date, de manière, permet de préciser l'expérience « vague » (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 54).INFORMAT. Information univoque. ,,Information qui fait correspondre à un support une seule sémantique`` (Couffignal, Mach. penser, 1964, p. 70). C. − PATHOL., rare ou vieilli. [En parlant d'un facteur, d'un signe ou d'un symptôme] ,,Qui ne se rencontre que dans une seule maladie et dont la constatation suffit à établir le diagnostic`` (Villemin 1975). Synon. pathognomonique.La rétraction du testicule, ou d'une des lèvres de la vulve, l'engourdissement de la cuisse et de la jambe, que beaucoup d'auteurs ont regardé comme signes univoques et pathognomoniques du calcul dans les reins (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 203). REM. 1. Univoquement, adv.D'une manière univoque. Les ensembles effectivement énumérables: ce sont ceux dont on peut réaliser un classement de leurs éléments qui les fait correspondre univoquement à l'ensemble des entiers naturels (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 18). 2. Univociste, adj.,rare. Propre à l'univocité. Aujourd'hui, dans l'ordre de la philosophie de la culture ou de la civilisation, nous avons affaire (...) à des conceptions d'inertie univociste qui s'attachent à ce qu'il y a précisément de mort dans l'idéal temporel de la chrétienté médiévale (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 223). Prononc. et Orth.: [ynivɔk]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 méd. (G. de Chauliac, Chirurgie ds Sigurs, p. 78); 1478 signes univoques (Le Guidon en françois, trad. N. Panis, fo163, ibid., p. 342: [en lepre] plusieurs signes equivoques et pou univoques); 1832 symptômes univoques (Raymond); 2. fin xives. « se dit de noms qui s'appliquent dans le même sens à plusieurs choses » (Roques t. 2, no13451: univocus [...] univoques. qui signifie une chose); 3. 1511 physiol. union univocque « union du mâle et de la femelle » (J. Lemaire de Belges, Concorde des deux langages, Temple de Vénus, 385, éd. J. Frappier, p. 23: Mutuel meuf, unïon univocque); 1690 génération univoque (Fur.); 4. a) 1521 gramm. mot, terme univoque « le même mot, répété plusieurs fois à la rime, ou au début de plusieurs phrases successives (vice de répétition, de redite) » (P. Fabri, Art de rhétorique, éd. A. Héron, t. 1, p. 160: ung semblable mot univocque; t. 2, p. 121: quelque terme univoque); b) 1765 homonyme univoque « homonyme homophone et homographe » (Encyclop. t. 8, p. 282b); 5. 1768 mus. consonnances univoques (Rousseau, p. 539); 6. 1932 log. (Lal. t. 2). [Cf. bi-univoque (1904 H. Lebesgue, Leçons sur l'intégration et la rech. des fonctions primitives, p. 41: une correspondance bi-univoque)]. Empr. au b. lat.univocus « qui n'a qu'un son; gramm.: qui n'a qu'un seul nom », formé des élém. uni- et -vocus (élém. formants uni-*, -voque*; v. également Cottez, s.v. -voque1et -voque2). Cf. équivoque. Fréq. abs. littér.: 57. DÉR. Univocité, subst. fém.a) Propriété de ce qui est univoque (supra A). Anton. équivocité (rem. 2 s.v. équivoque).La fameuse doctrine scotiste de l'univocité de l'être (...) ne signifie pas que l'être divin soit de même ordre que l'être créé: Duns Scot sait bien qu'ils ne sont qu'analogues (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p. 59).V. équivocité rem. 2 s.v. équivoque ex.b) P. anal., log. Caractère d'une relation univoque (supra B). Anton. ambiguïté, équivocité (rem. 2 s.v. équivoque) multivocité (s.v. multi-), plurivocité (s.v. pluri-).Dans le cas présent, l'univocité des relations est relative: elle est vraie d'un point de vue macroscopique (Coyaud, Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 93).Ling. ,,L'univocité est un principe logique suivant lequel chaque fonction grammaticale doit s'exprimer par un signe et chaque signe exprimer une seule fonction. C'est une sorte d'adaptation idéale de la grammaire à la logique`` (Vendryes, Langage, 1921, p. 192). Univocité de l'image. ,,Caractère d'un support visuel didactique qui ne pourrait être interprété que d'une manière unique, quel que soit l'interprétant`` (D. D. L. 1976). − [ynivɔsite]. − Martinet-Walter 1973 a aussi [-vo-]. − 1reattest. 1895 (Guérin Suppl.); dér. sav. de univoque, suff. -(i)té*. − Fréq. abs. littér.: 10. BBG. − Quem. DDL t. 7 (s.v. univoquement). |