| * Dans l'article "UNIVERSALISER,, verbe trans." UNIVERSALISER, verbe trans. A. − Rendre universel, commun à tous les hommes; répandre partout. Synon. diffuser, généraliser.Universaliser l'instruction. Démocratisez la propriété, non en l'abolissant, mais en l'universalisant, de façon que tout citoyen sans exception soit propriétaire (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 28).Le progrès de l'imprimerie, en universalisant l'habitude de lire, n'a pas également répandu la connaissance du vrai, le goût du beau, l'amour du bien (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 15). ♦ Part. passé en empl. adj. Un jour viendra où, grâce à l'enseignement universalisé, grâce à la crue du grand jour dans les esprits, les œuvres d'art seront, avant toutes, les œuvres populaires (Hugo, Corresp., 1867, p. 67).Elie Halévy se déclarait hors d'état de dire si le socialisme allait conduire à la république suisse universalisée ou au césarisme européen (Camus, Homme rév., 1951, p. 278). − PHILOS. Faire passer du particulier ou de l'individuel à l'universel. Universaliser un principe. « Moi je voudrais une exigence telle qu'elle ne me laisse le temps de m'occuper à rien! » Je n'en rencontrais pas et dans mon impatience j'universalisais mon cas particulier (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 226). ♦ Part. prés. en empl. adj. L'apparition de la singularité dans la conscience de soi et dans la conscience d'objet est (...) liée à l'acte universalisant du travail et elle est la marque de l'homme (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p. 28). B. − Empl. pronom. Devenir universel. En même temps que la religion, les règles du droit s'universalisent, ainsi que celles de la morale (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 274).Un certain régime de vie, soudain, s'est universalisé, tous les hommes de tous les pays usant de tous les produits humains, soit intellectuels, soit matériels (L. Febvre, Contre l'hist. diplomat. en soi, [1946] ds Combats, 1953, p. 66). Prononc.: [ynivε
ʀsalize], (il) universalise [-li:z]. Étymol. et Hist. 1. 1755 log. « affecter d'une extension universelle » (Ch. Bonnet, Essai de psychologie, chap. 12, p. 29: comment l'Ame parvient à universaliser ses Idées); 2. 1783 « rendre commun, universel, répandre largement » (Id., La Palingénésie philosophique XIX, 7 ds
Œuvres d'hist. nat. et de philos., t. 16, p. 333: cette nouvelle Économie [le christianisme], destinée à succéder à l'ancienne, à l'universaliser et à la perfectionner); 1828 pronom. (F. d'Eckstein, Le Catholique, no35, nov., p. 243 ds Quem. DDL t. 21). Dér. sav. de universel*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 40. DÉR. 1. Universalisable, adj.Qui peut être universalisé. Rien n'est moins universalisable logiquement que les plus hautes actions des hommes (Mounier, Traité caract., 1946, p. 713).− [ynivε
ʀsalizabl̥]. − 1reattest. 1912 (Durkheim, Formes élém. vie relig., p. 619); de universaliser, suff. -able*. 2. Universalisation, subst. fém.a) Action d'universaliser, de s'universaliser; résultat de cette action. Le prodigieux enrichissement de la médecine, autant que son universalisation rapide, ont très tôt posé un problème de documentation et d'information (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 810).Société puissamment centralisée où les forces du développement culturel tendent à l'universalisation, à l'uniformisation (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult., 1966, p. 305).b) Philos. ,,Passage du particulier ou de l'individuel à l'universel`` (Lal. 1968). C'est l'impersonnalité de la science qui fait son objectivité, c'est-à-dire son universalité: la seule connaissance valable est la connaissance objective, parce qu'il y a en elle, au moins en droit, une capacité d'universalisation indéfinie (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 97).− [ynivε
ʀsalizasjɔ
̃]. − 1resattest. a) 1795 « fait de répandre largement, d'étendre à tous les hommes, à toute la terre » (Pache, 2eMém. ds L. Pierquin, Mémoires sur Pache, Charleville, 1900, p. 96 ds Brunot t. 9, p. 921, note 9: l'« universalisation » de la guerre), b) 1903 philos. (Lévy-Bruhl, La Morale et la science des mœurs, p. 288 ds Lal. 1968); de universaliser, suff. -(a)tion*. BBG. − Blochw.-Runk. 1971, p. 112 (s.v. universalisable). − Dub. Pol. 1962, p. 439. − Quem. DDL t. 21; 7 (s.v. universalisable). |