| UNION1, subst. fém. A. − [À propos de relations résultant de l'action d'unir ou de s'unir] 1. a) Liaison intime, relation étroite entre deux ou plusieurs personnes ou choses de façon à former un tout homogène ou à ne faire plus qu'un. Synon. amalgame, association, fusion, réunion; anton. division, séparation.Union étroite, indissoluble, intime (à/avec qqn, à/avec qqc., entre plusieurs pers. ou choses); union de l'âme et du corps, de l'esprit et du corps. Pour savoir comment se fendent les pierres, il faudrait, ce me semble, savoir d'abord comment elles se forment. On explique aujourd'hui l'union de leurs parties par leur attraction mutuelle; mais cette loi, qu'on généralise beaucoup trop, n'est pas satisfaisante sur ce point (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 173).Cette lueur blanche qui semble être l'union de toutes les couleurs de la terre et le symbole même de la vision béatifique (Brasillach, Corneille, 1938, p. 325). − PHILOS. Au lieu du mystère unique de l'union entre la matière et l'esprit (c'est-à-dire, suivant Descartes, entre l'étendue et la pensée), il faut admettre une succession de mystères (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 198).Le déterminisme impliquait, avant la lettre, l'union du temps et de l'espace (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 315). − RELIG. Synon. de communion.Union à Dieu, avec Dieu; union divine, mystique, fruitive. La vie divine consiste dans l'union coéternelle de trois personnes égales en qui la pluralité détruit la solitude et l'unité la division (Lacord., Conf. N.-D., 1848, p. 35).Par notre union au Christ, son chef, dans l'unité visible de l'Église, le corps des fidèles est restitué à Dieu (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1906, p. 65). ♦ THÉOL. Union hypostatique. V. ce mot II. ♦ Loc. (Être) en union avec qqn. Être en communion avec quelqu'un, de cœur et d'âme avec quelqu'un, dans la prière. Danièle et Marie se rassuraient sur une neuvaine qu'elles faisaient pour leur grand'mère, en union avec le Carmel de Bordeaux et le couvent de la Miséricorde (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p. 108).Union de prières. Elle eut l'intuition qu'il désirait une union de prières, peut-être celles des agonisants (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 508). − P. anal. Communion avec (les choses, la nature). Hegel répondrait que c'est le propre de l'animal de vivre en immédiate union avec la nature (Alain, Propos, 1928, p. 757). b) Rapprochement de deux ou plusieurs choses, d'éléments tendant à former un tout harmonieux. Synon. adhérence, alliance, association, cohérence, cohésion, combinaison, connexion, contexture, correspondance, liaison, mariage (au fig.).Le christianisme mourant nous laisse l'honneur, qui est l'union de la force et de la bonté (Vigny, Journal poète, 1841, p. 1157): Christophe se heurtait à la question périlleuse de l'union de la poésie et de la musique. Ses conversations avec Françoise le ramenaient aux projets (...) d'une forme de drame musical tenant le milieu entre l'opéra récitatif et le drame parlé, − l'art de la parole libre unie à la musique libre
Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1177. − Spécialement ♦ AVIAT. Bâti d'union. V. bâti III A. ♦ BIOL. Pont (d'union) intercellulaire. V. pont I B 2 b. ♦ LING. ,,On lit union le symbole de la réunion U`` (Ling. 1972). ♦ LOG., MATH., INFORMAT. ,,Opération logique destinée à rechercher la présence d'un élément A ou d'un élément B ou, éventuellement, des deux simultanément. Elle est représentée par l'opérateur logique OU inclusif`` (Mess. Télém. 1979); ,,opération booléenne binaire dont le résultat a la valeur 0 (faux) si les deux opérandes ont la valeur 0 et la valeur 1 (vrai) dans tous les autres cas. Syn.: fonction OU`` (Luca Micro-informat. 1984). Synon. addition, disjonction, réunion, somme logique (v. somme1A).La « petite » théorie des ensembles, qui se contente des notations d'appartenance, d'inclusion, d'union et d'intersection (...), doit être abordée de façon très pragmatique, appuyée sur des exemples concrets et sur des diagrammes d'Euler-Venn (Warusfel, Math. mod., 1969, p. 64). − Trait d'union. V. trait d'union. 2. a) Relation réciproque qui existe entre deux ou plusieurs personnes, liens affectifs et sociaux, sentiments; relations de vie commune. Synon. accord, attachement, entente, communion, harmonie; anton. division, séparation.Union des cœurs, des âmes, des esprits; union fraternelle; union durable, éternelle, étroite, indissoluble, intime, profonde; douce, heureuse, indissoluble, intime, parfaite, sainte union; union des êtres, de deux êtres; emblème, signe, symbole d'union; l'union règne; entretenir, maintenir, opérer, resserrer, rompre, rétablir l'union. Il aspirait à la quiétude du ménage, à l'union reposante de deux êtres dont les intérêts et les pensées sont parfois les mêmes (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 250).La communication verbale est beaucoup plus facile que la communication écrite, parce que la parole agit sur les sentiments d'une manière mystérieuse et établit facilement une union sympathique entre les personnes (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 9). b) En partic.
α) Fait pour un couple de vivre ensemble dans le mariage. Synon. hymen (littér.), mariage.Union conjugale; union de l'homme et de la femme dans le mariage; union des époux, de deux époux. La famille chrétienne, essentiellement fondée sur l'union avant tout spirituelle et sacramentelle de deux personnes engendrant pour une destinée éternelle d'autres êtres vivants doués d'une âme impérissable (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 210). − [Dans la lang. soutenue] État, statut d'un couple marié. Union (bien/mal) assortie; union illégitime, légitime; union heureuse; projet d'union; fruit enfant(s) d'une union; contracter une union; consentir à une union; approuver, bénir l'union de deux époux; faire bénir une union par un prêtre. J'aime ma femme, dit gravement le marquis, je l'aime comme au premier jour de notre union... ardemment et saintement, comme elle mérite d'être aimée (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 424). − Union libre. Fait pour un couple de vivre maritalement sans contracter de mariage civil ni religieux. Synon. concubinage.Elle baptisait du nom d'unions libres ce que Gorgibus appelle brutalement le concubinage (About, Grèce, 1854, p. 102).Tu sais dans quel mépris je tiens ces prétendus réformateurs qui prônent l'union libre, sans s'apercevoir qu'ils ne font que dogmatiser le libertinage petit-bourgeois (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 147).
β) Relations sexuelles entre deux personnes. Union charnelle, sexuelle; union des corps, des sexes. Il dessine donc çà et là des unions anatomiques, coupes effroyables à même l'amour (Valéry, Variété [I], 1924, p. 195). − ANTHROPOL. Les métis résultant de l'union de Boers avec des Hottentotes (Hist. sc., 1957, p. 1400). − P. anal. [À propos d'animaux] Action de s'accoupler. Nul doute que l'union de deux chiens ne doive donner naissance à des chiens (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 9). 3. Conformité de pensées, de sentiments et de volontés entre personnes ou entre groupes. Synon. accord, concorde, entente, harmonie.L'union des familles; union entre les peuples; resserrer l'union; la paix et l'union; esprit d'union. Depuis cette heureuse découverte, les trois parents vivaient dans une union parfaite. Ils étaient d'humeur gaie, égale et douce (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 524).Cet effort suprême, pour la victoire, la liberté et le renouveau, exige l'union de tous les Français. J'entends l'union sincère et fraternelle, non point celle que l'on proclame, mais bien celle que l'on pratique (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 421). ♦ Proverbe. L'union fait la force. La conjonction des efforts fait la force. M. Leuwen réservait toutes les forces de l'esprit de ses députés pour cette idée difficile qu'il leur faisait conclure de mille faits différents ou que quelquefois il osait leur présenter directement: − L'union fait la force. Si ce principe est vrai partout, il l'est surtout dans les assemblées délibérantes (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 217). − POL. Chez une partie au moins des républicains bourgeois l'antagonisme de classe, si puissant qu'il soit, peut être vaincu par des forces d'union, par la solidarité républicaine et démocratique (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 27).Gouvernement, liste, ministère, politique d'union (nationale). Réunir à Paris l'assemblée « nationale » de 1940 et (...) former, à partir de là, un gouvernement dit « d'union » qui, invoquant la légalité, accueillera dans la capitale les alliés et de Gaulle (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 289). ♦ Union sacrée. Rassemblement national face à l'ennemi réclamé par Poincaré dans son message aux Chambres du 4 août 1914; politique intérieure française menée d'août 1914 à octobre 1915 par le Cabinet Viviani caractérisée par l'entrée de représentants de tous les partis dans le Gouvernement et la supression des lois anticongrégationistes et des mesures de répression prises contre ceux des socialistes suspectés de pacifisme (d'apr. Debb.-Daudet Pol. 1978). C'est bien légitimement que nous avons déclaré que notre union était une union sacrée. Elle ne comporte aucun oubli de nos idées propres, mais au contraire une vue très forte de leur vie essentielle, de leurs racines et de leur avenir (Barrès, Cahiers, t. 11, 1916, p. 153). ♦ P. ext. Rassemblement sans nuance autour du drapeau national. L'union sacrée est le paradis des tyrans; mais que signifie l'union sacrée, sinon un oubli des fins politiques qui ne sont pas le renforcement et la consécration de tous les pouvoirs? (Alain, Propos, 1931, p. 1038). Rem. En France, depuis 1918, la plupart des hommes politiques − notamment à gauche - n'emploient cette expr. qu'avec prudence, en raison de l'idéologie volontiers conservatrice et nationaliste qu'elle connote et du confusionnisme qu'elle entretient. B. − 1. DR. Régime contractuel ou état dans lequel se trouvent des personnes physiques ou morales liées par un accord ou par des intérêts communs; groupement ainsi formé. ♦ Union d'associations. ,,Association formée par le groupement de plusieurs associations`` (Cap. 1936). − DR. INTERNAT. PUBL. Union (administrative). Organisation internationale non politique de la deuxième moitié du xixes. coordonnant les services des différents États dans des domaines divers (d'apr. Jur. 1971). Union Télégraphique Universelle. Les Unions administratives internationales (...) réunies dans un service commun depuis les grandes Unions, comme l'Union pour la propriété littéraire et artistique de Berne ou l'Union des Chemins de fer, jusqu'aux plus infimes, comme l'Union pour la protection des petits oiseaux (Scelle, Fédéralisme eur., 1952, p. 32). ♦ Union internationale. ,,Statut (...) groupant deux ou plusieurs États dans une perspective économique commune`` (Barr. 1974). ♦ Union personnelle. Union de deux États qui, tout en restant distincts et indépendants l'un de l'autre, se trouvent avoir le même souverain (d'apr. Cap. 1936, s.v. état). [Dans un cont. métaph.] Une inexplicable solidarité de temps et de lieux associait les prières aux repas. Un régime d'union personnelle unissait les deux royaumes sous la même souveraineté (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 63). ♦ Union réelle. ,,Union de deux États consistant non seulement dans l'unité de Chef d'État, mais aussi dans l'existence d'organes communs`` (Jur. 1971). Nous laisserons de côté les variétés d'États composés les moins répandues et dont beaucoup n'ont qu'un intérêt historique: unions personnelles, unions réelles (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 108). − DR. COMM. Union des créanciers. ,,Groupement formé par les créanciers entre lesquels sont répartis les biens du débiteur après liquidation des biens`` (Barr. 1974). Et l'article 529 stipule: S'il n'intervient point de concordat, les créanciers seront de plein droit en état d'union. À partir de ce moment, c'est la majorité des créanciers qui décide. L'actif social est placé sous le régime de l'union (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 265). − DR., ÉCON. POL. ♦ Union douanière. ,,Régime contractuel établi entre deux ou plusieurs États pour supprimer les frontières douanières entre les États membres et unifier leurs relations douanières avec les autres États`` (Cap. 1936); p. méton. ,,groupement d'États constituant de leurs territoires nationaux un espace douanier unique`` (Bern.-Colli Extr. 1976). Ces États pourraient à leur gré s'unir entre eux. Il en résulterait la constitution sur la rive gauche du Rhin de un, deux, trois ou quatre États qui choisiraient librement leur constitution, leur chef, et qui seraient unis à la France par une union douanière (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 374). ♦ Union économique. ,,Réunion de plusieurs pays, en vue de constituer un seul territoire non seulement au point de vue des droits de douane et de la politique commerciale, mais aussi pour tout ce qui concerne l'économie des pays en cause`` (Baudhuin 1968). La conception d'une union économique franco-sarroise ne souleva aucune objection (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 218). ♦ Union monétaire. ,,Régime contractuel établissant sur le territoire de deux ou plusieurs États la circulation des espèces monétaires ou de certaines espèces monétaires de chacun des États membres`` (Cap. 1936). Union (monétaire) latine. Les propositions d'union monétaire européenne approuvées par la Commission économique de l'Assemblée ont été largement reprises dans l'accord définitif sur la création d'une Union Européenne des paiements intervenu en 1950 entre les membres de l'OECE (Pt manuel Cons. Eur., 1951, p. 45). 2. P. méton. a) Ensemble de personnes physiques ou morales, de sociétés ou de collectivités, groupées en association en vue d'un certain but. Ces cohérences ne feront que s'accentuer, la volonté de groupement étant une des caractéristiques les plus profondes du monde moderne, qui de plus en plus devient, et jusque dans les domaines où on l'attendait le moins (par exemple, le domaine de la pensée), le monde des ligues, des « unions », des « faisceaux » (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 13). ♦ Union ouvrière. Syndicat ouvrier. V. ouvrier II C 1 b ex. de Malraux. ♦ Union de syndicats. ,,Groupement, en vue de leurs intérêts communs, de plusieurs syndicats similaires ou connexes, ou de l'ensemble des syndicats patronaux ou ouvriers d'une même ville (Bourse du Travail) ou d'un même département ou d'une même région`` (Cap. 1936). Synon. confédération, fédération.Il désirait, auparavant, entretenir Stefany de l'appel que venait de lancer l'Union des Syndicats (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 565). ♦ [Dans des noms de partis pol.] Union pour la Nouvelle République (U.N.R.) (de 1958 à 1967). Union des Démocrates pour la République (U.D.R.). ,,Parti politique français, né de la fusion en 1962 de l'Union pour la Nouvelle République (...) et de l'Union Démocratique du Travail (...) se réclamant du gaullisme`` (Debb.-Daudet Pol. 1978). Union de la Gauche. V. gauche1II C.Union des gauches. V. gauche1ex. 14.Pour se défendre contre les progrès du radicalisme, l'union conservatrice, coalition des légitimistes, des orléanistes et des bonapartistes, résolut de prendre elle-même le pouvoir (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 228). b) [Dans des noms propres] Union des Républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.); l'Union soviétique*. − L'Union américaine et, absol., l'Union. Les États-Unis d'Amérique du Nord. Le Président de l'Union. Il y a plus d'émotion dans une journée sur Broadway que dans les quarante-huit états de l'Union réunis (Morand, New-York, 1930, p. 268). − DR. CONSTIT., HIST. L'Union Française. ,,Personne morale formée sous la Quatrième République comprenant la République française (France métropolitaine, départements et territoires d'outre-mer) et des territoires et États associés (...) remplacés en 1958 par la Communauté Française`` (Barr. 1974). Assemblée, haut conseil de l'Union Française. La transformation de l'Empire en Union Française (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 125). 3. Action de s'unir avec quelqu'un, d'établir une association; acte d'association. Opérer une union. Vous m'obligerez en évitant de dire que vous m'avez parlé de ce projet d'union avec les légitimistes (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 136). − DR. Contrat(-)d'union. ,,Contrat par lequel des créanciers s'unissent pour faire, d'un commun accord, la liquidation des biens de leurs débiteurs`` (Dupin-Lab. 1846). Les créanciers nomment alors des syndics définitifs, prennent des mesures exorbitantes en s'associant pour exploiter les biens, le commerce de leur débiteur, saisissant tout ce qu'il aura, la succession de son père, de sa mère, de sa tante, etc. Cette rigoureuse mesure s'exécute au moyen d'un contrat-d'union (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 369).Acte d'union. Le ministère a osé essayer de rétablir la censure; les auteurs ont dû s'engager à ne donner aucune pièce aux théâtres censurés, le Théâtre-Français était dans cette catégorie; j'ai adhéré, comme je le devais, à l'acte d'union des auteurs (Hugo, Corresp., 1831, p. 489). − HIST. [Dans un nom propre] Traité d'alliance. L'Union d'Utrecht. Ce fut ici [à Utrecht] qu'en 1579 se signa l'union d'Utrecht, par laquelle les sept Provinces-unies se liguaient contre le roi Philippe II (Du Camp, Hollande, 1859, p. 226).La Sainte(-)Union. La (Sainte) Ligue. Les catholiques constituèrent à leur tour une association politique. Le mouvement partit de Picardie, dont les habitants refusaient de laisser Péronne comme place de sûreté aux huguenots, mais l'idée s'en était déjà répandue sur beaucoup de points lorsque le manifeste de la « Sainte-Union » fut lancé par Henri de Guise (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 179). − HIST. DES RELIG. Union des Églises. Réconciliation entre l'Église romaine et l'Église byzantine. Synon.
œcuménisme.Quand Léon XIII eut fait appel, en 1893, aux dissidents orientaux pour arriver à l'union des Églises, le moment parut favorable pour une nouvelle tentative (Chauve-Bertrand, Question calendrier, 1920, p. 96). C. − Action d'unir des éléments concrets ou abstraits naturellement séparés; p. méton., état qui en résulte. Synon. annexion, réunion.L'union de deux terres (Ac.). La mauvaise union des contraires (mauvaise parce que mensongère) est celle qui se fait sur le plan où sont les contraires. Ainsi l'octroi de la domination aux opprimés: on ne sort pas du couple oppression-domination. La bonne union des contraires se fait sur le plan au-dessus. Ainsi, l'opposition entre la domination et l'oppression se dénoue au niveau de la loi, qui est l'équilibre (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 106). − ALCHIM., OCCULT. [À propos de notions compl.] ,,Notion métaphysique ou opération rituelle qui tient en ce que deux ou plusieurs termes complémentaires constituent, reconstituent un tout`` (Riffard Ésotérisme 1983). Synon. combinaison.Les maîtres des forgerons découvrirent le moyen de produire l'or par l'union de la terre et du mercure (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 202).P. méton. Résultat de cette action. L'union du soufre et du mercure constitue le sel (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p. 160). − SC. Union d'atomes, de cellules. Fait d'unir ou de s'unir. Synon. combinaison.Quand un corps nous aura fait éprouver la saveur acide, nous saurons qu'il est capable de s'unir chimiquement aux bases salifiables; que si l'on décompose par un courant électrique le produit de cette union, le même corps, redevenu libre, se portera au pôle électro-positif de la pile voltaïque (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 145). − TECHNOL., en appos. Colorimètre union. ,,Modèle de colorimètre sec enregistreur`` (Duval 1959). Colorimètre union. − L'huile est comparée, sous épaisseur constante, à des verres colorés ou à des solutions colorées (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 123).Raccord union. Pièce permettant un assemblage en plusieurs tubes. (Ds Colas-Cab. 1968). Prononc. et Orth.: [ynjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1220 « unité (de Dieu en trois personnes) » (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, 1538), en a. et m. fr.; 1. 1380 « combinaison, jonction de deux ou plusieurs choses ensemble pour former un tout » (Roques t. 2, no13444); d'où a) 1761 l'union des sexes (J. B. Robinet, De la nature, p. 231); 1908 union sexuelle (Sorel, Réflex. violence, p. 363); b) 1754 trait d'union, v. trait d'union; 2. fin xives. « concorde, bonne entente, liaison d'affection » (Eustache Deschamps, Des Vertus nécessaires au prince ds Littré); 1694 esprit d'union (Ac.); en partic. a) 1914 union nationale (Barrès, Cahiers, t. 11, p. 93); b) 1914 union sacrée (R. Poincaré ds Le Temps, 5 août, p. 4, col. 1); 3. 1636 « association de personnes, de collectivités... ayant un but commun » (Monet); d'où a) 1757 l'union fait la force (Argenson, Considérations sur le gouvernement anc. et présent de la France, p. 30); b) 1807 union des créanciers (Code de commerce, l. III, chap. 8, section 3); 4. 1659 « mariage » l'union conjugale (Molière, Les Précieuses ridicules, 4, p. 117); 1670 union (Id., Le Bourgeois gentilhomme, III, 15); 1854 union libre (About, loc. cit.); 5. a) 2emoit. xviiies. « acte qui unit sous un seul gouvernement plusieurs provinces ou plusieurs États; les provinces ainsi unies » l'union suisse (Volt., Ann. Emp. Maximilien, 1500 ds Littré); en partic. 1801 aux États-Unis les États de l'Union (Crèvecœur, Voyage, t. 1, p. 150); b) 1842 l'union des douanes (Hugo, Rhin, p. 453); 1869 union douanière (Flaub., Éduc. sent., t. 1, p. 36); 6. a) 1791 « gouvernement sous forme d'association, de syndicat ». Union fraternelle des ouvriers (Hist. parlementaire de la Révol. fr. [Séance du 21 mai], publ. par J. B. Buchez et P. C. Roux, t. 10, p. 160); b) 1872 unions ouvrières (Littré); c) 1870 « dans les pays anglo-saxons, syndicat » les unions anglaises (P. Leroy-Beaulieu, La Question ouvrière au XIXes., II, les trade's unions et l'association internationale des travailleurs ds R. des Deux Mondes, t. 86, Paris, 1870, p. 922); cf. 1874 (Michelet, Chemins Europe, p. 31); 7. 1938 union des Églises (Marcel). Empr. au b. lat.unio « union », dér. de unus, v. un1; le sens 5 a en partic. concernant les États-Unis est empr. à l'anglo-amér. Union (empl. propre aux États-Unis de l'angl. union « union » lui-même empr. au fr. union, 1432-50, NED) qui a d'abord désigné un projet d'association de type confédéral des treize colonies (1754 ds DAE), puis cette confédération elle-même, et à partir de 1787 les États-Unis (v. DAE); le sens 6 b est l'adapt. de l'angl. trade union att. en 1831 (NED Suppl.2), formé de trade « emploi; corps de métier » et de union et qui dès 1833 a le sens de « syndicat » (2nd. Rep. Factory Com. D 2.39, ibid.); actuellement le fr. union est réservé aux historiens et aux réalités anglo-sax., cf. 6 c, syndicat s'est imposé dans l'usage dès le xixes. (v. syndicat). Fréq. abs. littér.: 2 922. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 883, b) 3 604; xxes.: a) 2 593, b) 4 769. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 438. |