| * Dans l'article "UNILATÉRAL, -ALE, -AUX,, adj." UNILATÉRAL, -ALE, -AUX, adj. A. − [P. réf. à un tout considéré dans ses parties] 1. Qui n'a rapport qu'à un seul côté de quelque chose. [La Moselle] devint ainsi l'artère principale d'un réseau, presque unilatéral il est vrai, mais riche et puissamment ramifié (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 198).L'éclairage unilatéral gauche est celui qui convient le mieux [dans une salle de classe] (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 289). ♦ Stationnement unilatéral. Stationnement autorisé d'un seul côté de la chaussée. (Dict. xxes.). − BOT. [En parlant des éléments, des organes d'une plante] Disposé, situé d'un seul côté; qui porte des éléments d'un seul côté. Inflorescences unilatérales. Dans la cyme unipare scorpioïde, ils [les rameaux] se succèdent toujours d'un même côté, ce qui provoque un enroulement de l'inflorescence sur elle-même, en ligne brisée, comme la queue d'un scorpion (W. Lippert, Atlas des Fleurs des Alpes, 1953, p. 248). − MÉD. Qui affecte, porte sur un seul côté du corps ou d'un organe. Céphalée, tuberculose unilatérale; ablation unilatérale du cortex cérébral; néphrectomie unilatérale; diminution de l'audition de façon unilatérale. Il existait de nombreuses observations d'hémiplégies à prédominance crurale, associées dans certains cas avec une apraxie unilatérale gauche (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946 [1943], p. 272). − PHONÉT. L unilatéral. Celui qu'on articule en n'ouvrant un passage à l'air expiré que d'un seul côté de la langue (d'apr. Mar. Lex. 1951). Empl. subst. fém. Il faut noter cependant qu'il n'y a pas forcément, comme en gallois, de différence acoustique notable entre la latérale et l'unilatérale correspondante (Mounin1974). − TECHNOL. Entraînement unilatéral. ,,Transmission de l'effort d'un moteur à un essieu par l'intermédiaire d'un seul train d'engrenage disposé au voisinage de l'une des roues`` (GDEL). 2. Au fig. Qui a rapport à un seul aspect des choses, qui n'envisage qu'un seul aspect des choses. Explication unilatérale; jeter une lumière unilatérale sur qqc. Il n'y a pas d'institution qui, à un moment donné, ne dégénère, soit qu'elle ne sache pas changer à temps et s'immobilise, soit qu'elle se développe dans un sens unilatéral, en outrant certaines de ses propriétés (Durkheim, Divis. trav., 1902, p. XVI). − [En parlant d'une pers. ou de sa faculté de jugement] Qui ne voit qu'un aspect des choses. Je sentais en lui un pétrisseur inconscient de l'âme de la terre, un de ces hommes frustes, naïfs, têtus, unilatéraux dont dépendent les modulations de l'humanité (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 236). ♦ Empl. subst. Nous prouvons que pour expliquer la genèse de cette idée spontanée de Dieu, on ne démontre pas le consentement des Pères (...). Et, pour administrer cette preuve aux unilatéraux ou aux esprits systématiques en quête de parrains, il suffit de prendre les textes dans leur sens objectif (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 849). B. − [P. réf. à des élém. considérés dans leur rel.] 1. a) Qui est le fait d'un seul, qui n'engage qu'une seule des parties en présence sans qu'il y ait réciprocité. Acte unilatéral; correspondance unilatérale; respect unilatéral. Dans le désir, par comparaison avec l'indifférence, il entre déjà cette audace qu'est un commencement, même unilatéral, de réalisation (Proust, Sodome, 1922, p. 838).Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. [La raison] est étroitement liée à l'existence et aux fonctions du langage, qu'elle tend à faire passer de l'unilatéral au réciproque (A. Lalande, La Raison et les normes, 1948, p. 9). − [Dans un cont. métaph.] Certaines glandes exercent sur d'autres un patronage plus ou moins unilatéral ou du moins hiérarchisé: ainsi l'antéhypophyse tient sous sa dépendance une grande partie de l'action de la thyroïde et des glandes génitales (Mounier, Traité caract., 1946, p. 166). − DR. Contrat unilatéral. ,,[Se dit] lorsqu'une ou plusieurs personnes sont obligées envers une ou plusieurs autres, sans que de la part de ces dernières il y ait engagement`` (Code civil, 1804, art. 1103, p. 200). − [Dans les rel. internat.] Renonciation unilatérale aux applications militaires de l'énergie atomique (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 130). b) Relation unilatérale, rapport unilatéral. Relation, rapport qui va dans un seul sens. Pénétrant et impénétrable: ces mots résument une relation unilatérale et injuste qui évite avec soin de devenir corrélation et de s'ouvrir à l'échange (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 10). − LING. Des relations sont unilatérales quand, un terme présupposant l'autre, l'inverse n'est pas vrai (Ling.1972).La présupposition est dite unilatérale (ou simple) si la présence d'un terme est nécessaire à celle de l'autre, mais non réciproquement (Greimas-Courtés1979). − TÉLÉCOMM. Transmission unilatérale. Transmission d'informations, d'émissions dans un seul sens. (Ds Delam. Télém. 1979, cfpj Presse 1982). 2. Qui émane d'un seul, qui provient d'une seule des parties intéressées dans une affaire, sans consultation des autres parties. Il s'indigna fortement des décisions unilatérales de Folcoche. (...) Elle profite de mon absence pour renvoyer le précepteur et en choisir un autre de son goût (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 158).La propagande [en U.R.S.S.] est unilatérale; non seulement l'opposition intérieure est muselée, mais les informations internationales sont soigneusement filtrées (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 222). − [Dans les rel. internat.] Dénonciation unilatérale d'un traité; intervention unilatérale d'un État. Je ne puis cacher à Votre Excellence l'étonnement que me cause cette réponse unilatérale et explicite de sa part, dans une affaire où la France Libre est engagée comme l'Angleterre et la vie des soldats français libres comme celle des soldats britanniques (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 429). REM. Unilatère, adj.,topol. [En parlant d'une surface] Qui n'a qu'une face. Les surfaces unilatères de Mobius, qui suscitent pourtant de graves problèmes, ont le don d'amuser les enfants avec autant de succès qu'un tour de prestidigitation (Gds cour. pensée math., 1948, p. 446). Prononc. et Orth.: [ynilateʀal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1778 bot. fleurs unilatérales (Lamarck Flore fr. t. 1, no531); 2. 1804 dr. (Code civil, loc. cit.); 3. 1877 « qui ne voit qu'un côté des choses » (Littré Suppl.); 4. 1933 phonét. (Mar. Lex.). Comp. de l'élém. formant uni-* et de latéral*. Fréq. abs. littér.: 65. DÉR. 1. Unilatéralement, adv.De façon unilatérale. a) [Corresp. à supra A]
α) D'un seul côté. Il se développe, avec les espaces centraux, résultant des différentes intersections, une exigence plus élevée, pour laquelle les surfaces incurvées unilatéralement conviennent à peine (Siegel, Formes struct. archit. mod., 1965, p. 229).
β) Au fig. Le XVIIIesiècle français est à la fois le siècle des lumières, le siècle de la vie de société et le siècle expérimental. Cependant, la conscience meurt d'un mouvement trop unilatéralement déporté vers les choses et vers la communication (Mounier, Traité caract., 1946, p. 647).b) [Corresp. à supra B]
α) Sans réciprocité. La France n'avait pas hésité dans certains cas à supprimer unilatéralement l'exigence du visa pour les touristes, lorsque la politique d'immigration des pays en cause les empêchait de souscrire à des accords donnant la même faveur à nos nationaux (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 212).
β) De sa propre autorité, sans consulter les autres intéressés. Action décidée, chartre octroyée, tarif déterminé unilatéralement; rompre un contrat unilatéralement. Je n'ai aucunement l'intention de me rendre au Caire étant donné les décisions prises unilatéralement par le Gouvernement et le Commandement britanniques en ce qui concerne la Syrie et Djibouti (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 397).− [ynilateʀalmɑ
̃]. − 1reattest. 1778 (Vergennes à Montmorin, 10 mars ds Proschwitz Beaumarchais, p. 306); de unilatéral, suff. -ment2*. 2. Unilatéralité, subst. fém.a) [Corresp. à supra A]
α) Fait de n'avoir rapport qu'à un seul côté. Par son unilatéralité (...) le zona est facile à reconnaître (Ravaut dsNouv. Traité Méd.fasc. 21928, p. 397).En partic. ,,Dominance latérale de la droite ou de la gauche`` (Thinès-Lemp. 1975).
β) (Caractère de) ce qui a un seul aspect, un côté prédominant. Il est peut-être vrai que le devoir abstrait et sans flamme est plus accessible aux flegmatiques qu'aux sentimentaux, mais le devoir sans l'élan du bien exprime seulement l'unilatéralité d'un caractère (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 347).b) [Corresp. à supra B] ,,Caractère de ce qui est unilatéral. L'unilatéralité d'un acte juridique`` (Rob. Suppl. 1970). − [ynilateʀalite]. − 1reattest. 1879 méd. loi de l'unilatéralité (M. Duval, Cours de physiologie, p. 78 ds Quem. DDL t. 8); de unilatéral, suff. -ité (v. -té). BBG. − Quem. DDL t. 4 (s.v. unilatéralement), 7 (s.v. unilatéralité). |