| ![]() ![]() ![]() ![]() UNIFORME2, subst. masc. A. − Tenue réglementaire que doivent porter les hommes d'une même unité militaire. Uniforme de cérémonie, de parade; uniforme d'aviateur, d'officier; uniforme français; en grand uniforme; habit d'uniforme. Du plus loin qu'il aperçut cette compagnie jonquille, son air devint rogue, son front se rembrunit: le vieux grognard n'aimait pas les singularités de l'uniforme. Il ne dit rien, pourtant, et ordonna quelques évolutions (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 180).C'était un détachement de cinquante fusiliers, en uniforme blanc, leurs revers et leurs parements bleu ciel (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 68). − Absol. L'uniforme. La tenue militaire; p. méton., l'armée. Le prestige de l'uniforme. Gohier a tous ces dons (...) et il en fait usage ici-même, depuis une année, pour dénoncer à la nation française les exploiteurs de l'armée qui, sous prétexte qu'on doit une confiance aveugle à l'uniforme − quelques méfaits qu'il puisse cacher − préparent de nouveaux Sedans (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 300). ♦ Loc. Endosser* l'uniforme. Porter l'uniforme. Être militaire. Un collaborateur du Cadavre me réprimande vertement sous prétexte que j'ai écrit: « Je jure de ne jamais reporter l'uniforme français » (Breton, Manif. Surréal., 2eManif., Notes, 1930, p. 115).Quitter l'uniforme. Retrouver la vie civile. Nous étions là quarante, arrivés de la veille pour la plupart, venant à peine de quitter l'uniforme − ayant déjà la pudeur, si française, de nos croix de guerre et de nos citations (Le Febvre, Bloch et Strasbourg, [1947] ds Combats, 1953, p. 391). − P. méton. Militaire en tenue. Elle m'a parlé de la France pendant six heures... Des uniformes verts partout dans la zone dite libre, mais personne ne les regarde (Green, Journal, 1940, p. 35).Ce matin, j'étais assise en face de deux uniformes soviétiques (Aymé, Confort, 1949, p. 181). B. − Habit, tenue imposée pour exercer certaines fonctions ou activités de la vie civile. Uniforme de facteur, de collégien, de pompier, de préfet. Ce qui frappa le plus fut un décret rendu par M. Tassin, relativement à l'uniforme des élèves. Les pensionnaires devaient porter constamment l'uniforme, en classe et en promenade (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 6).Il sortait d'Oxford. Il en tenait sa fatuité, ses boîtes de cigarettes, son cache-nez bleu marine et une immoralité multiforme sous l'uniforme sportif (Cocteau, Gd écart, 1923, p. 20). − Au fig. Ce qui revêt, couvre, cache l'individu; masque. Les deux argentiers riaient avec cette frivolité qui est d'uniforme chez les gens du monde et pour masquer la pensée sérieuse de l'entretien (Barrès, Appel soldat, 1900, p. 152).Sous quel uniforme cacherai-je mon cœur trop gros? Il paraîtra toujours. Jacques se sentait redevenir sombre. Il savait bien que pour vivre sur terre il faut en suivre les modes et le cœur ne s'y porte plus (Cocteau, Gd écart, 1923, p. 96). Prononc. et Orth.: [ynifɔ
ʀm]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1726 [éd.] « tenue réglementaire que revêtent les militaires en service », ici fig. l'uniforme des mânes (Lesage, Diable boiteux, chap. XII); 1718 habit uniforme (Ac.); 1761 [être] en uniforme (Marmontel, Contes moraux, Le Scrupule, p. 73); 1801 endosser l'uniforme (Crèvecœur, Voyage, t. 3, p. 8); 1842 quitter son uniforme « rentrer dans la vie civile » (Stendhal, Lamiel, p. 125); 2. 1750 « tenue réglementaire imposée à toute une catégorie de personnes » [l']uniforme de prêtre (Fougeret de Monbron, Le Cosmopolite, p. 158); 3. 1817 « personne militaire en tenue » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 193: je n'aperçus que des uniformes étrangers; à peine quelques vieux bourgeois de Paris se montraient-ils encore). Empl. subst. de uniforme1*. Fréq. abs. littér.: 1 340. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 913, b) 1 809; xxes.: a) 2 184, b) 1 778. |