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UN4, UNE, adj.
A. − PHILOS. Qui forme un tout, qui n'a pas de parties, qui ne peut être divisé. Si l'être est, il faut qu'il soit un ; et l'être un ne doit pas avoir de corps: car s'il avait une épaisseur, il aurait des parties et ne serait plus un (Renouvier, Manuel de philos. anc., I, p. 156 ds Lal. 1968).
En empl. subst. L'Un. ,,Principe suprême et ineffable, admis au sommet de la hiérarchie des idées par un certain nombre de platoniciens, et notamment Plotin`` (Legrand 1972).
B. −
1. Qui a une unité interne profonde. La République est une et indivisible. Mon ame avec ses diverses sensations est une, mais non simple, comme mon corps avec ses diverses parties et ses divers organes est un, quoique composé (Senancour, Rêveries, 1799, p. 174).Je suis doncil faut bien adopter le langage de l'entendement, puisque l'entendement seul a un langageunité multiple et multiplicité une (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 258).
[En tournure nég.] Chaque jour l'attaque change de caractère, et me surprend sans défense; ma douleur n'est pas une, elle est multiple (Balzac, Lys, 1836, p. 199).
2. Locutions
a) Faire un avec. Former un bloc. Ils se collèrent, firent un avec la terre, comprirent qu'ils étaient saufs, virent les mottes passer au-dessus de leurs têtes (Montherl., Songe, 1922, p. 151).
b) N'être, ne faire qu'un(e). Former une chose unique. Les affinités chimiques sont la raison pour laquelle la nature ne peut pas commettre de fautes dans l'arrangement de ces tons; car pour elle, forme et couleur ne sont qu'un (Baudel., Salon, 1846, p. 882).L'officier cria: « Feu! » Les douze coups n'en firent qu'un (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Deux amis, 1883, p. 193).
[En parlant de pers.] Être profondément unis. Après sa complaisance et mon bonheur, je me regardai comme ne faisant plus qu'un avec elle:« C'est à présent que tout nous est commun, » lui dis-je, « ma chère Sara, les sentiments et les biens (...) » (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 60).Et nous retombions anéantis de délices de nous sentir ainsi doubles en n'étant qu'un, et d'avoir multiplié notre être en le donnant (Lamart., Raphaël, 1849, p. 277).
c) C'est tout un. C'est la même chose, cela revient au même. Synon. c'est du pareil au même (v. même I B 2).Ne chicanons pas sur les mots. Haïr ou aimer, dans votre langue, c'est tout un (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1424).Alors? Je vais vivre sans paupières? Ne faites pas l'imbécile. Sans paupières, sans sommeil, c'est tout un. Je ne dormirai plus... (Sartre, Huis clos, 1944, 1, p. 118).
Ce m'est tout un. Ça m'est égal. Qu'il vienne s'il lui plaît de venir, à cette heure ou à une autre: ce m'est tout un (Gautier, Fracasse, 1863, p. 393).
Prononc.: [œ ̃], [yn], souvent [ε ̃]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « qui n'est pas fait de parties, qui n'admet pas de division ni de pluralité » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 6594: Lor gent et la nostre soit une); 1561 spéc. relig. (Calvin, Instit. Relig. chrest., Genève, J. Bourgeois, IV, VIII, 16, p. 933: Iesus Christ [...] est appelé Dieu et eternel, un avec le Pere); 2. ca 1175 « même, semblable » (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 35121: sospire De ce que tos tens li est une, Pesme, sanz tretorner Fortune, Tos jorz orrible); 3. xvies. « (en parlant de ce qui est constitué de parties) qui forme un tout » (Coust. gén., t. 1, p. 419 ds Littré: reputez uns et communs en biens meubles [réf. ne corresp. pas au Coutumier, éd. Bourdot de Richebourg]); 4. empl. subst. a) 1632 philos. désigne l'unité absolue, infinie (Bacon, Neuf livres de la dignité et de l'accroissement des sciences, trad. Golefer, p. 210 d'apr. FEW t. 14, p. 55); 1687, 30 avr. (Leibnitz, Lettre à Arnauld, éd. Janet, I, 580 ds Lal.13); b) 1869 l'un empl. dans l'exposition des doctrines grecques, spéc. de celle de Plotin qui l'identifie au bien et le met au dessus de l'Être (Fouillée, Philos. de Platon, II, 330, ibid.). V. un1.