| ULTIMA RATIO, subst. fém. Force qui emporte la décision. Et le mal viendra, non de M. Zola, mais du gouvernement qui aura fait fléchir la loi devant l'ultima ratio du sabre (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 220).[P. réf. à l'orig. de la formule] Il s'agissait de mettre un couvent à la porte (...) Génie et train et ligne encor se renforçait, Dans l'importante ville forte que l'on sait, De police rurale et de gendarmerie, − Plus, ultima ratio, de l'artillerie (Verlaine,
Œuvres poét. compl., Invect., 1962 [1896], p. 919).− Au fig. Argument d'autorité. On invoquera la primauté de la morale pour condamner radicalement la division du travail. Mais, outre que cette ultima ratio est toujours un coup d'état scientifique, l'évidente nécessité de la spécialisation rend une telle position impossible à soutenir (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 16). Prononc.: [ultima ʀatjo], [-ʀatsjo] ou, à la fr. [yltima ʀasjo]. Étymol. et Hist. 1876 « dernier argument » (Lar. 19e). P. réf. à la formule ultima ratio regum « le dernier argument des rois », trad. lat. d'un apophtegme de Richelieu, que Louis XIV avait fait graver sur ses canons. |