| * Dans l'article "ULCÈRE,, subst. masc." ULCÈRE, subst. masc. A. − 1. PATHOL. et lang. cour. Perte de substance au niveau d'une muqueuse, dont la tendance à la cicatrisation est généralement faible et l'évolution chronique. Ulcère duodénal, gastrique, gastro-duodénal; ulcère de la cornée, du duodénum, de l'estomac, de la face, de la peau, du poumon; ulcère amibien, artérioscléreux, athéromateux, atonique, calleux, cratériforme, malin, tuberculeux, variqueux; rongé d'ulcères; avoir un ulcère à l'estomac. Tout a plutôt tendance à s'arranger dans la vie. La peine morale s'y cicatrise autrement vite que l'ulcère, et le deuil que l'orgelet (Giraudoux, Électre, 1937, I, 2, p. 27). ♦ P. compar. Les plaisirs l'avaient rongée comme un ulcère, sans que son mari s'aperçût de la folie lucide de sa femme (Zola, Curée, 1872, p. 434). ♦ P. métaph. Souvent, après un grand morceau de ville propre et soignée, s'ouvrait un nouvel ulcère, une sombre cour des miracles, avec des cahutes pourries, des montagnes de détritus, des meutes d'enfants vermineux (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 37). − Ulcère peptique. ,,Ulcère consécutif à une opération pour ulcère duodénal, pylorique ou, exceptionnellement gastrique, apparaissant en un point éloigné de l'ulcère primitif`` (Méd. Biol. t. 3 1972). 2. BOT. ,,Défaut du bois, qui se traduit par une suppuration à la surface de l'arbre, entraînant un manque de solidité en cet endroit dans les pièces débitées`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). B. − Au fig. 1. Plaie sociale, calamité, source de maux, de misères. Douanes et contrebande, deux ulcères de nos sociétés (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 360).Aussi ne se faisait-il pas faute, comme ses compatriotes, de voir dans l'ulcère qui dévore les artistocraties intellectuelles de tous les pays le vice propre de l'art, la tare des races latines (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 705). 2. Blessure morale. De pauvres mots sans vie, sans force, des fantômes qui ne pouvaient rien contre l'ulcère de son cœur, contre son indéracinable amertume (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 121).À moins que tu n'inventes un nom et des médicaments pour les ulcères dont son âme est couverte (Camus, Caligula, 1944, IV, 11, p. 95). REM. Ulcérogène, adj.,pathol. [Corresp. à supra A 1] Qui favorise, qui provoque la formation d'ulcères. Substance ulcérogène. Facteurs ulcérogènes (Lar. Lang. fr.). Prononc. et Orth.: [ylsε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: ulcere, dep. 1740: -cère. Étymol. et Hist. A. 1. 1314 masc. et fém. « lésion du tissu cutané » (Chirurgie de Henri de Mondeville, éd. A. Bos,1606, t. 2, p. 75;1496, t. 2, p. 49); 2. 1588 empl. p. image (Montaigne, Essais, III, 2, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 806: Le vice laisse comme un ulcère en la chair). B. 1812 bot. les ulcères des plantes (Mozin-Biber). Empr. au lat.ulcus, eris « ulcère, plaie »; fig. « plaie du cœur, blessure morale ». Cf. l'a. prov. ulcera (ca 1300 ds Levy Prov.). Fréq. abs. littér.: 161. DÉR. Ulcéroïde, adj.,pathol. [Corresp. à ulcère A] ,,Qui ressemble à un ulcère`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Plaie ulcéroïde. Lésions ulcéroïdes (Lar. Lang. fr.). − [ylseʀ
ɔid]. Martinet-Walter 1973 [-sε-] (9/17). − 1890 « qui ressemble à un ulcère » (Lar. 19eSuppl.); de ulcère, suff. -oïde (-ide2*). |