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TÉRATOLOGIE, subst. fém.
Science des monstres qui traite plus particulièrement des anomalies congénitales ou héréditaires les plus aberrantes, en établit les classements d'après leur aspect anatomique (tératologie morphologique), étudie le développement de l'embryon mal formé (tératologie pathogénique) et tente de déceler les causes de ces malformations (tératologie étiologique ou tératogenèse). L'apparition des monstruosités organiques, après n'avoir été pendant longtemps qu'une cause de terreurs superstitieuses pour le vulgaire, puis un objet de curiosité pour les érudits, a fini par donner lieu à une théorie scientifique qui, sous le nom de tératologie, rentre aujourd'hui dans le cadre des sciences naturelles (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 453).Toute la tératologie se ramène à un dérèglement du mécanisme intrinsèque de la différenciation de l'embryon et de ses ébauches primordiales, conduisant aux bizarreries les plus horribles et les plus singulières (Caullery, Embryol., 1942, p. 65).
Tératologie expérimentale. Production, par manipulation sur l'embryon, de sujets monstrueux à des fins expérimentales visant à mieux comprendre le mécanisme et la genèse des monstres et de tenter d'y remédier. P. Ancel a développé un chapitre de la tératologie expérimentale (Biol., 1965, p. 580 [Encyclop. de la Pléiade]).
P. anal., BOT. Partie de la botanique traitant des déformations pathologiques des plantes. (Ds Baillon t. 4 1892, Gatin 1924, Forest. 1946).
P. métaph. Cette tératologie sublime du progrès faisant effort vers l'idéal, donne ce monstre et produit ce chef-d'œuvre: Paris (Hugo, Paris, 1867, p. 62).
Prononc. et Orth.: [teʀatɔlɔ ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1830 (I. Geoffroy Saint-Hilaire, De la nécessité de créer pour les Monstres une nomenclature rationnelle et méthodique, Paris, Crochard, [extrait des Annales des sciences nat., juill. 1830], p. 7, note 1 ds Doc. pour l'hist. du vocab. sc., no8, p. 45). Empr. au gr. τ ε ρ α τ ο λ ο γ ι ́ α « récit de choses extraordinaires; inventions mensongères, hâblerie », comp. de τ ε ́ ρ α ς, τ ε ́ ρ α τ ο ς « signe envoyé par les dieux » et « chose monstrueuse » en partic. « animal monstrueux » et de -λ ο γ ι α (élém. tiré de λ ο ́ γ ο ς), v. l'élém. formant -logie.
DÉR. 1.
Tératologique, adj.a) Relatif à la tératologie. Phlégon, dans ses recueils tératologiques, avait donné place à plusieurs miracles de Jésus (Renan, Église chrét., 1879, p. 41).b) [En parlant d'une pers.] Qui est atteint d'une anomalie congénitale monstrueuse. P. iron. N'ayant jamais vu Berger de Xivrey j'ai envie de voir comment il est fait. Il doit être bien tératologique (Mérimée, Lettres L. Vitet, 1843, p. 57).c) Qui relève de la tératologie α) animale. Cas, caractère, phénomène tératologique. V. ectopie ex. de Cuénot, J. Rostand. β) végétale. Cet épi (...) semble être une forme tératologique, c.-à-d. une monstruosité héréditairement fixée (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 288). γ) P. anal. La linguistique doit les mettre [ces déformations phoniques] en observation dans un compartiment spécial: ce sont des cas tératologiques (Sauss.1916, p. 54). [teʀatɔlɔ ʒik]. 1resattest. a) 1832 « qui appartient, est relatif à la tératologie » (Raymond), b) 1843 « qui tient du monstre » (Mérimée, loc. cit.); de tératologie, suff. -ique*.
2.
Tératologiste, tératologue, subst. masc.Spécialiste en tératologie. Ces monstruosités, pleines d'intérêt pour le tératologiste, nous sont tout à fait indifférentes (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., 1882, p. 7).P. plaisant. et iron. Qui diable peut encore s'intéresser aux séances du Sénat, hormis les malades sujets aux insomnies, les tératologues (France1907). [teʀatɔlɔ ʒist], [-lɔg]. 1resattest. 1841 tératologue (Encyclop. nouv. t. 8, p. 401b, s.v. tératologie), 1872 tératologiste (Littré); de tératologie, élém. formants -logue* et -logiste*.
BBG. Quem. DDL t. 29 (s.v. tératologisme).