| * Dans l'article "TULLE,, subst. masc." TULLE, subst. masc. A. − 1. INDUSTR. TEXT. Tissu très léger, fabriqué avec de fins fils de soie, de coton, etc., formant un réseau de mailles lâches, rondes, carrées ou polygonales. Tulle brodé. Le blanc s'envolait avec la transparence des rideaux, devenait de la clarté libre avec les mousselines (...), les tulles surtout, si légers, qu'ils étaient comme la note extrême et perdue (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 769).Lorsque le tulle tombe du métier (...), les fils de trame et de chaîne forment des mailles hexagonales qui caractérisent le tulle (...). On fabrique aussi des tulles fantaisies en brodant des tulles unis (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, pp. 95-96). ♦ Loc. adj. De tulle. Qui est confectionné avec ce tissu. Bonnet, jupe, robe, voile, voilette de tulle. Les rideaux de tulle de la fenêtre, vaporeux (...), avaient ce même mélange de douceur et de cassant qu'ont les ailes de libellules et les verres de Venise (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 347).V. neigeux ex. de Maupassant.En tulle. Même sens. Elle portait une robe noire avec le haut du corsage en tulle. Sous ce fin réseau apparaissait la chair des épaules (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 154). − Tulle(-)illusion. Tulle d'une finesse aérienne, servant surtout à la toilette féminine. Vous serez ravissante ainsi pour votre premier bal. (...) le tulle-illusion (...) enveloppera d'un nuage mobile votre aspect tout vaporeux (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 827).La modiste utilise surtout le tulle illusion (très fin, à peine visible) ou tulle de mariée (J. Coulon, Technol. gén. modiste, 1951, p. 51). 2. P. anal. Ce qui évoque le tulle par sa gracieuse légèreté, sa transparence. Ailes de tulle. Juin avec la floraison des rhododendrons, et le chiffonnage de leur tulle rose et mauve, qui éveille des idées de robes de bal (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 376).L'ombre s'épandait en noirs tulles flottants (Rodenbach, Règne sil., 1891, p. 26). B. − MÉD., PHARM. Tulle gras. Compresse de gaze imprégnée d'une pommade généralement à base de baume du Pérou, employée comme pansement cicatrisant. V. oléocalcaire s.v. oléi-, oléo- ex. de Quillet Méd. 1965. Prononc. et Orth.: [tyl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1765 (Encyclop. t. 16); 1844 tulle-illusion (Le Moniteur de la mode, 29 févr., p. 115 ds Quem. DDL t. 16); 2. 1933 tulle gras (Lar. 20e). Du nom de Tulle, ville de Corrèze, comme le témoignent ces deux attest. données ds Gay t. 2: 1698, B. Soc. des Lettres de la Correze, t. 4, p. 126: on demande beaucoup icy [à Paris] des ouvrages de nos filles de Tulle pour des coiffures; 1771, Calendrier du Limousin. Il y a encore à Tulle une industrie qui fournit de l'occupation aux filles d'une classe plus relevée; c'est la dentelle et surtout le rézeau ou filet connu sous le nom de point de Tulle. Fréq. abs. littér.: 207. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 94, b) 476; xxes.: a) 303, b) 361. DÉR. 1. Tullerie, subst. fém.Industrie, commerce du tulle. La tullerie de Calais consent à ne plus demander la diminution du droit; elle reconnaît peut-être que le prix de son tulle baisserait dans la proportion de la baisse du droit d'entrée du coton: elle reconnaît (...) que toutes les industries cotonnières sont sœurs (E.-J. Failly, De la tullerie fr. au 1ermai 1844, Archives hist. et littér. du Nord de la Fr., 2esérie, t. 5, 1844, p. 207).− [tylʀi]. − 1reattest. 1844 supra; de tulle, suff. -erie*. 2. Tullier, -ière, adj.Relatif au tulle. C'est dans notre département [du Nord], qu'est née l'industrie tullière pour la France. (...) Le tulle était alors fort cher et nos filatures ne pouvaient pas encore fournir une échevette du coton retors nécessaire à sa fabrication (E.-J. Failly, De la tullerie fr. au 1ermai 1844, Archives hist. et littér. du Nord de la Fr., 2esérie, t. 5, 1844, p. 200).− [tylje], fém. [-jε:ʀ]. − 1reattest. 1844 (supra); de tulle, suff. -ier*. 3. Tulliste, subst. et adj.(Personne) qui fabrique, vend du tulle. Ce traité [du Libre-Échange] de 1860, qui a laissé un triste souvenir dans la mémoire de nos vieux tullistes caudrésiens, eut des effets désastreux pour le Cambrésis, mal placé pour lutter contre l'envahissement des tulles anglais (...). En 1864, la misère étant très grande, les ouvriers tullistes de Caudry, exposèrent (...) leur situation à l'Empereur (L. Bajart, L'Industr. des tulles et dentelles en France, 1953, p. 67).− [tylist]. − 1reattest. 1842 (Ac. Compl.); de tulle, suff. -iste*. BBG. − Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1983, t. 99, p. 212. Quem. DDL t. 16, 33. |