| TUBÉREUSE, subst. fém. A. − BOT. Plante des régions chaudes de la famille des Amaryllidacées, caractérisée par une très haute tige, des feuilles lancéolées, des fleurs blanches en grappe terminale, à corolle en entonnoir et d'une senteur capiteuse, cultivée pour l'ornementation et la parfumerie. La paix qui règne autour de toi a été aussi dangereuse pour cet esprit rêveur que le sommeil sous la blanche tubéreuse (Vigny, Chatterton, 1835, II, 5, p. 298).Force des nuits, feu d'argent, tubéreuse, Reine des soirs puissants (...) Dont le velours est fait de parfums condensés (...) Fleur humide d'ardeur, ô brûlante pleureuse (Noailles, Éblouiss., 1907, p. 302). B. − P. méton. 1. Fleur coupée de cette plante servant à l'ornementation. Bouquet de tubéreuses. Ces tubéreuses et ces fleurs d'oranger dégagent pendant ces premières chaleurs (...) de si violents parfums (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 613). − P. anal. Maryelle compte aujourd'hui vingt-cinq automnes; elle n'est qu'un peu pâlie, toujours svelte, excitante, avec sa beauté de tubéreuse (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 332). 2. Parfum extrait de cette plante. Dans la fragrance de cette fleur, l'oranger domine (...) il finit par atteindre le ton juste, en joignant à l'oranger de la tubéreuse et de la rose qu'il lia par une goutte de vanille (Huysmans, À rebours, 1884, p. 154). Prononc. et Orth.: [tybeʀø:z]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. [1629-32 mot empl. par Nicolas Fabri de Peiresc d'apr. Tolmer ds Fr. mod. t. 14, p. 285, sans précision] 1680 (Rich.). Fém. subst. de tubéreux*; d'apr. Vigneul-Marville (Mél. d'hist. et de litt., 1699, p. 212) le célèbre botaniste Jean Robin, Garde du Jardin des plantes (1550-1629) aurait répandu la vogue de cette plante qui n'était cultivée auparavant que dans le Languedoc et en Provence. |