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TROUÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de trouer*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'une chose]
1. Qui est percé d'un ou de plusieurs trous.
a) [En parlant d'un élément naturel] Percé de trous, de cavités naturelles. Roche trouée. Derrière lui, devant lui, au-dessus de lui des falaises trouées (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 80).
b) [En parlant d'une pièce usinée] Où l'on a volontairement percé un ou plusieurs trous dans un but précis. Les trous faits au bois ont 18 millimètres de diamètre; (...) puis on met sécher quelque temps le bois troué, dans un lieu sec et chaud (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 216).Une épingle de cravate avec perle.Une vraie perle, trouée, il est vrai (Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 15).
En partic. Qui possède une ouverture centrale. [Le camphre] nous arrive en masses rondes ou en pains ordinairement troués dans leur milieu (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 141).
NUMISM. Pièce trouée. Ancienne pièce de monnaie percée en son centre. (Ds Lar. encyclop.).
c) BÂT. Où l'on a pratiqué une ou plusieurs ouvertures dans un but esthétique ou utilitaire. L'ascension dans la flèche découpée et trouée à jour [de la cathédrale de Milan] n'a rien de périlleux, quoiqu'elle puisse alarmer les gens sujets au vertige (Gautier, Italia, 1852, p. 51).
En partic. Qui a subi les effets de l'usure ou de la dévastation. Noir tumulte. Les voix [des assaillants] n'avaient plus rien d'humain Et ma fenêtre était trouée à coups de pierres (Hugo, Année terr., 1872, p. 280).
d) [En parlant d'un lieu, d'un site géogr.] Que l'on a percé dans le but de pratiquer un chemin, un passage, une trouée. L'antique Afrique mystérieuse, aujourd'hui découverte, trouée de part en part, l'attirait (Zola, Fécondité, 1899, p. 661).
e) Au fig. [En rel. avec trou III A 3] S'il y avait un peu d'argent parfois, dans cette bourse toujours trouée, Il était pour les pauvres, les enfants et cet humble marchand de choses sucrées (Claudel, Poés. div., 1952, p. 862).
2. [En parlant d'une étoffe, d'un vêtement, d'un accessoire vestimentaire] Qui présente des trous souvent dus à l'usure ou à la vétusté. Blouse, bottine, chapeau, gant, guenille, habit, jupon, linge, manteau, nappe, robe, soulier, vêtement troué(e). Tous les matins je savoure une singulière éloquence; le beuglement des bœufs est à coup sûr plus littéraire que les leçons des professeurs de droit; les habits troués des pêcheurs, et recousus de fil bleu et blanc, sont plus beaux que les robes de docteurs bordées d'hermine (Flaub., Corresp., 1842, p. 12).J'ai fait de longs détours parce qu'il fallait que je descende des marches et que j'avais des bas troués aux genoux (Anouilh, Sauv., 1938, II, p. 208).
[P. méton.; en parlant d'une pers.] Les parents finauds (...) lui envoyaient leur marmaille, les plus troués, les plus chétifs, pour l'apitoyer davantage (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 897).
[Dans un cont. métaph.] Pourquoi ne pas dire hardiment des choses logiques au lieu de se couvrir du manteau infiniment troué de la vieille morale (Le Dantec, Savoir!1920, p. 47).
B. − [En parlant d'une pers. ou d'un animal]
1. [En parlant d'une formation milit.] Désuni, désorganisé par l'incursion de lignes adverses dans ses propres rangs. Les lignes anglaises sont trouées ou ébranlées de toutes parts (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 146).
2. [En parlant d'une partie du corps] Le prêtre lui trouva un rire de diable [à la chèvre], avec sa barbiche pointue et ses yeux troués de biais (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1269).
3. [En parlant d'une pers. ou d'une partie du corps] Blessé, perforé par balle ou arme blanche.
a) [En parlant d'une partie du corps] Du revers de sa main portant sur un grand plat La tête de Pierrot, dont le front troué saigne, Elle apparaît dans l'ombre au pied de l'Opéra (Lorrain, Modern., 1885, p. 59).
b) [En parlant d'une pers.] Fam. Ah! Oh! Je suis blessé, je suis troué, je suis perforé (Jarry, Ubu, 1895, IV, 4, p. 73).Barque et Biquet sont troués au ventre, Eudore à la gorge (Barbusse, Feu, 1916, p. 250).
Prononc. et Orth.: [tʀue]. Ac. 1694: troüé, -ée; dep. 1718: troué, -ée. Fréq. abs. littér.: 278. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 164, b) 635; xxes.: a) 593, b) 344. Bbg. Quem. DDL t. 39.