| TRIPIER, -IÈRE, subst. A. − Employé(e) chargé(e), dans les abattoirs de traiter les intestins et les abats des animaux tués; préparateur de tripes. Ailleurs, les tripiers traversent la tuerie en portant à bout de bras d'énormes choses molles (M. Talmeyr, La Cité de sang, 1904ds France 1907). B. − Celui, celle qui vend au détail des tripes et des abats. Autour des fontaines, sous le jour pâle des soupiraux, ils s'approchaient des étaux. Là, ils jouissaient, à voir les tripiers, le tablier roidi par les éclaboussures, casser une à une les têtes de moutons, d'un coup de maillet (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 775).Finette (...) faisait son marché elle-même, payait comptant le tripier et portait sa viande à madame Mathias pour qu'elle la fît cuire (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 206). ♦ P. compar. (avec le physique des tripiers ou tripières, considéré comme ingrat ou imposant). Des trognes de tripiers (Huysmans, À rebours, 1884, p. 176).Cette femme, qui avait la tournure d'une tripière (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 196). − Au fig., péj. [Pour désigner une femme à l'allure vulgaire et/ou au physique plantureux] Une grosse tripière. (Ds Hautel 1808, Larch. Suppl. 1880, France 1907, dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [tʀipje], fém. [-jε:ʀ]. Ac. dep. 1762: tripier. Ac. 1694, 1718: tripiere, dep. 1740: -ière. Étymol. et Hist. A. Fém. 1. ca 1200 tripiere « femme du boucher » (Aiol, 2735 ds T.-L.); 2. 1289 « marchand de tripes et d'abats » (ds Arch. admin. Reims, éd. P. Varin, t. 1, 2epart., Paris, 1839, p. 1041: Li estaus Rose la tripiere). B. Masc. 1264 (ibid., p. 876: Robinés li tripiers). Dér. de tripe1*; suff. -ier*, -ière*. Fréq. abs. littér.: 37. |