| TRIBOUILLER, TRIBOULER, verbe Vieilli, pop., fam. A. − Empl. trans. Agiter, remuer, troubler, embrouiller. Tribouiller les affaires, les idées, l'estomac. Ne parlons plus de cela, Cruchot. Vous me tribouillez les entrailles (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 211). B. − Empl. intrans. S'occuper à manier, à remuer diverses choses. Synon. farfouiller (pop., fam.), tripoter (fam.).Un jour qu'il était descendu pour dégager son ancre qu'était prise, le voilà qui met le pied sur le pont d'un navire du temps jadis, autrefois coulé par le fond, et comme il triboulait là dedans, il se sent tout à coup qui se sent qu'il serrait dans ses bras (...) un grand cadavre de femme (Claudel, Soulier, 1929, 4ejournée, 1, p. 849). REM. Tribouil, subst. masc.,vx. Agitation, trouble. On touchait au renouvellement de la Convention; les assemblées primaires étaient convoquées: comités, clubs, sections, faisaient un tribouil effroyable (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 326). Prononc.: [tʀibuje], (il) tribouille [-buj], [-bule], [-bul]. Étymol. et Hist. 1. xiiies. verbe trans. tribullier « tourmenter quelqu'un » (Yst. del Greal, Richel. 2455, fo9 vods Gdf.), attest. isolée; 1486 tribouiler (La tresample et vraye Expos. de la reigle M. S. Ben., fo27d, éd. 1486, ibid.); 2. 1446 se tribouiller « s'agiter » (Caumont, Voy. d'Oultr., p. 95, La Grange, ibid.); 3. 1642 verbe intrans. « être agité » (Oudin Fr.-Ital.). Altér. sous l'infl. de verbes comme brouiller*, fouiller*, souiller* (verbes ayant des sens voisins) de l'a. fr. triboler « remuer, farfouiller » (1176-81, Chrétien de Troyes, Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 1249); « tourmenter, ravager » (ca 1200, Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 10769 ds T.-L.); « faire éprouver des tribulations à quelqu'un » (ca 1225 tribouler, Gautier de Coinci, Miracles de Nostre Dame, 209, éd. V. F. Koenig, t. 1, p. 12), empr. au lat. tribulare « presser avec la herse; remuer », à l'époque chrét. « affliger, tourmenter, oppresser » (v. tribulation). |