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TREIZE, adj. et subst. masc. inv.
I. − Adjectif
A. − Adj. numéral cardinal. Douze plus un. Fille, garçon de treize ans. J'aime mieux rire le vendredi que pleurer le dimanche; faire un bon dîner à treize convives qu'un mauvais à douze (Jouy, Hermite, t. 2, 1812, p. 86).La confédération des treize premiers États unis (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 315).
Rem. 1. ,,Ce nombre est regardé par des personnes superstitieuses comme un nombre malheureux`` (Bouillet 1859). 2. V. cent1I A rem.
− [Avec ell. du subst. déterminé] Être treize à table. Vous vous en fourrez dans le coco du lapin et du vin à treize [degrés] (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 65).Les douze gendarmes, treize avec leur adjudant, que nous avons pris au Havre (Audiberti, Quoat, 1946, 1ertabl., p. 21).V. nombre A 3 a ex. de Béranger.Treize à la douzaine*. Jeu*, rugby* à treize.
B. − Adj. numéral ordinal. Qui occupe le rang marqué par le nombre treize, en chiffres romains XIII. V. treizième.
1. [Déterm. postposé d'un élém. d'un ensemble numéroté] Chapitre, numéro, page treize. Dans ce Saint-Germain − réel? irréel? − une femme aperçue dans l'enfance? inventée?... Or, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit... C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre un coteau vert, que le couchant jaunit (Durry, Nerval, 1956, pp. 12).
2. [Déterm. antéposé d'un subst. désignant un espace de temps] À deux heures treize minutes. Vers treize heures l'enregistrement des enjeux cesse au PMU (Zitrone, Courses, 1962, p. 42).
− [Avec ell. du subst. déterminé] Il est exactement quatre heures treize [minutes] (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 21).
II. − Subst. masc. inv.
A. − [Sans art.] Le nombre treize. Treize en chiffres arabes (13), en chiffres romains (XIII); treize est un nombre premier. Des superstitions, des peurs enfantines du nombre treize et du vendredi (Goncourt, Journal, 1856, p. 274).Le chiffre treize lui portait malheur! À treize ans elle avait fait une chute, son père était mort un treize février, le petit garçon mourait à treize mois! (Queffélec, Recteur, 1944, p. 120).V. dix II A ex. de Van der Meersch.
B. − [À valeur ordinale; désigne un élém. d'un ensemble numéroté] Miser sur le treize; habiter au treize de la rue; vendredi treize. Ce soir, treize juillet, un orchestre joue en plein vent (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 175).
Prononc. et Orth.: [tʀ ε:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 adj. numéral cardinal treze « douze plus un » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 10034); ca 1165 treize (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 23285); av. 1672 treize à la douzaine (G. Patin, Lettres, t. II, p. 530 ds Littré); 1690 être treize à table (Fur.); 2. 1718 adj. numéral ordinal « treizième » (Ac.); 1863 Vendredi, treize (Baudel., Fl. du Mal, p. 125); 3. 1832 subst. masc. inv. « le treizième jour du mois » (Raymond); 1835 « le nombre treize » (Ac.); 1872 « maison ou entité classée sous le numéro treize » (Littré); 1978 « coureur ou cheval portant comme numéro d'enregistrement le nombre treize » (Lar. Lang. fr.). Du lat. tredecim « treize », de tres « trois », et decem « dix ». Fréq. abs. littér.: 1 150. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 729, b) 1 754; xxes.: a) 1 576, b) 1 527.
DÉR. 1.
Treizain, subst. masc.,vieilli. Ensemble de treize choses. À l'offrande, Germain mit, selon l'usage, le treizain, c'est-à-dire treize pièces d'argent, dans la main de sa fiancée (Sand, Mare au diable, 1846, p. 201).Mon cher Catulle, vous avez maintenant mon treizain de poèmes, et vous me pardonnez mon retard, n'est-ce pas? (Mallarmé, Corresp., 1866, p. 211).− [tʀ εzε ̃]. − 1resattest. 1276 traisains (C'est Gillion le carpentier, chirog., Arch. Tournai ds Gdf.), 1296 trezain (Assise de le monnoye, Mart., Thes., I, 1282, ibid.), 1512 treizains (Test. de Germain Le Prevost, Arch. Seine-Infér., G 3447, ibid.); de treize, suff. -ain*.
2.
Treiziste, adj. et subst. masc.,sports (rugby). a) Subst. masc. Joueur de jeu à treize; amateur de jeu à treize. Les attaquants vont droit, (...), pratiquement indéracinables lorsqu'ils chargent à la manière des « treizistes » (Le Figaro, 4 févr. 1967ds Gilb. 1971).b) Adj. Relatif au jeu à treize. L'audience du mouvement treiziste n'était pas loin de son apogée et ses rangs s'enrichissaient régulièrement des plus beaux talents de l'ovale, Jean Dauger se révéla dès son entrée dans le clan treiziste (Sports, févr. 1967, p. 77, col. 1 ds R. Porquier, Le Vocab. des sports de ballon dans la presse spécialisée, Besançon, 1967, p. 171).V. quinziste ex. de L'Équipe.− [tʀezist], [-ε-]. − 1resattest. 1935 subst. masc. « joueur de jeu à treize » (Match, 3 sept. ds Petiot 1982), 1961 adj. « relatif au jeu à treize » (Encyclop. des sports, ibid.); de treize, suff. -iste*.
BBG. − Blochw.-Runk. 1971, p. 169 (s.v. treiziste). − Quem. DDL t. 40.