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TRAQUÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de traquer*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'un animal, d'un gibier] Poursuivi à outrance, cerné. Jean Valjean avait tout de suite quitté le boulevard et s'était engagé dans les rues, faisant le plus de lignes brisées qu'il pouvait, revenant quelquefois brusquement sur ses pas pour s'assurer qu'il n'était point suivi. Cette manœuvre est propre au cerf traqué (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 536).
[Dans une compar., en parlant d'une pers. aux abois, épuisée physiquement ou moralement] Être comme, ressembler à une bête traquée. Ce qu'il demande, c'est du travail. Il a le regard des animaux traqués (Gide, Journal, 1933, p. 1167).Elle s'arrête encore, tourne à droite et à gauche des yeux de bête traquée, reprend sa course dansante (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1357).
B. − [En parlant d'une pers.]
1. Poursuivi sans relâche, recherché pour être arrêté, capturé. Homme traqué. Un quartier devenu le repaire de tous les êtres traqués de l'histoire et de la géographie, l'asile de tous les réfugiés, depuis les tisserands flamands fuyant le duc d'Albe, jusqu'aux carbonari et aux carlistes (Morand, Londres, 1933, p. 188).C'était d'anciens ministres, d'anciens journalistes, d'anciens professeurs que leur refus de se rallier au régime avait ruinés; ils avaient tous des parents et des amis déportés, ils étaient pauvres et traqués (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 88).
Empl. subst. Tous les traqués d'hier, aujourd'hui ressortent de l'ombre (Gide, Journal, 1943, p. 236).C'est le docteur qui reçoit et transmet les messages des agents de liaison (...), qui trouve les planques pour les jeunes, pour les Juifs, pour les traqués (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 387).
2. Qui est, ou qui semble, aux abois, épuisé, à la limite de la résistance physique ou morale. Son regard avait perdu de son feu. Il était calme, mais il me fit l'effet d'un homme traqué qui, pour donner le change, a trop pris sur lui et n'en peut plus (Billy, Introïbo, 1939, p. 120).Françoise se sentit soudain très fatiguée. L'héroïne arrogante qu'elle souhaitait si passionnément vaincre n'était plus nulle part, il restait une pauvre victime traquée dont il n'y avait aucune vengeance à tirer (Beauvoir, Invitée, 1943, p. 412).[P. méton.] Le lendemain, il eut un nouvel étourdissement. Assis sur la chaise, comme l'autre fois, il regarda de tous côtés, avec un air traqué (Montherl., Célibataires, 1934, p. 897).
Prononc.: [tʀake].