| TRANSMIGRATION, subst. fém. A. − Rare. Déplacement d'un peuple qui passe de son pays dans un autre. Des perspectives obscures s'ouvrent de toutes parts (...) les transmigrations, les déplacements de peuples [vers les colonies] (Hugo, Actes et par., 3, 1876, p. 40).Ce vent de désordre, d'aventure, de transmigration me flattait l'odorat et le cœur (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 19). − HIST. Transmigration de Babylone. Déportation des Israélites à Babylone, sous Nabuchodonosor. (Dict. xixeet xxes.). B. − PHILOS. Passage d'une âme dans le corps d'un autre. Synon. métempsyc(h)ose.Le Védanta est plein de la doctrine de la transmigration des âmes qui emportent avec elles la peine et la récompense de leurs œuvres dans les formes successives qu'elles traversent (Cousin, Hist. gén. philos., 1861, p. 67).Ces doctrines impliquent des croyances que le Buddha devait à son milieu et à son temps et qu'il ne songe même pas à mettre en question: la croyance à la rétribution inéluctable et mécanique des Actes karman bons et mauvais, et la croyance à la Transmigration samsâra à travers le cycle des naissances et des morts successives (Philos., Relig., 1957, p. 52-13). Prononc. et Orth.: [tʀ
ɑ
̃smigʀasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « passage d'un peuple du pays qu'il habitait dans un autre » (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 11, 38 ds T.-L.); ca 1265 transmigration de Babilone (Brunet Latin, Tresor, 26, éd. F. J. Carmody, p. 38); 2. 1493 « passage d'une âme de ce monde en une autre » (Oct. de S. Gelais, Sejour d'honn., éd. J. A. James, p. 276). Empr. au lat. tardiftransmigratio « émigration; exil; captivité », dér. de transmigrare (v. transmigrer). Fréq. abs. littér.: 58. |