| TRANSLATER, verbe trans. A. − Vx. Traduire d'une langue dans une autre. Lazare de Baïf, père de Jean-Antoine, avait translaté, ligne pour ligne, vers pour vers, l'Électre de Sophocle, l'Hécube d'Euripide (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p. 208).Il ne manque pas de gens en Russie qui peuvent me traduire tant bien que mal, témoin ceux qui translatent les correspondances de Zola (Flaub., Corresp., 1876, p. 277). − Translater en.Et que chante ton latin, vieux pédant, fit Zerbine, tu as négligé de le translater en français, oubliant que tout le monde n'a pas été comme toi régent de collège et distributeur de férules (Gautier, Fracasse, 1863, p. 192).Au part. passé. [Shakespeare] n'a pas emprunté le fond de ses pièces des originaux translatés en anglais, mais de quelques imitations anglaises de ces mêmes originaux (Chateaubr., Litt. angl., t. 1, 1836, p. 220).Et, en cela, nous ne faisions que marcher à la suite de Bossuet, qui a prêché quelque part que le latin devait faire l'armature de la langue française, et dont, au reste, les plus puissantes phrases sont du latin translaté en français (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 66). B. − 1. Déplacer par une translation. Au part. passé. V. poussette B 1 b ex. de Jeux et sports. 2. INFORMAT. ,,Déplacer en mémoire tout ou partie d'un programme informatique, en modifiant si nécessaire les références aux adresses, de sorte que le programme puisse être exécuté à son nouvel emplacement`` (franterm. Micro-informat. 1984). Translater une routine, un sous-programme (Guilh. 1969). Prononc. et Orth.: [tʀ
ɑ
̃slate], (il) translate [-lat]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. xiies. « transporter dans un autre endroit » (Psautier de Cambridge, 45, 2 ds T.-L.); 2. ca 1140 « traduire d'une langue dans une autre » (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 6430); 3. 1876 techn. translater un dessin (Lar. 19e); 4. 1964 informat. (Lar. encyclop.). Dér. sav. du lat. translatum, supin de transferre « porter d'un lieu à un autre », « traduire ». Bbg. Gohin 1903, p. 309. − Françon (M.). Two Fr. notes. Language. 1948, t. 24, p. 178. |