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TRADITIONALISME, subst. masc.
A. − Attachement aux valeurs, aux croyances du passé transmises par la tradition. Synon. conformisme, conservatisme.Ce traditionalisme paysan un peu buté (...) s'obstine à confondre l'intelligence et l'anarchie, la machine et la laideur, Paris et Babylone et la conscience ouvrière avec l'apocalypse (Mounier, Traité caract., 1946, p. 86).
B. −
1. PHILOS. ,,Doctrine d'après laquelle on doit conserver les formes politiques et religieuses traditionnelles, lors même qu'on ne saurait les justifier intellectuellement, parce qu'on les considère comme l'expression légitime et la révélation spontanée des vrais besoins d'une société, la libre critique qu'en fait la raison étant nécessairement superficielle, inadéquate et, par suite, malfaisante`` (Lal. 1968). Dans sa juste opposition au traditionalisme, Sartre en vient à méconnaître le rôle irremplaçable de la tradition (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 114).
2. THÉOL. CATH. Doctrine développée au xixes. par des philosophes ou des théologiens catholiques et réprouvée par le concile de Vatican I (1870) (d'apr. GDEL). Le traditionalisme est la doctrine d'après laquelle une révélation primitive fut absolument nécessaire au genre humain, non seulement pour acquérir la connaissance des vérités de l'ordre surnaturel, mais bien pour acquérir la connaissance des vérités suprasensibles, c'est-à-dire des vérités fondamentales de l'ordre métaphysique, moral et religieux (...). Cette révélation nous est parvenue par la tradition, l'enseignement oral et social, d'une génération à l'autre: d'où le nom de traditionalisme (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 806).
Traditionalisme absolu ou rigide; traditionalisme mitigé. À côté de ce traditionalisme absolu, il y a un traditionalisme mitigé qui tout en maintenant la prééminence de la tradition de l'enseignement fait la part plus grande à la raison (Guérin Suppl.1895).Ces amendements offraient une issue au traditionalisme mitigé et extirpaient moins radicalement le traditionalisme rigide (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 828).
REM.
Néo-traditionalisme, subst. masc.,arts. [Corresp. à supra A] Si Maurice Denis sombre dans le néo-traditionalisme, si Vallotton s'éteint et Maillol se tourne vers la sculpture, Bonnard et Vuillard ne cesseront de se développer (L'Express, 8 août 1977, p. 24, col. 2).
Prononc. et Orth.: [tʀadisjɔnalism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1850 théol. cath. (M. A. Chastel, Les Rationalistes et les traditionalistes, Paris, J. Leroux et Jouby, 1850, p. 4: Si le rationalisme est ouvertement hostile, souvent perfide et impie, le traditionalisme est maladroit et dangereux, il engage outre mesure l'honneur et les intérêts de la cause catholique); 2. 1859 « attachement aux traditions, aux anciens usages » (M. Nicolas, Le Parsisme ds R. germ., t. 8, p. 682); 3. 1876 « système de croyances fondé sur la tradition » (Lar. 19e). Dér. sav. de traditionnel*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 21. Bbg. Roche (A.V.). Le Mot traditionalisme. Mod. Lang. Notes. 1937, t. 52, pp. 167-171.