| TORPEUR, subst. fém. A. − [À propos d'un humain, d'un être vivant] Engourdissement général, physique et psychique, qui tient en état de semi-conscience, de somnolence, et prédispose à l'assoupissement. Synon. abattement, atonie, léthargie.Invincible torpeur; torpeur végétative; retomber dans sa torpeur; secouer une torpeur; (faire) sortir, tirer de sa torpeur. Est-ce l'air de ce sale pays, le silence de la campagne (...)? ... Une torpeur m'envahit, qui n'est pas d'ailleurs sans charme... En tout cas, elle émousse ma sensibilité, engourdit mes rêves (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 126).Il faut se méfier de conclusions hâtives au sujet de jeunes chevaux qui viennent d'être transportés par le chemin de fer: ils restent parfois, pendant quelques jours, dans un état d'hébétude et de torpeur qui confine à l'immobilité (Brion, Jurispr. vétér., 1943, p. 238). − MÉD., PATHOL. État d'engourdissement général accompagné d'analgésie et d'anesthésie, et le plus souvent d'assoupissement dans les cas de maladies du système nerveux (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). B. − [À propos d'un groupe, d'une collectivité] Ralentissement général des manifestations de la vie. Torpeur publique; torpeur d'une ville. L'humanité s'y trouvait préservée [en Grèce] de cette torpeur intellectuelle et morale qui tend nécessairement à produire la prolongation démesurée du régime théocratique (Comte, Philos. posit., t. 5, 1894 [1839], p. 199). Prononc. et Orth.: [tɔ
ʀpœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1470 [éd. 1537] (Le Livre de la discipline d'amour divine, fo40b ds R. Ét. rab. t. 9, p. 319) − xvies., v. Hug.; puis ca 1780 (Linguet ds Fér.). Empr. au lat.torpor, -oris « engourdissement », dér. de torpere « être engourdi ». Fréq. abs. littér.: 525. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 189, b) 746; xxes.: a) 1 116, b) 999. Bbg. Gohin 1903, p. 262, 348. − Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch, 1913, t. 32, p. 173. |