| TITRE, subst. masc. I. − [Indication d'une distinction, d'une qualité] A. − 1. Désignation honorifique et nominale indiquant une distinction de rang, une dignité. Titre ancien, récent; titre contesté, douteux, usurpé; titre prestigieux; titre militaire; titre de roi, de prince, de duc, de marquis; titre de maréchal, de grand-amiral; acheter un titre; avoir droit à un titre; conférer, donner un titre; porter, prendre le titre de. Le titre de comte de M. de Coantré pourrait éblouir quelques nigauds (Montherl., Célibataires, 1934, p. 824): 1. ... on annonçait toujours: Monsieur et Madame de Paturot! Je voulus faire quelques observations au sujet de cette particule d'emprunt; Malvina s'y opposa, et traita mes scrupules de puérils. En effet, d'autres invités se montraient moins rigoristes, et cette usurpation de titres semblait être la monnaie courante du lieu.
Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 196. − Titre de noblesse, titre nobiliaire. Désignation honorifique d'un noble, d'une noble. Le nom de Guermantes s'était maintenant incorporé à elle comme un émail mordoré et (...), qui qu'elle fréquentât, elle resterait pour tout le monde duchesse de Guermantes (ce qui était une erreur, car la valeur d'un titre de noblesse, aussi bien que de bourse, monte quand on le demande et baisse quand on l'offre) (Proust, Fugit., 1922, p. 669).Il faisait profession de républicanisme, et il était ulcéré qu'on discutât ses titres nobiliaires (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 35). ♦ P. métaph. L'homme du peuple (...) s'attribue comme un patrimoine la gloire nationale et s'identifie avec la masse qui a fait ces grandes choses. C'est son bien, son titre de noblesse, à lui (Renan, Avenir sc., 1890, p. 510). ♦ P. méton. Acte, écrit authentifiant la noblesse d'une famille (infra II A 1). 2. [Lorsqu'on s'adresse, à la 3epers., à une pers. qui a un titre, ou qu'on parle d'elle] Appellation correspondant au titre d'une personne. Donner le titre d'une personne. Silvia: (...) je ne sais encore de quel titre vous saluer (...). Piquillo: Je suis don Alphonse Olforno y Fuentes (Dumas père, Piquillo, 1837, ii, 7, p. 242).C'était un provincial très mondain qui avait l'habitude de donner leur titre aux gens quand il leur parlait, et d'appeler madame de Gueldre « marquise » (A. France, Vie littér., 1892, p. 270). B. − 1. Nom d'une charge, d'un office, d'une fonction ou d'un grade. Titre universitaire; titre d'agrégé, de professeur, de docteur; titre de recteur, de conservateur; titre de directeur, de président; titre de député, de ministre, de secrétaire d'état, de sénateur, de maire; titre de général, de colonel. Il y eut un temps où mes ancêtres étaient fiers du titre de valet de chambre, de maîtres d'hôtel du Roi (Proust, Sodome, 1922, p. 1062).Dites-donc, maintenant, vous êtes bien réellement docteur?... Parce qu'ici le titre est exigé (Romains, Knock, 1923, i, p. 5). − Loc. adj. ♦ DR. ADMIN. Sur titres. Fondé seulement sur les titres, en ne se fondant que sur les titres. Concours sur titres; recrutement sur titres. Les élèves titulaires sont admis sur titres ou par concours (Encyclop. éduc., 1960, p. 238). ♦ En titre. [Apposé à un nom désignant une fonction, une charge et p. oppos. à auxiliaire, suppléant] Qui est effectivement titulaire de la fonction qu'il exerce. Synon. titulaire.Professeur en titre. Le bourreau: (...) Je me voyais déjà exécuteur en titre de la capitale (Hugo, Han d'Isl., 1823, p. 160).Il mettait sur la table de nuit les cinquante francs qu'il abandonnait à l'inspecteur en titre (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 734).P. ext. [P. oppos. à occasionnel] Reconnu comme tel de façon stable et officielle. Synon. attitré.Fournisseur en titre. Léonard était le coiffeur en titre de la Cour (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 278).Elle était montée haut cependant, maîtresse en titre du duc Charles (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 205).Nul n'a plus fait pour elle [la rime] que M. de Banville. Il a été son amant de cœur et son protecteur en titre (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 10). 2. [Lorsqu'on s'adresse à une pers. qui a un titre à la 3epers., ou qu'on parle d'elle] Appellation correspondant au titre d'une personne. Monsieur le commissaire, dis-je alors (parce qu'il faut toujours donner leurs titres aux personnes) (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 534). C. − SPORTS. Qualité de vainqueur dans un championnat. Titre de champion toutes catégories; disputer un titre dans une compétition; concourir pour le titre; mettre son titre en jeu; détenir, tenir le titre; détenteur, tenant du titre. Le championnat du Monde ... pendant quelques années encore Jacques L'Aumône défendit son titre puis il y renonce volontairement (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 62).La France (...) remporta le titre des poids moyens avec Gance et celui des mi-lourds avec Ernest Cadine (Jeux et sports, 1967, p. 1283). D. − [Constr. avec un compl. prép. de] 1. Nom ou expression qui qualifie une personne. Le titre d'ami, de bienfaiteur, de citoyen, d'époux, d'héritier, de père, de tuteur; s'attribuer, donner, mériter le titre de; prétendre au titre de. L'ancien charpentier de Castelnau-de-Berbéjac-en-Gascogne et l'ex-muletier des sierras castillanes (...) ne se gênaient pas pour lui décocher en plein visage coram populo le titre d'assassin (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 254).L'ambition brûlante de Nietzsche converge toute dans l'aspiration de mériter dans sa plénitude le titre de philosophe (Du Bos, Journal, 1924, p. 27). 2. Nom ou expression qui qualifie une chose. La commission qu'il avait créée fort anciennement sous le titre de commission des pétitions (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 400).La troisième [observation] (...) mérite vraiment le titre de pneumonie à forme éclamptique (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., 1880, p. 95). Rem. Cet empl. est considéré comme abusif par certains dict. et gramm. E. − Locutions 1. À titre de a) [Le compl. prép. désigne une pers.] En tant que; en qualité de; en s'autorisant du titre de, de la fonction de, du rôle de. À titre de député. M. Bernard est ici à titre d'hôte (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 292).Lui-même, n'est-ce pas, encore que juge et en mission officielle aux Sables, n'est chez vous qu'à titre d'ami (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 124). b) [Le compl. prép. désigne une chose] En tant que, en guise de. À titre d'exemple, de consolation; à titre d'information. Si j'invoque le souvenir de ces petites libéralités, c'est à titre de simples circonstances atténuantes (Courteline, Gend. sans pitié, 1899, 2, p. 158).À quoi reconnaît-on qu'une femme qui vit seule n'est pas une « grue »? On ne peut pourtant pas, à titre d'épreuve, lui proposer de l'argent (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 271). 2. À titre. [Constr. avec adj.] a) [Précédé ou suivi d'un adj. à valeur quantitative] De façon(s), pour une raison, des raisons. À bien des titres, à divers titres, à double titre, à de nombreux titres, à plus d'un titre, à tant de titres. Elle était grandement émue, à plusieurs titres, car elle craignait, entre autres choses, de perdre sa place (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 105).Plusieurs de ces officiers venaient d'être en contact, à titres divers, avec les événements de Verdun; ou avec des témoins oculaires; ou encore avec des gens particulièrement bien informés (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 94). b) [Suivi d'un adj. à valeur de compl. de manière] De façon, de manière. À titre exceptionnel, temporaire; à titre personnel, posthume; à titre officiel, officieux. Quelques membres des Sciences morales, venus à titre amical honorer la dépouille de leur confrère (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1356): 2. Vous savez combien il en est arrivé à la tranchée des chasseurs? Oui, sur les deux compagnies qui menaient la contre-attaque: dix! vous entendez, dix! Il paraît que de Pelleriès a été sublime. Il leur a fait chanter la Marseillaise. Il a été tué au milieu de la pente. Je vais lui faire donner la croix à titre posthume.
Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 279. − DR. À titre étranger. Les élèves étrangers reçoivent le diplôme de docteur vétérinaire à titre étranger (Encyclop. éduc., 1960, p. 234). 3. À ce titre. Pour cette qualité; pour cette raison. Les mariages inégaux d'âge ont quelque douceur, quand le plus âgé ressemble au père ou à la mère du plus jeune et peut être aimé à ce titre (Michelet, Journal, 1857, p. 323).Quel que soit le rôle que tu aies joué dans cette affaire, Ferdinand est l'aîné, et, à ce titre, je le tiens pour responsable (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 167). 4. Au même titre (que). De la même manière, de la même façon (que). Je ne suis pas un pharisien qui se bat la poitrine parce qu'il se met dans un livre. Je m'y mets avec les autres et au même titre que les autres (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 204). 5. [Pour renforcer une négation] À aucun titre. En aucune façon. Le grand-père Pluvignec n'est à aucun titre, le chef de la famille (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 208). II. − [Désigne ce qui établit un droit, le justifie ou détermine ses modalités] A. − 1. Acte, document établissant le droit à un titre, à une dignité, à une fonction. Titres nobiliaires, titres de noblesse; titre conférant un grade; authentifier, rédiger un titre. J'ai reçu (...) mon diplôme d'académicien d'Amsterdam (...); seulement il m'est impossible de comprendre un seul mot de ce titre authentique (Delacroix, Journal, 1854, p. 165). 2. DR. ,,Écrit rédigé en vue de constater un acte juridique ou un acte matériel pouvant produire des effets juridiques`` (Cap. 1936). Titre authentique, nul, primordial; titre exécutoire; titre de propriété; authenticité d'un titre; droit de titre. En fait de meubles, la possession vaut titre (Code civil, 1804, art. 2279, p. 415).En droit, si vous possédez les titres de toutes les créances dues par la maison Grandet, votre frère ou ses hoirs ne doivent rien à personne (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 139). ♦ Titre de transport. Synon. de billet, ticket.Savez-vous que le transporteur n'est pas automatiquement responsable du préjudice causé aux voyageurs démunis de titre de transport valable? (La Vie du Rail, 9 nov. 1989, p. 41, col. 2). 3. BOURSE, FIN. Certificat représentatif d'une valeur de bourse. Titre de bourse; titre de rente; titre nominatif, à ordre, au porteur; coupon d'un titre; avance sur titre; acheter, liquider, vendre des titres. Il me demanda si la fortune était composée de titres ou d'argent liquide (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 207): 3. Mon père, qui devait gérer cette fortune jusqu'à ma majorité, consulta M. de Norpois sur un certain nombre de placements. Il conseilla des titres à faible rendement qu'il jugeait particulièrement solides, notamment les Consolidés Anglais et le 4 % Russe.
Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 454. ♦ Titre Universel de Paiement (TUP). ,,Document par lequel le débiteur autorise un prélèvement ponctuel sur son compte pour réaliser le paiement déterminé`` (Sousi-Roubi Banque 1983). B. − P. ext. Qualité conférant un motif légitime, une raison valable à faire quelque chose ou à être quelque part, qualité, mérite ou service donnant droit à quelque chose. Avoir des titres à la reconnaissance de qqn. Monsieur le marquis (...), j'ose vous prier de me faire l'honneur de passer chez moi. Je n'ai d'autre titre pour attendre cette grâce de vous, que l'infortune (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1660).Je suis ici en vacances et n'ai aucun titre à exiger de vous quoi que ce soit (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 124). C. − Locutions 1. À titre. [Constr. avec un adj. ou un compl. prép. de indiquant les modalités d'un droit, la manière dont un droit s'exerce]À titre universel; à titre gracieux, onéreux; à titre lucratif; à titre révocable; à titre précaire; à titre de louage; légataire à titre particulier. Toute donation à titre gratuit est révoquée de plein droit pour cause de survenance d'enfant légitime, même posthume, du donateur (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 111). 2. Au fig. a) À juste titre. À bon droit, avec raison. Locke jouissoit à juste titre de l'estime universelle (J. de Maistre, Soirée St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 516).Les alcooliques passent, à juste titre, pour des « faibles » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 138). b) À quel titre. De quel droit. Il oubliait à quel titre le fils Stamply s'asseyait à sa table et à son foyer (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 197).De quel droit, à quel titre, pourquoi avez-vous fait ça? (Hermant, M. de Courpière, 1907, iv, 8, p. 31). III. − [Désignation d'un suj. ou d'un thème] A. − 1. Inscription au début d'un ouvrage pour indiquer son sujet; nom donné par son auteur à une œuvre littéraire ou artistique et qui évoque plus ou moins son contenu, sa signification. Titre obscur, symbolique; titre révélateur, évocateur; titre d'un livre; choisir un titre; ouvrages classés par titres. La reliure, toute neuve, porte en lettres d'or ce titre attrayant: Histoire du Sieur Abbé comte de Bucquoy, etc. (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 587).Un petit volume cartonné à dos de toile bleue, qui portait sur le plat ce titre en papier gris: Racine, Esther et Athalie, tragédies tirées de l'Écriture sainte, édition à l'usage des classes (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 275). − IMPR., RELIURE ♦ Faux titre. Titre simple figurant sur la page impaire précédant le grand titre. [Angélique] prenait l'in-quarto, relié en veau jaune, elle le feuilletait lentement: d'abord, le faux titre, rouge et noir, avec l'adresse du libraire (...) puis, le titre (Zola, Rêve, 1888, p. 24). ♦ Grand titre. Synon. de frontispice.En terme général, le titre désigne les trois titres particuliers par lesquels débute un livre: le faux-titre, abrégé du grand titre, le grand titre et le titre de départ, répétition du faux titre (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr., 1897, p. 259). ♦ Titre courant. Titre imprimé en haut ou en bas de chaque page et rappelant le titre de l'ouvrage ou d'une partie de celui-ci. Il faut m'envoyer les épreuves avec les titres courants au haut des pages (Hugo, Corresp., 1862, p. 381).L'auteur doit donner les indications nécessaires pour les titres courants (titres placés au haut de chaque page), lorsqu'il a une intention particulière ou lorsque les titres, trop longs, doivent être abrégés (Gouriou, Mémento typogr., 1961, p. 8). ♦ Page de titre, ou p. ell. du déterm., le titre. Page portant le titre du livre, le sous-titre, le nom de l'auteur, etc. Les États-Unis n'accordent la protection du droit d'auteur qu'aux ouvrages comportant, au verso de la page du titre, la mention Copyright By (nom de l'auteur ou de l'éditeur) et le millésime de la publication, et déposés à la bibliothèque du Congrès de Washington (Civilis. écr., 1939, p. 16-8). 2. Nom d'un poème, placé en tête de celui-ci. Dans un poème qui a pour titre: Maison de vent, Louis-Guillaume rêve ainsi (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 64). 3. P. anal. Nom d'une chanson, d'un film, d'une pièce de théâtre, d'un tableau, etc. Le bistre original de Fragonard, dont la plaisante composition a été vulgarisée par l'aquatinte de Charpentier sous le titre: La Culbute (Goncourt, Journal, 1894, p. 688).Pour l'édition projetée de ce « chef-d'œuvre des Variations », Beethoven propose un titre beaucoup plus cérémonieux (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 50). − En compos. Rôle-titre. [Au théâtre lyrique] Rôle du personnage dont l'œuvre porte le nom. [Dans « Alessandro » de Haendel] René Jacobs, incroyable d'aisance dans le rôle-titre (Le Monde loisirs, 30 nov. 1985, p. ix).Banc-titre. V. banc II c 5.Sous-titre*. B. − [Dans un journal] Texte bref présentant et annonçant le contenu d'un article. Titre sur cinq colonnes; faire les gros titres dans la presse. Le titre, imprimé en lettres grasses, d'un simple fait divers dont les lecteurs du Courrier de Bayonne prenaient sans doute à la même heure connaissance (Bernanos, Crime, 1935, p. 871).Ouvrez votre journal: depuis le titre des articles (et leur esprit) jusqu'à l'annonce des dernières pages, tout vise à « faire sensation » (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 52). C. − 1. [Désignation d'une partie d'un ouvrage, d'un chapitre] Le titre de ce chapitre est une contradiction, ou plutôt un accord de contraires (Baudel., Salon, 1846, p. 147).En feuilletant le volume, un titre de chapitre l'avait allumé: « Les courses de taureaux et l'Église » (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 511). 2. Subdivision (dans un recueil juridique, un texte de loi). Les règles de la prescription sur d'autres objets que ceux mentionnés dans le présent titre, sont expliquées dans les titres qui leur sont propres (Code civil, 1804, art. 2264, p. 413).Dans mon opinion sur le projet de loi relatif aux finances (21 mars 1817), je m'élevai contre le titre XI de ce projet (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 24). IV. − [Indication d'un rapport, d'une proportion] Proportion de métal précieux contenu dans un alliage et exprimé en parties pour mille. Titre d'une monnaie; or au titre; titre d'une pièce d'orfèvrerie. Des objets en or à bas titre, pesant 96 dirhems (Berthelot, Orig. alchim., 1885, p. 237).En Angleterre, l'argent est à un titre plus élevé qu'en France, 958 et 925 millièmes au lieu de 950 et 800 millièmes (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 34). − CHIM. Rapport de la masse du corps dissous à la masse de la solution. Par son faible titre alcoolique, ses principes amers et son acide carbonique, la bière exerce sur l'organisme une action stimulante (Boullanger, Malt., brass., 1934, p. 3). − TEXT. [,,Désignation indiquant la grosseur d'un fil textile`` (Lar. encyclop.)] V. titrage B ex. de Thiébaut. Prononc. et Orth.: [titʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Câ 1170 title « inscription (sur un tombeau) » (Rois, éd. E. R. Curtius, 4elivre, XXIII, 17) − 1771 Trév.; d'où a) 1200 title « désignation du sujet d'un ouvrage » (Comment. du Psautier, B.N. 22892 ds Berger, Bible fr. au moy. âge, p. 67); ca 1225 titre « chapitre, subdivision d'un ouvrage » (Pean Gatineau, St Martin, 9634 ds T.-L.); 1585 tiltre « subdivision employée dans les codes, dans les recueils de jurisprudence » (De Cholières,
Œuvres, éd. E. Tricotel et D. Jouaust, t. 1, p. 64); b) mil. xiiies. title « signe abréviatif d'écriture » (Huon de Cambrai, ABC, 419 ds T.-L.); 2. ca 1283 title « ce qui établit le droit » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon,222); p. ext. 1563 « qualités, capacités, services, travaux qui donnent droit à quelque chose » (Bonivard, Advis et devis des Lengues, p. 63); mil. xives. à bon titre (Dit de la Rébellion d'Angleterre ds Nouv. Rec. de Contes, éd. A. Jubinal, t. 1, p. 74); 1340 a juste title (Charte ds Coutumes Lille, éd. Brun-Lavainne, p. 360); 1468 titre « pièce authentique servant à établir un droit, une qualité » (Acte ds Lettres de Louis XI, éd. J. Vaesen et E. Charavay, t. 2, 244); 1853 (dépôt légal) bourse (Proudhon, Man. du spéculateur à la bourse, p. 92 − 1854 − ds Quem. DDL t. 16); 3. a) xiiies. title nom exprimant une charge, une fonction, un grade dont on est revêtu (Chron. de Fr., ms. Berne 590, fo40c ds Gdf. Compl.); 1690 en titre (Fur.); b) 1479 title désignation honorifique d'un nom indiquant un rang, une dignité (Jean Molinet, Faicts et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 134, 185); c) fin xives. à quel title « selon quelle qualification » (Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 1, p. 197, 23); d) 1539 titre « qualification qu'on donne aux personnes pour exprimer certaines relations » (Est.); 4. a) 1543 tiltre « proportion d'or ou d'argent dans les monnaies, dans les ouvrages d'or et d'argent » (Lespinasse, Les métiers et corporations de la ville de Paris, t. 2, p. 22); b) 1841 titre (de soie) « longueur d'un fil de soie contenu dans un poids déterminé » (A. Baudrimont, Dict. de l'industr. manufacturière, comm. et agric., t. 10, p. 211); c) 1872 (Littré: Titre. Poids fixe d'un réactif qui contient une liqueur titrée). Empr. au lat.titulus, -i « inscription », « titre d'un livre », « titre d'honneur », « honneur », également att. en lat. médiév. au sens de « droit » ca 1170 ds Latham. Fréq. abs. littér.: 7 123. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 12 602, b) 9 319; xxes.: a) 8 686, b) 9 316. DÉR. Titrier, subst. masc.a) Vx. Religieux préposé à la garde des titres dans un monastère. (Dict. xixeet xxes.). b) Impr. Typographe composant les titres. Synon. titreur.Certains de ces ouvriers typographes sont spécialisés: le titrier compose des titres (Coston, A.B.C. journ., 1952, p. 158).− [titʀije]. Att. ds Ac. 1778-1878. − 1reattest. 1731 (Corneille, Dict. des arts et des sciences ds Mél. Wartburg (W. von) t. 2 1768, p. 269: Titrier. Nom qu'on donne aux Procureurs des Moines qu'on accuse de tous tems de fabriquer des Titres); de titre, suff. -ier*. BBG. − Gamillscheg (E.). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t. 3, pp. 296-297. − Hoek (L. H.). La Marque du titre. La Haye-Paris-New York, 1981, 368 p. − Moncelet (Ch.). Essai sur le titre en litt. et ds les arts. Le Coudre, 1972. − Quem. DDL t. 16. − Thomas (A.). Étymol. fr. Romania. 1900, t. 29, pp. 202-203. − Tilander Essais 1953, pp. 81-110. − Vigner (G.). Une Unité discursive restreinte: le titre. Fr. Monde. 1980, no156, pp. 30-40, 57-60. |