| TILLEUL, subst. masc. A. − BOT. Grand arbre à feuilles alternes simples, stipulées, de la famille des Tiliacées, dont les fleurs jaune pâle sont très odorantes. Tilleul argenté, à petites feuilles, à grandes feuilles; tilleul d'Amérique; allée, avenue de tilleuls. Par les fenêtres ouvertes, j'aperçus de larges tilleuls jaunis par l'automne (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 281).Le grand tilleul du jardin a eu sa plus grosse branche brisée; le jardin en paraît tout dévasté; le vent de mer a roussi les feuilles et la pluie pourri toutes les fleurs (Gide, Journal, 1904, p. 144). ♦ Couleur (ou vert) tilleul ou, p. ell., tilleul, en empl. adj. inv. Elle était vêtue d'une robe d'un vert tilleul passé et d'un manteau d'un rose moribond à doublure soufre (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 144).Un tailleur, en lin et polyester, à veste longue et jupe droite, en safran, rouge ou tilleul (Madame Figaro, 20 juin 1987, p. 125). B. − P. méton. 1. Fleurs et stipules de cet arbre, séchées pour faire des infusions. Paquet, sachet de tilleul. P. méton. L'infusion elle-même, calmante et sudorifique. Il voulut absolument qu'elle prît une tasse de tilleul pour se calmer (Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 1201).Qu'est-ce que tu as? Tu es malade? Veux-tu que je te fasse du tilleul? Réponds: une tasse de tilleul? (Arland, Ordre, 1929, p. 189). 2. Bois de cet arbre. Il détachait d'une rondelle de tilleul les lamelles de bois destinées à son travail (D'Allemagne, Hist. jouets, 1902, p. 87).Le hêtre est le bois le plus généralement employé pour les sièges; certains menuisiers utilisent aussi le noyer et le tilleul (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 87). Prononc. et Orth.: [tijœl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1178 « arbre à fleurs jaune pâle très odorantes » (Renart, éd. M. Roques, branche II, 4546: tilluel); 2. 1409 « bois de cet arbre » (doc. ds Gdf. Compl.); 3. a) 1855 « infusion faite avec la fleur et les stipules de cet arbre » (Sand, Hist. vie, t. 3, p. 222); b) 1872 « fleur de cet arbre » (Littré). Du lat. pop. *tiliolus « tilleul », dimin. de *tilius « id. » (d'où l'anc. subst. t(e)il « id. »: ca 1150, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4403, écrit teill), masc. issu du lat. class. tilia fém. « id. ». Fréq. abs. littér.: 683. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 046, b) 698; xxes.: a) 1 145, b) 948. Bbg. Quem. DDL t. 16. |