| THON, subst. masc. A. − ICHTYOL. Thon (commun). Grand poisson pélagique de la Méditerranée et de l'Atlantique, de la famille des Scombridés, au long corps fusiforme bleu acier et argent, parfaitement adapté à la nage rapide et qui fait l'objet d'une pêche active (ligne ou filet) en raison de sa chair savoureuse. Filet à thon(s); pêche au thon; banc de thons. Dès l'âge de trois ans, il (...) dormait fraternellement à côté des grands thons, il s'éveillait parmi les maquereaux et les merlans. Le garnement sentait la caque à faire croire qu'il sortait du ventre de quelque gros poisson (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 723).Ce sont les thons, les marsouins, les narvals, tous ces mabouls qui rigolent dans la tempête et qui se laissent prendre par temps calme par centaines de mille (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 27). ♦ Thon africain ou thon à nageoires jaunes. Espèce de thon à longue nageoire, proche de la bonite (d'apr. Clém. Alim. 1978). ♦ Thon blanc. Thon de taille moyenne (60 à 70 cm) à la chair blanche très estimée. Synon. albacore, germon.Le thon blanc est une espèce vivant dans l'Atlantique Nord dans une zone tempérée (...). D'une taille maxima de 1 m, leur poids varie de 10 à 15 kg (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 70). ♦ Thon rouge. Variété de grand thon à la chair rouge. Quant au thon rouge, il est beaucoup plus grand (...). Il vit principalement en Méditerranée et dans ses mers adjacentes ainsi qu'en Atlantique Nord (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 71). B. − ALIM., ART CULIN. Chair de ce poisson. Thon frais, en conserve; thon congelé, salé, mariné; thon au naturel, à la tomate, à l'huile, à la catalane, à la provençale; boîte de thon. Ainsi devisant ils venaient à bout du thon grillé, du lapin moutarde et des asperges (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 71).Les miettes de thon, produit consommable constitué par les brisures après découpage mécanique des tranches de thon destinées à la mise en boîtes (Industr. conserves, 1950, p. 20). Prononc. et Orth.: [tɔ
̃]. Homon. ton (subst.), ton (poss.) et (il) tond (v. tondre). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1393 ton ichtyol. (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 237, 32); 1538 thon (Est., s.v. muria); 2. 1690 « chair de ce poisson » (Fur.). Du lat. thunnus, thynnus, de même sens, gr. θ
υ
́
ν
ν
ο
ς « id. », peut-être par l'intermédiaire du prov. ton « id. » (att. seulement dep. le xves. ds Levy Prov.). Voir FEW t. 13, 1, p. 318b. Fréq. abs. littér.: 54. DÉR. Thonine, subst. fém.a) Petit thon de la Méditerranée, voisin de la bonite. Notons que le Japon, les USA et l'Espagne pêchent d'autres espèces de thon: thon obèse, pélamide, auxide, thonine, etc. (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 72).b) Chair de thon salée ou marinée. Les autres parties [du thon mariné, en dehors du dos] forment la thonine commune dépourvue de graisse et ayant peu de saveur (Lar. 19e). − [tɔnin]. − 1resattest. a) fin du xies. tonine « thon » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1004), 1546 thonine (Pasquier, Cinq opuscules de Plutarque Cheronée, p. 175 ds Hug.), b) 1545 tonine « chair de thon coupée et salée » (Le Maçon, trad. du Décaméron, IX, 8, ibid.), c) 1779 « thon de petite taille » (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches mar., t. 3, 2epart., p. 191); de thon, suff. -ine*; cf. aussi l'ital. tonnina, att. au sens b dep. le xives., dér. de tonno « thon ». |