| * Dans l'article "THÉRAPEUTIQUE,, subst. fém. et adj." THÉRAPEUTIQUE, subst. fém. et adj. I. − MÉDECINE A. − Subst. fém. 1. La thérapeutique a) Branche de la médecine qui étudie, enseigne la manière de traiter les maladies et les moyens propres à guérir, à soulager les malades. Telle est donc la conception claire de mon enseignement de la médecine expérimentale: ramener la physiologie, la pathologie et la thérapeutique à constituer une seule science (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 283).Celui-ci, depuis qu'il voulait troquer sa chaire contre celle de thérapeutique, s'était fait une spécialité des intoxications. Les intoxications, périlleuse innovation de la médecine (Proust, Sodome, 1922, p. 796). b) Ensemble des moyens propres à lutter contre les maladies, à rétablir, préserver la santé. La bactériologie dispose (...) de techniques et de méthodes (...) qui assurent une efficacité indiscutable à la thérapeutique (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 34).− Soignez-vous sérieusement (...) − Mais non (...). Je suis à moitié médecin. Si je n'ai pas continué, c'est que je n'avais pas confiance. La thérapeutique est la cause de presque toutes nos misères (Duhamel, Cécile, 1938, p. 61).V. médecine ex. 1. 2. La/une thérapeutique + adj. qualificatif (spécifiant le mode d'action),la/une thérapeutique de + subst. (spécifiant généralement le type de maladie ou de malade) a) Traitement spécifique de telle maladie, de tel trouble. Synon. thérapie (v. ce mot A).Thérapeutique du cancer; thérapeutique thermale. Il passait ses journées à rédiger, pour des revues médicales, des articles sur la thérapeutique des gazés (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 766).L'introduction des produits nitrés, vers 1875, a marqué le vrai début de la thérapeutique de l'angine de poitrine, et ce traitement reste (...) la médication de base (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 81). ♦ Thérapeutique chirurgicale. Traitement par voie opératoire. Dans tous ces cas de mégacôlon fonctionnel, en dehors du traitement étiologique, il faudra toujours prescrire un régime (...), des cures thermales (...). En cas d'échec des traitements médicaux, la thérapeutique chirurgicale peut être envisagée (Quillet Méd.1965, p. 164).Thérapeutique étiologique, traitement qui vise à combattre la cause de l'affection; thérapeutique symptomatique, traitement qui se borne à éliminer certains symptômes de l'affection. La thérapeutique médicale symptomatique comporte: des médications classiques (...): la belladone, le sulfate d'atropine (...). − La thérapeutique médicale étiologique (...) comprend le traitement d'une syphilis par les médicaments spécifiques (Quillet Méd.1965, p. 348). b) En partic. Traitement propre aux troubles psychiques. Synon. psychothérapie, thérapie (v. ce mot B).La thérapeutique analytique (...) cherche à remonter jusqu'à la racine et se sert de la suggestion pour modifier dans le sens qu'elle désire l'issue de ces conflits. La thérapeutique hypnotique laisse le patient inactif (...) sans résistance devant une nouvelle cause de troubles morbides (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 483).Pour certains psychiatres, toutes les névroses enfantines sont liées au jeu; d'ailleurs la principale thérapeutique des névroses réside, à cet âge, dans les jeux choisis (Jeux et sports, 1967, p. 123).Thérapeutique occupationnelle. V. ce mot dér. s.v. occupation.Thérapeutique de choc*. 3. Au fig. Ce qui adoucit, abolit les maux de l'âme. Thérapeutique morale. Quels beaux vers (...)! cela réconforte, de les réciter. Thérapeutique poétique (Larbaud, Amants, 1923, p. 185).Bayreuth, où il [Liszt] est venu mourir un jour qu'on représentait Tristan, est une cure d'idéal instituée grâce à lui. Cette thérapeutique a-t-elle fait son temps? (Pourtalès, Vie Liszt, 1925, p. 11).V. médicinal ex. de Lacordaire. B. − Adjectif 1. a) Qui se rapporte au traitement des maladies. Action, application, effet, vertu thérapeutique. De plus en plus la médecine humaine se convaincra (...) que jamais une méthode thérapeutique n'est pleinement bonne et durablement bonne pour le corps si elle est malsaine pour l'âme (Biot, Pol. santé publ., 1933, p. 34).Tout acte thérapeutique (...) est une bataille et (...) une bataille coûte cher, même à celui qui la gagne. Pour détruire l'ennemi, c'est-à-dire le germe infectieux, il est parfois nécessaire de ravager le territoire envahi (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 174). ♦ Acharnement thérapeutique. Utilisation de moyens médicaux relativement importants pour prolonger la survie d'un malade gravement atteint, d'un moribond, et qui est considérée comme excessive, dépassant les limites du raisonnable, de l'humain. Mon texte (...) stipule seulement que chaque citoyen sain de corps et d'esprit pourra faire (...) une déclaration affirmant sa volonté (...) de se voir épargner l'acharnement thérapeutique à la suite d'une maladie incurable ou d'un accident mortel (H. Caillavetds Le Nouvel Observateur, 23 avr. 1978, p. 62, col. 2). b) En partic. Relatif au traitement des troubles psychiques. À la différence du rêve, de la névrose, du retour thérapeutique de l'oublié, qui d'une manière ou d'une autre donnent issue au refoulé dans la conscience, la sublimation fait travailler les tendances (...) sur un plan moins instinctif (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 377). − P. méton. [En parlant d'un lieu, d'un groupe de pers.] Où s'exerce une psychothérapie. L'École est un lieu ouvert, un « lieu thérapeutique total », où l'environnement, le cadre de vie doivent permettre la réalisation de l'idée essentielle de Bettelheim: une solidarité communautaire effective des malades, des éducateurs (Réalités, janv. 1976, p. 73, col. 1). 2. Qui a une action efficace dans la lutte contre les maladies, qui permet de guérir ou de prévenir une affection. Synon. médicinal, pharmaceutique.Agent, moyen, procédé thérapeutique. Cette garenne (...) produisait en abondance des plantes utiles (...). Harbert recueillit ainsi une certaine quantité de pousses (...) qui possèdent des propriétés thérapeutiques diverses, les unes pectorales, astringentes, fébrifuges, les autres anti-spasmodiques (Verne, Île myst., 1874, p. 177).Les utilisations médicales du radium dont l'action thérapeutique (...) avait été découverte au début du siècle (...), les propriétés curatives du radium (...) en faisaient oublier les dangers (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 18).V. médicament et médicamenteux ex. de Cl. Bernard. ♦ Avortement thérapeutique. Avortement provoqué médicalement, notamment lorsque la poursuite de la grossesse mettrait gravement en danger la santé ou la vie de la femme. L'une des patientes (...) a perdu un garçon myopathe et a subi déjà deux avortements thérapeutiques, l'examen du liquide amniotique ayant indiqué chaque fois, au troisième mois de la grossesse, que les enfants à naître étaient à nouveau des garçons (Le Monde, 2 avr. 1980, p. 16, col. 3). 3. Au fig. Qui est censé réparer un dommage moral. « (...) Qui ne voit que je veux couper un petit nombre de têtes pour en sauver un grand nombre? » (...) Marat (...) réclamait deux cent soixante-treize mille têtes. Mais il compromettait l'aspect thérapeutique de l'opération en hurlant au massacre (Camus, Homme rév., 1951, p. 160). II. − HIST. RELIG., adj., vx. Relatif aux thérapeutes (v. thérapeute A). La vie thérapeutique (Ac.1798-1935).L'idée thérapeutique est (...) en accord complet avec le désir de solitude et de contemplation (É. Bréhier, Les Idées philos. et relig. de Philon d'Alexandrie, 1908, p. 324). REM. Thérapeutiquement, adv.,méd. D'une manière thérapeutique, selon la/une thérapeutique. On n'agit pas thérapeutiquement sur une entité morbide; on agit (...) pathologiquement sur un phénomène physico-chimique quelconque, qui donne ensuite naissance à un phénomène vital déterminé (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 98).À Nancy, des centres médicaux ont été créés, où les enfants (...) peuvent, en même temps qu'ils sont suivis thérapeutiquement, poursuivre leurs études (Encyclop. éduc., 1960, p. 203). Prononc. et Orth.: [teʀapøtik]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1370 subst. « partie de la médecine qui a pour objet le traitement des maladies » (Guy de Chauliac, La Grande chirurgie, ms. Montpellier ds Sigurs, p. 77); ca 1500 adj. « relatif au traitement des maladies » (Jard. de santé, I, 56 ds Gdf. Compl.); 1848 subst. « ensemble des moyens de traitement qui conviennent à telle ou telle maladie en particulier » (Balzac, Initié, p. 417). Empr. au gr.
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ς « qui prend soin de », « qui concerne le soin qu'on prend de quelqu'un ou de quelque chose » et subst. θ
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́ « l'art de prendre soin ». Fréq. abs. littér.: 228. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 19, b) 889; xxes.: a) 120, b) 404. Bbg. Quem. DDL t. 40. |