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TESTAMENT1, subst. masc.
A. −
1. Déclaration écrite des dernières volontés d'une personne. Faire, révoquer un/son testament; laisser, léguer qqc. par testament; prendre connaissance du testament; testament en faveur de. C'est un fort ancien usage que celui des testamens (...). Beaucoup d'écrivains se sont élevés contre ce droit, en vertu duquel un homme dispose de biens qui ne lui appartiendront plus dans un tems où il aura cessé d'être (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 214).Faire un testament, c'était rompre l'ordre que la religion avait établi pour la succession des biens et la transmission du culte; aussi le testament devait-il, à l'origine, être autorisé par le pontife (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 237).V. protocole ex. 1.
Coucher/mettre qqn sur son testament. Y désigner quelqu'un en qualité d'héritier ou de légataire. Un ami, à l'agonie, l'avait couché sur son testament pour une rente de quinze cents livres (Vallès, Réfract., 1865, p. 153).
Familier
(Pouvoir) faire son testament. (S'imaginer) n'avoir plus que peu de temps à vivre; se préparer à mourir. Il m'est venu, l'autre jour, l'idée de faire mon testament; on peut mourir à toute heure (Michelet, Journal, 1820, p; 118).Au-delà des monts, comme autrefois en France, on fait son testament pour le moindre voyage (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 137).
Fais ton testament/faites votre testament. [Formule plais. de menace] Préparez-vous à défendre votre vie (...) vous aurez le choix des armes; et faites votre testament (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 225).
2. DR. Acte écrit unilatéral, révocable par son auteur, dans lequel celui-ci prend des dispositions pour le temps qui suivra son décès tant pour l'exécution de ses dernières volontés que pour la disposition de tout ou partie des biens qu'il laissera à sa mort. Clause du testament; ouverture, lecture du testament; casser un testament. Des Règles générales sur la Forme des Testamens. (...). Toute personne pourra disposer par testament, soit sous le titre d'institution d'héritier, soit sous le titre de legs, soit sous toute autre dénomination propre à manifester sa volonté (Code civil, 1804, art. 967, p. 176).
Testament ab irato (v. ab irato), inofficieux*, mystique (synon. testament secret), nuncupatif*, olographe*.
Testament authentique/testament (par acte) public. Testament dicté par le testateur et écrit de la main d'un notaire en présence de quatre témoins, ou assisté d'un autre notaire et en présence de deux témoins. Un testament pourra être olographe, ou fait par acte public ou dans la forme mystique (Code civil, art. 969, 1804, p. 176).
Testament militaire. ,,Testament fait à l'armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments`` (Ac.).
3. Testament de mort (vieilli). ,,Déclaration libre et volontaire d'un criminel, après sa condamnation à la mort`` (Ac. 1835, 1878). [L'arrêt] diffère à faire droit en ce qui touche Verdure père et ses quatre enfants jusqu'après le Testament de mort dudit Lefret, contumace (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 341).Le Magistrat: Condamné (...). Consentez enfin à éclairer la religion de vos juges; que la vérité (...) éclate dans votre testament de mort (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 526).
B. − P. anal.
1. Texte exprimant les derniers sentiments de quelqu'un, reflétant sa dernière pensée. Les admirables pages qu'il [Carrière] a écrites (...) sont (...) le testament où (...) il résume son expérience de l'art et de la vie (Séailles, E. Carrière, 1911, p. 109).Saint-Jure (...) compose (...) son dernier livre, son testament spirituel, le résumé et l'achèvement de toute son œuvresur l'Union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ dans ses principaux mystères pour tout le temps de l'année (1653) (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 270).
2. Dernière œuvre d'un artiste, ultime expression de sa pensée, de son art. Testament littéraire. L'œuvre que j'ai méditée pendant quinze années, et qui est (...) le testament d'une vie d'artiste (La Madelaine, Chant, 1852, p. xiii).Nous regardons ses dernières figures [du Greco] comme un testament, car la mort donne à toutes les dernières œuvres son illusoire perspective sans fin (Malraux, Voix sil., 1951, p. 433).
3. Testament politique. Écrit d'un homme d'État dans lequel celui-ci expose certains aspects cachés de sa politique, explique les principes et les motifs qui l'ont guidé, donne des conseils à ses successeurs. Une phrase du testament politique du cardinal de Richelieu (Goncourt, Journal, 1857, p. 375):
Selon le véritable esprit de la politique française et des traités de Westphalie, il fallait surveiller l'État, quel qu'il fût, qui serait capable d'attenter aux « libertés du corps germanique », et, pour un œil exercé, cet État était la Prusse. Tel fut le testament politique de Louis XIV qui n'avait reconnu le nouveau roi de Berlin qu'après une longue résistance. Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 260.
REM. 1.
Testament-, -testament, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.a)
Film-testament, subst. masc.« L'Innocent » est le contraire exact d'un film-testament mais l'annonce d'un nouveau départ (Elle, 11 oct. 1976, p. 12, col. 1).
b)
Livre-testament, subst. masc.« Un captif amoureux », avant même d'être ouvert, se trouve chargé de multiples attentes; comme si la mort de l'auteur [Jean Genet] avait marqué ses pages au sceau de livre-testament (Le Nouvel Observateur, 23 mai 1986, p. 100, col. 1).
c)
Œuvre-testament, subst. fém.Il était donc là, Genevoix, stupéfiant de présence et de présent jusque dans cette résurrection du passé, tel qu'en son dernier livre, son œuvre-testament, « Un jour », où il se résume pour l'avenir (Le Nouvel Observateur, 9 févr. 1976, p. 62, col. 2).
d)
Testament-confession, subst. masc.Le testament-confession de cet indicateur, assisté pendant son agonie (...) était ainsi d'une authenticité certaine (L. Daudet, La Police politique, 1934, pp. 165-166 ds Quem. DDL t. 17).
2.
Testamenter, verbe intrans.,vx ou région. Synon. de tester1.J'ai encore un peu de bien, va! et ça n'est pas toi qui en hériteras car je testamenterai en faveur de mon homme (Sand, Jeanne, 1844, p. 121 ds Vincent, Lang. et style rust. Sand, 1916).
Prononc. et Orth.: [tεstamɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 « dernières dispositions, dernières volontés » (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 10098; 28603: raferma son testament; 32040: sis testamenz fu escriz); 2. a) 1688 testament politique (Testament politique d'A. Du Plessis cardinal de Richelieu, 3eéd., Amsterdam ds Cioranescu 17e, no59263); b) 1884 testament littéraire (E. de Goncourt, Chérie, préf. ds Rob.). Empr. au lat.testamentum « testament, dernières volontés » (testamentum facere, scribere, consignare, rumpere), le mot, dér. de testari, signifiant propr. « prise à témoin », le testament étant d'abord une déclaration orale faite aux comitia calata avec l'assemblée du peuple pour témoin, puis faite per aes et libram avec le concours de témoins (Ern.-Meillet). Dans la lang. chrét. (v. testament2), testamentum a servi à traduire le gr. δ ι α θ η ́ κ η « disposition, alliance; alliance entre Dieu et les hommes » (haec sunt duo testamenta, Gal. IV, 24) et désigne également le livre attestant cette alliance (déb. iiies. Tertullien, Marc., 4, 1; 2 Cor. III, 14: in lectione veteris testamenti; 2emoit. ives. Hier., Adv. Ruf., 2, 34: novum testamentum). Bbg. Quem. DDL t. 17 (s.v. testament-confession).