| TEST2, subst. masc. A. − 1. PSYCHOL., MÉD. Épreuve élaborée en vue d'évaluer chez un individu son niveau mental, intellectuel, le développement de certaines facultés (physiques, morales, affectives), ses aptitudes (naturelles ou acquises) ou de tracer le portrait de sa personnalité. Synon. épreuve psychométrique (dér. s.v. psychométrie).Test mental, quantitatif; test d'association, d'intelligence, de mémoire, de personnalité; test projectif, psychologique, sensoriel; test d'articulation, de phonation, d'efficience, test syncrétique; méthode, interprétation, résultat des tests; administrer, faire passer un test à qqn; soumettre à un test, à une batterie de tests. Je connais des élèves de mon condisciple Dumas qui s'évertuent à peser l'âme, à établir des tests intellectuels et moraux et à mensurer la volonté (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 200).Les tests de caractère sont basés les uns sur une conception analytique, les autres sur une conception globaliste de la personnalité, la plupart des tests analytiques sont nés dans les pays anglo-saxons et la plupart des tests globalistes ou syncrétiques en Allemagne et en Suisse alémanique (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 124). ♦ Test de Rorschach ou, absol., Rorschach, subst. masc. Test de personnalité de type projectif, reposant sur l'interprétation libre de taches d'encre. Ce célèbre test de Rorschach a fait le tour du monde, il est célèbre, célébré, et largement utilisé. Peut-être en raison de la mort précoce de son auteur (J. Thuillier, La Révolution des tranquillisants, Paris, Renaudot et Cie, 1988 [1981], p. 231). 2. P. anal. Observation, mise à l'épreuve, démonstration permettant de confronter un fait avec une hypothèse. Faire un test, faire le test de sa sincérité, de sa force; servir de test; test de la vitalité française. On conçoit dès lors tout l'intérêt politique qui s'attachera aux prochains tests auxquels sera soumise la majorité qui a fait confiance à M. Edgar Faure (Le Figaro , 19-20janv. 1952, p. 7, col. 3).La côte de la Queue-du-Loup (...) qui après avoir servi de test à la vigueur des chevaux le long des âges, fait encore le désespoir des vieilles mécaniques (H. Bazin, Huile sur feu, 1954, p. 47). − En appos. [Parfois avec un trait d'union] Jeu-test, opération-test. La possibilité pour l'Inde (...), de trouver ou non en 1962 un pays (...) qui lui fournira (...) une grande centrale à uranium naturel sans inspection, sera un cas test de la politique préconisée par les puissances anglo-saxonnes (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 170).Grenoble acceptera-t-elle de servir de ville test pour expérimenter le chauffage urbain par chaudière nucléaire? (Le Nouvel Observateur, 9 août 1980, p. 25). 3. ÉCON. Test conjoncturel*. 4. INFORMAT. ,,Essai d'un programme dans le but de détecter les erreurs qu'il pourrait contenir`` (Luca Micro-informat. 1984). 5. MÉD., BIOL. Essai effectué par un procédé mettant en parallèle les résultats obtenus avec ceux d'un sujet sain ou normal. Tests biologiques, cutanés, hormonaux. La méthode dite des tests glandulaires permettait de préciser l'existence de certains troubles endocriniens (Claude, Baudoin dsNouv. Traité Méd.fasc. 81925, p. 454).La pureté bactériologique [d'un moût]peut s'apprécier (...) par un test d'incubation (Boullanger, Malt., brass., 1934, p. 652). 6. STAT. Méthode permettant d'évaluer une population dont les caractéristiques ne peuvent être connues que par échantillonnage. Un test statistique consiste essentiellement à émettre une hypothèse et à vérifier qu'elle n'est pas infirmée par le test (Olmi-July1970). B. − HIST. [En Angleterre] Serment niant les articles fondamentaux qui différencient la foi catholique des confessions protestantes (transsubtantiation, culte de la Vierge) et qui était exigé, jusque dans le courant du xixesiècle, de tout candidat à une fonction, à une charge, à un office comme preuve qu'il n'était pas catholique. Acte, serment du test. L'aristocratie anglaise (...) avait imposé le test à Jacques, duc d'York et sur son refus l'avait exclu du trône (Hugo, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 126).Aux élections de 1790, la majorité tory se renforça. Les nouvelles tentatives en faveur de l'abolition du test et de la réforme parlementaire obtinrent moins de succès que jamais (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 211). − P. anal. Il est fâcheux que, dans un pays libre, il y ait cette trace de test dans la loi [sur l'enseignement libre] (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, 1844, p. 578).Le mouvement propre du prolétariat révolutionnaire (...) fait de l'adhésion à la grève générale le test au moyen duquel le socialisme des travailleurs se distingue de celui des révolutionnaires amateurs (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 169). REM. Testologie, subst. fém.,psychol. Étude des tests, dans leur établissement et leur interprétation; branche de la psychologie qui s'y consacre. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [tεst]. Homon. et homogr. test1. Att. ds Ac. dep. 1762. Plur. des tests. Étymol. et Hist. 1. 1686 hist. de l'Angleterre (Ph. de Courcillon de Dangeau, Journal, t. 1, p. 274: le test est un autre serment, introduit par acte du parlement de 1673, par lequel on renonce à la croyance de la transsubstantiation, et ce serment se nomme test, parce que c'est un témoignagne certain de la religion de celui qui le prête); 2. 1893 « épreuve permettant de mesurer des phénomènes ou des aptitudes dans des conditions expérimentales précises » (ici p. réf. aux travaux du psychologue A. Binet) (Revue philosophique de la France et de l'étranger, sept., 330 ds Höfler Anglic.); 3. 1894 « épreuve, expérience pour vérifier quelque chose » ici, en appos. séance test (Ann. des Sciences Psych., p. 55 ds Bonn., p. 154). Empr. à l'angl.test, issu de l'a. fr. test « pot » (v. têt et test1) et désignant, en m. angl., une coupelle de métallurgiste servant à isoler les métaux précieux, d'où son empl. pour désigner ce qui permet de déterminer la qualité ou la pureté de quelque chose (1594 ds NED), puis ce qui permet de mettre la foi de quelqu'un à l'épreuve (1665, ibid.) et en partic. le serment introduit en 1673. Att. dans différents domaines sc. et techn. au xixes. au sens de « expérience, épreuve » et « élément nécessaire, ce qui permet une expérience » (d'où, en fr. test-objet « préparation microscopique servant à apprécier la puissance des microscopes » dep. 1844, P. Gervais, in Ch. D'Orbigny, Dict. univ. d'hist. nat., IV, p. 678a ds Quem. DDL t. 8), l'angl. test est att. en psychol. dans le syntagme mental test introd. par le psychologue amér. J. Mc Keen Cattel en 1890 (ds NED Suppl.2, s.v. mental) puis att. en 1910 (ibid., s.v. test.) p. réf. aux travaux des psychologues fr. A. Binet (1857-1911) et T. Simon (1873-1961). Le Comité d'ét. des termes techn. fr. a proposé de réserver l'usage du mot test à la psychol. et de le remplacer par Essai, essai témoin, épreuve dans les autres domaines (Sciences, no4, nov.-déc. 1959, p. 88). Fréq. abs. littér.: 174. DÉR. Testage, subst. masc.,zootechn. Opération de sélection à laquelle on soumet les reproducteurs par observation, contrôle et appréciation des qualités de leurs premiers descendants et de leurs produits (lait, viande). Le testage permet aux abattoirs une classification des porcs d'après leurs caractères en différentes catégories (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 137).P. anal. [En parlant de plants cultivés] Variétés dites à bon pollen [ainsi désignées par testage in vitro de la faculté germinative du pollen] (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 69).− [tεsta:ʒ]. − 1resattest. 1952 sans indication de sens (Ch. Bruneau, En marge des lexiques ds Vie Lang., p. 346), 1961 « évaluation par expérimentation » (Boulay, loc. cit.), 1966 « étude des caractéristiques de la lignée d'un animal reproducteur » (Wolkowitsch, loc. cit.), 1969 psychol. (Mucch. Psychol.); de test2, suff. -age*. Cf. l'angl. corresp. testing « expérimentation, mise à l'épreuve », d'abord att. à propos du serment du test, puis dep. le xixes. pour tout contrôle, évaluation ou expérimentation (v. NED et NED Suppl.2). BBG. − Boulan 1934, p. 123. − Lévy (R.). Enq. spécifiques: test. Néol. Marche. 1979, no12, pp. 11-14. |