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TERRORISME, subst. masc.
A. − HIST. Politique de terreur pratiquée pendant la Révolution. À cette tribune, la guillotine a eu son orateur, Marat, et l'inquisition, le sien, Montalembert. Terrorisme au nom du salut public, terrorisme au nom de Rome, fiel dans les deux bouches, angoisse dans l'auditoire (Hugo, Nap. le Pt, 1852, p. 164).Lindet répugnait au terrorisme; Billaud et Collot inclinaient vers les sans-culottes; les tendances sociales surtout, bien que tous appartinssent à la bourgeoisie, divergeaient profondément entre Robespierre ou Saint-Just, partisans d'une démocratie sociale, et Carnot ou Lindet, nettement conservateurs (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 362).
P. ext. Emploi systématique par un pouvoir ou par un gouvernement de mesures d'exception et/ou de la violence pour atteindre un but politique. Ajoutez (...) la fausse jacquerie communiste et le réel terrorisme bonapartiste (...) Il faudrait un volume spécial pour raconter (...) les innombrables détails de cette immense extorsion de signatures qu'on appelle le vote du 20 décembre (Hugo, Nap. le Pt, 1852, p. 193).Terrorisme d'État. Et le souvenir de la « bande à Baader », et la dénonciation du « terrorisme d'État » dans tout cela? Un prétexte. Un manteau moderniste jeté sur des situations vieilles comme le monde [dans « Il faut tuer Birgitt Haas »] (Le Nouvel Observateur, 5 sept. 1981, p. 65, col. 1).
P. plaisant. Une dynastie n'est (...) au fond qu'un terrorisme permanent et réglé (Renan, Antéchrist, 1873, p. 281).
B. − Ensemble des actes de violence qu'une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d'insécurité tel que la prise du pouvoir soit possible. Lutte contre le terrorisme; recrudescence du terrorisme; victime du terrorisme; terrorisme à l'italienne. L'accomplissement des tâches qui viennent d'être énumérées doit aller de pair avec le rétablissement de la concorde et de la sécurité dans ces deux pays d'Afrique du Nord qu'endeuillent, en ce moment même, le fanatisme et le terrorisme (Mendès-France, 1954ds Doc. hist. contemp., p. 199).Barantin et Vicourtier reprirent (...) le grand schéma qu'ils possédaient de manière parfaite jusque dans les moindres compartiments. L'exemple du terrorisme F.L.N., ses victimes dans l'entourage des accusés (...), l'abandon politique sans qu'il y ait eu défaite militaire, la peur, la colère légitime, le désespoir (M. Droit, Le Retour, Paris, Julliard, 1964, p. 377).
P. anal. Attitude d'intolérance, d'intimidation dans le domaine culturel, intellectuel et/ou spirituel. Terrorisme de la vertu; terrorisme intellectuel, verbal. Ce terrorisme spirituel [de Port-Royal] amène forcément une réaction en faveur du Dieu des bonnes gens (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 362).Pas de terrorisme intellectuel à RMC. Pas d'information prédigérée. Mais une relation sobre et exacte de l'événement. Mais des commentaires qui s'efforcent toujours de ménager la liberté d'appréciation du public (Le Nouvel Observateur, 19 janv. 1976, p. 65, col. 3).
HIST. DE LA LITT. Terrorisme littéraire. Synon. terreur (v. ce mot A 2 litt.).La première partie de l'Étranger pourrait s'intituler (...) Traduit du silence. Nous touchons ici à un mal commun à beaucoup d'écrivains contemporains (...) la hantise du silence. M. Paulhan y verrait certainement un effet du terrorisme littéraire (Sartre, Sit. I, 1947, p. 111).
Prononc. et Orth.: [tε ʀ ɔ ʀism̭], [te-]. Littré [tε rr-]; Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [tε ʀ(r)-] (par gémination expr.). Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1794, 14 nov. « (pendant la Révolution) doctrine des partisans de la Terreur » (Motion de Cadroy ds F. A. Aulard, Sté des Jacobins, t. 6, 1897, p. 678: le terrorisme rugit encore autour de vous); id., 5 déc. terrorisme jacobin (d'apr. W. Markov et A. Soboul, Sansculotten, p. 450 ds G. Van den Heuvel in Actes 2ecolloque pol. lexicol. 1980, t. 3, 1982, p. 904 et note 90); 2. 1795 p. ext. « mesures d'exception pour maintenir un gouvernement, s'emparer du pouvoir, atteindre un but politique » terrorisme royal (Moniteur, XXV, p. 257, ibid., et note 95); 1852 terrorisme bonapartiste (Hugo, op. cit., p. 156); 3. a) 1827-28 « attitude d'intolérance des tenants d'une idéologie » terrorisme de la vertu (in R. germ. IV, p. 342 ds Quem. DDL t. 28); 1844 terrorisme de la grâce (Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 1, p. 240); b) 1947 spéc. terrorisme littéraire (Sartre, loc. cit.). Dér. de terreur* d'apr. l'étymon lat.; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 52. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp. 428-429. − Drieghe (H.). Ét. lexicogr. du mot terrorisme et de sa fam. morphol. aux 19eet 20es. Thèse, Gent, 1982. − Geffroy (A.). Cf. bbg. terrifier. − Grafström (A.). Nicolas Ruault et la Révolution fr. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1982, t. 20, no1, pp. 210-211.