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TENSON, subst. fém.
HIST. LITTÉR. [Au Moy. Âge] Pièce de poésie lyrique faisant dialoguer, en strophes alternées, deux ou plusieurs interlocuteurs qui défendent leurs opinions en échangeant des arguments contradictoires ou expriment leurs sentiments sur un thème donné (amour, morale, querelle personnelle, etc.). Les troubadours donnèrent en chantant les leçons de la galanterie subtile (...); de là ces tensons où d'amoureux chevaliers soutenaient la cause de leur belle; de là ces cours d'amours où les questions les plus arides (...) étaient sérieusement discutées (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 6).Le trouvère (...) dialogue avec un interlocuteur (...) alors nous avons une tenson ou un jeu-parti (Aubry, Trouvères, 1909, p. 31).
Rem. Parfois masc. au xixes., selon Ac. 1798, 1835 et Ac. Compl. 1842, entre autres: Les tensons nouveaux, les virelais du duc d'Orléans (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 261).
Prononc. et Orth.: [tɑ ̃sɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1762 (1762-1835, subst. masc.). Voir Littré: ,,on ne voit pas pourquoi l'Académie fait tenson du masculin. Ce mot n'est masculin ni en français ni en provençal, ni au sens figuré d'espèce de poésie``; dep. 1878, subst. fém. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 tençun « querelle, dispute » (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 730); 2. 2emoit. xiiies. tençon « genre poétique dialogué au Moyen Âge » (Du plait Renart de Dammartin ds Jubinal, Nouv. Rec., II, 23). Du lat. pop. *tentio « dispute, querelle », dér. de *tentiare (v. tancer).