| TEL, TELLE, adj. et pron. indéf. I. − Adjectif A. − [Marque une identité indéf.] 1. Tel + subst.[Indique que le locuteur ne veut pas − ou ne peut pas − spécifier l'identité de la pers. ou de la chose désignée] Je voudrais que telle amie fût tellement mienne que nulle de ses déterminations ne pût me surprendre (J. Bousquet, Trad. du sil., 1935, p. 14): 1. Il nous expliqua comment, sans telle mère, telle maison eût prospéré, comment tel fils avait ruiné son père, comment tel père avait détruit l'avenir et la considération de ses enfants.
Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 697. Rem. Avec un subst. non comptable, tel détermine une sous-espèce (telle eau, « telle sorte d'eau »): « Telle eau », c'est non seulement une eau en tant qu'elle a les qualités constitutives de l'espèce eau, mais c'est une eau qui a en outre d'autres qualités qui lui sont propres. Il en résulte que tel présente le substantif nominal sous l'aspect sinon pleinement déterminé et pleinement concrétisé, du moins plus concret que ne fait quelque (Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2784, p. 10). − En partic. [Pour évoquer un lieu, une date indéterminée] Et c'est comme un somnambule que j'ai arrêté de me tuer à tel jour, à telle heure (Bourget, Disciple, 1889, p. 189). ♦ Rare, postposé. Galerie chose, chambrée telle! (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 306). − [En coord. avec lui-même] ♦ Tel et tel + subst.Si telles et telles conditions sont réalisées, il est probable que tel phénomène se produira à peu près (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 249). ♦ Tel ou tel + subst.Telle ou telle femme, tel ou tel art, telle ou telle passion est ma vie (Milosz, Amour. init., 1910, p. 57). Rem. Tel et tel comme tel ou tel se mettent au même nombre que le nom qu'ils déterminent (v. ex. supra). 2. Vieilli. Un tel + subst.Synon. de tel + subst. (supra).On n'adoptait pas une proposition parce qu'elle était vraie, mais parce qu'elle était écrite dans un tel livre, et qu'elle avait été admise dans tel pays et depuis tel siècle (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 114).Dès que cette existence est précisée, et déterminée à avoir lieu suivant un tel mode et dans un tel tems, elle est par cela même affirmée être réelle: car une chose ne peut être dite exister de telle manière, et dans tel moment, sans être dite exister (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 71). 3. [Avec valeur cataphorique; le cont. post. précise de quoi il s'agit, mais la pers. ou la chose en cause a valeur d'ex. parmi d'autres possibles] C'est ce qu'évoque tel dialogue: « Mon devoir m'impose de... − Le devoir, c'est un mot. − Oui, quand c'est vous qui l'employez » (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 94). B. − [Marque la similitude] 1. [Proche de l'adj. qualificatif, tel, qui se rencontre dans toutes les fonctions de l'adj. qualificatif, désigne de façon indéf. une qualité ou les qualités partic. qui sont attachées à la pers. ou à la chose désignée; la qualité en cause ressort du cont. ou est attachée à la simple désignation de ce dont on parle] Synon. même, pareil, semblable. a) [En fonction d'épith.] Un tel/de tels + subst. − [Antéposé] Elle dit partout qu'un tel mariage serait un scandale (Proust, Fugit., 1922, p. 579).Il me fait appeler quand je suis en pleine inspiration, me fixe des audiences à la seizième heure, sans se soucier si une telle heure coupe et désordonne tout mon après-midi de travail (Montherl., Malatesta, 1946, i, 4, p. 443). − [Postposé] Éric Vidame, depuis longtemps, ne répondait plus à des questions telles (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 60). − Rien de tel. Rien de cette sorte, de cette nature. Mais il est fort douteux que personne eût jamais exprimé rien de tel (Montherl., Célibataires, 1934, p. 791).On ne voit rien de tel, et rien de tel n'est possible à La Revue de Paris (Larbaud, Journal, 1935, p. 365). b) [En fonction d'attribut du suj.] Mes dispositions étaient telles lorsque je fus nommé au Congrès (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 141).Moïse lui-même devait être tel quand il revint du Sinaï avec le prestige de la loi (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 146).Il est beau de voir rayonner, à travers la dignité cardinalice, l'âme ardente d'un humble prêtre. Tel nous est apparu le cardinal Pacelli, secrétaire d'État (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 145). ♦ [Avec un part. passé à valeur passive] Les renseignés ou prétendus tels soutenaient que dans les maisons on courait moins de risques d'attraper « les maladies » (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 270).Je ne trouve à ma construction rigoureuse et s'y adaptant, qu'une expression désordonnée, non voulue telle, mais telle (G. Bataille, Expr. int., 1943, p. 180). ♦ Censé tel. Propager des actions orientées à l'intérêt général ou censées telles (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 178). ♦ [Placé en tête de prop. avec invers. du suj., fréq. redoublé et désignant la même qualité] Tel a été, tel est, et tel sera toujours le sort des hommes de génie qui ont devancé leur siècle (Marat, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 271).Tu es simple et débonnaire. Tu es constante et unie, et on ne t'étonnera point avec des paroles exagérées. Telle tu fus et telle tu es encore (Claudel, Échange, 1954, ii, p. 758). ♦ [En phrase nom. établissant un rapport consécutif] De l'œuf du coucou, pourquoi sortirait-il une tourterelle? Tel germe, tel arbre (Amiel, Journal, 1866, p. 182).En partic. (dans des proverbes, dans des expr. sentencieuses). Tel père*, tel fils. Voyons si nous pourrons dire: tel valet, tel maître (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 114). Rem. ,,Littré, s.v. tel 1o, réserve l'antéposition de tel au cas où le mot renvoie à ce qui précède. Il n'est pas incorrect pourtant de placer tel en tête de la phrase même quand il renvoie à ce qui suit: (...) Telle est la mission du prolétariat: faire surgir la suprême dignité de la suprême humiliation (A. Camus, L'Homme révolté, III, p. 254)`` (Grev. 1986, § 246c, p. 368). c) [En fonction d'attribut de l'obj.] Ce que cette fille avait dit du fils de Milo le fit d'abord reconnaître pour un vampire: on l'exhuma et on le trouva tel (Mérimée, Guzla, 1827, p. 227).Ils n'appartenaient pas à une race sauvage. Mais ceux qui les croyaient tels leur parlaient néanmoins avec la plus entière bonne foi, comme si ces terribles eussent dû avoir la même (Proust, Temps retr., 1922, p. 824). − Tel..., tel. Tel je le voyais, tel le voyait un peuple immense, pétrifié par ce grand visage, comme par la tête de Méduse (A. France, Vie fleur, 1922, p. 340). d) [En appos.] Intercalé dans la haie (...) tout prêt pour le mois de Marie, dont il semblait faire partie déjà, tel brillait en souriant dans sa fraîche toilette rose, l'arbuste catholique et délicieux [l'épine rose] (Proust, Swann, 1913, p. 140): 2. Mais bientôt s'avançant sans éclat et sans bruit,
Le chœur mystérieux des astres de la nuit,
Nous rendant les objets voilés à notre vue,
De ses molles lueurs revêtoit l'étendue;
Telle, en nos temples saints par le jour éclairés,
Quand les rayons du soir pâlissent par degrés,
La lampe, répandant sa pieuse lumière,
D'un jour plus recueilli remplit le sanctuaire.
Lamart., Médit., 1820, p. 68. e) [Entrant dans des loc. compar. à valeur d'adj.] ♦ En tant que tel. Par sa nature, dans son essence même. L'idée solide des Égyptiens, c'était l'idée de l'immortalité de l'âme humaine en tant que telle (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 298). ♦ Comme tel. À ce titre, dans cette qualité. Reconnu comme tel. Car c'est après tout un milieu et, comme tel, il exige dans une certaine mesure qu'on s'y adapte (Breton, Nadja, 1928, p. 129).Qu'est-ce qu'une pension, auprès de la sollicitude attentive d'un père pour son enfant − car je le considère comme tel, maintenant (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 78). 2. [La qualité énoncée par tel donne lieu à une compar.] a) Tel que + sub. compar.
α) [Dans la princ. tel est épith.] − [Dans la compar. il est attribut du suj.] Arrien comme toujours a bien travaillé. Mais cette fois, il fait plus: il m'offre un don nécessaire pour mourir en paix; il me renvoie une image de ma vie telle que j'aurais voulu qu'elle fût (M. Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, 1958, pp. 288-289). − [ou bien attribut du suj. réel] C'est un homme tel qu'il vous le faut (Ac.). − [ou bien attribut de l'obj.] La science grecque telle que l'enseignait l'université du second Empire (A. France, Vie fleur, 1922, p. 541).
β) [Dans la princ., tel est en appos.] − [Dans la compar. il est attribut du suj.] Telle qu'elle est, elle est pour moi la seule femme qui existe (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 370).Et cette eau, telle qu'elle est, je l'aime (Psichari, Voy. centur, 1914, p. 18). − [ou bien attribut de l'obj.] Souvent aussi des romanciers catholiques se sont laissé aller à altérer l'œuvre elle-même, telle que l'exigeaient les voies déterminées de l'art, en lui appliquant, pour la régler, des éléments étrangers (Massis, Jugements, 1923, p. 268).Telle qu'elle se montre, je ne peux que l'aimer jusqu'à souhaiter de ne plus la voir (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 176): 3. Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change,
Le poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange!
Mallarmé, Poés., 1898, p. 70. − [Dans une série d'expr. plus ou moins tautologiques qui servent à accréditer une affirmation (tel que je vous vois = il est bien évident que je vous vois tel que je vous vois)] ♦ Tel que je vous vois, tel que vous me voyez. Tel que vous me voyez, dit le beau chasseur, je pratique la chirurgie dans une bourgade voisine de Bagnières (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 257).Fort bien! Quant à moi, tel que vous me voyez, dès la pointe du jour, je suis là (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 2).[Reprenant un (ou plusieurs) adj. (et avec une valeur d'oppos.)] Sombre et triste, vieux et décrépit, tel que tu me vois aujourd'hui, j'ai été fort et vigoureux, brave et intrépide (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 94). ♦ Tel que je le connais. Tel que je le connais, je pense bien qu'il n'attirerait pas Raboliot dans ses guêtres (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 12). ♦ Tel que je vous parle. Ces salopards!... Petit factorier à mes débuts, je les ai vus tel que je vous parle, s'en retourner après victoire dans leur village (Céline, Voyage, 1932, p. 176). − [La sub. compar. peut être ell.] Tels que la haute mer contre les durs rivages, À la grande tuerie ils se sont tous rués, Ivres et haletants, par les boulets troués, En d'épais tourbillons pleins de cla-meurs sauvages (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 229). b) Tel que + nom ou nominal − Qui est semblable, pareil à. Cependant des montagnards, se tenant par les mains, formaient un groupe diversement agité, tel qu'un vaisseau battu de la tempête et qui flotte sur ses ancres (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 79).Des gouttes d'eau pendaient encore, gonflées et telles que des larmes (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 188). ♦ [Sans que] J'aurais éprouvé un bonheur immense à pouvoir aller jacasser partout, telle une gamine malicieuse (Frapié, Maternelle, 1904, p. 58).Ils rougirent et se dispersèrent telle une nuée d'étourneaux (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 129). − Qui a la nature, les qualités de quelqu'un ou de quelque chose. Les arguments et les mouvements d'éloquence pour lesquels ces messieurs sont payés ne sont pas faits pour des intelligences telles que la vôtre (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 38).Nous ne faisons pas, moi du moins, une guerre de sauvages... Surtout aux femmes! et aux femmes telles que vous! (Sardou, Rabagas, 1872, iii, 7, p. 128). ♦ Tel par exemple ... que. Divers quartiers de Paris, tels, par exemple, que ceux de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-L'Auxerrois (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 545). ♦ [Suivi d'une énumération] Rappellons-nous que d'autres mots tels que mon, ton, son, etc., sont ordinairement appellés pronoms qui pourtant modifient toujours, et ne remplacent jamais rien (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 45).Certains végétaux tels que le chou, les raves ou navets à racines charnues, probablement indigènes dans l'Europe occidentale, ont tenu de bonne heure leur place dans le régime alimentaire des peuples celtes et germaniques (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 140). c) Tel compar. + subst. ou nomComme.
α) [Le subst. a valeur de suj.] Ses grands yeux noirs [de la jeune Espagnole] brillaient sous la noire mantille. Telle une double étoile au front des nuits scintille Sous les plis d'un nuage obscur (Hugo, Orient., 1829, p. 175).Le gaz pleure, tel un œil (Moréas, Cantil., 1886, p. 129).Il court tel un zèbre (Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2791, p. 17).
β) [Le subst. a valeur d'obj.] On découvre peu à peu le nouveau Roi d'Espagne, tel un Roi de Pique, entouré de sa cour (Claudel, Soulier, 1944, Épil., 1, p. 1084). d) [La compar. étant devenue fictive fonctionne entre tel et le subst. lui-même] Tel quel − Tel qu'il est, dans l'état où il se trouve au moment considéré. Vous ne m'avez pas demandé mon avis (...) si je vous l'avais donné tel quel, vous auriez pu me dire que vous ne me le demandiez pas (Renard, Corresp., 1896, p. 151).Une brune frénétique aux cheveux droits, en fichu jaune, venue telle quelle, en automobile, d'une place voisine (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 61). − Péj. Quelconque, médiocre. Il y a un moment de l'année où (...) on fait beaucoup de musique telle quelle (Berlioz, Grotesques mus., 1859, p. 112).Me voici à Coulommiers (...). C'est une ville assez insignifiante, avec une église telle quelle, quelques ogives et une tour rococo. Les environs paraissent jolis. On est dans un bassin d'arbres (Hugo, Fr. et Belg., 1885, p. 18). − Pop. Tel que. Tel que, cela se couperait très mal (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1913, p. 362).Cette semaine, il n'a pas grossi, il est resté tel que (MmeAbh, le 11 déc. 1930 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2795, p. 19). ♦ [Pour indiquer qu'une citat. est reproduite exactement ou pour confirmer ou renforcer une déclaration qui surprend] Et un vieil ami (...) a répondu (...): ,,M. Raynal, il est à la cabane Bambou.`` Tel que (A. Salmon, Souvenirs sans fin, 1903-08, p. 194 ds Grev. 1986, § 620, p. 988). Rem. Tel s'accorde avec le plus proche des deux termes mis en compar.: Elle était encore là comme une bulle irisée qui se soutient. Tel un arc-en-ciel, dont l'éclat faiblit, s'abaisse, puis se relève (Proust, Swann, 1913, p. 352). Sous l'infl. de tel que..., on trouve parfois l'accord, non avec le terme qui suit tel, mais avec celui qui fait l'objet de la compar., même chez des aut. qui suivent ailleurs l'autre principe, ce qui semble montrer qu'ils sont peu attentifs à cet accord purement graphique, qui varie d'ailleurs souvent d'une édition à l'autre. Je m'étais approché jusqu'au premier rang et je regardais avec les autres cet attelage perdu qui nous revenait, tel une épave qu'eût ramenée la haute mer − la première épave et la dernière, peut-être, de l'aventure de Meaulnes (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 35). Il bandait ses muscles, tel une bête qui va sauter, mais il ne voyait rien qui ne fût calme (Saint-Exup., Vol de nuit, 1931, p. 88). Il est beaucoup plus rare que tel soit laissé inv., comme si c'était l'adv. ainsi: Dignes seulement d'être tirés à coups de pierres, tel jadis les hermaphrodites (Montherl., Songe, 1922, p. 42). Inversement, il arrive que, dans tel que, tel soit accordé avec ce qui suit, mais cet usage n'est pas à recommander: Quelque chose d'un peu plus léger que tout le reste, tels que des petits pots de crème ou des poires cuites (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 22). C. − [Tel a une valeur intensive, il marque qu'une qualité est atteinte avec un degré si fort qu'elle entraîne une certaine conséquence] 1. [Tel est suivi d'une prop. corrél.] Sur le trottoir, devant lui, un homme couvert d'un vieux paletot marchait la tête basse, et avec un tel air d'accablement, que Frédéric se retourna, pour le voir (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 212).Il ressentait, à remuer cette lie, une telle amertume, que son arrivée à la gare Saint-Lazare lui parut une délivrance (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 821). a) [Tel figure en tête de phrase] Et tel était l'état de mon cœur, que j'eusse préféré mille fois m'avancer vers les plus arides solitudes (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 42).Telle était l'obscurité, qu'ils ne pouvaient se voir eux-mêmes (Verne,Île myst., 1874, p. 16). b) [Tel entre dans la formation de loc. conj. exprimant la conséquence] Je le possède à un tel point que si j'acceptais (...) vous oublieriez, à chaque instant, la confidence funeste que je vous ai faite (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 320).Nous avons avisé de tout Martin, et de telle manière qu'il ne pût guère se dispenser d'intervenir (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 811). ♦ Rien de tel que. Rien n'est aussi efficace, aussi utile que. Car il n'est rien de tel qu'une pluie de huit jours pour les faire pousser (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 26).Pour intéresser un Anglais à une guerre, rien de tel que de lui suggérer qu'elle ressemble à un match de boxe (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 10).Vieilli. Il n'est (rien) tel que de + inf.Pour s'entendre il n'est tel que de s'aimer (A. France, P. Nozière, 1899, p. 46).Ah!... Il n'est rien tel que de vivre ensemble pour ne se voir jamais (Hermant, M. de Courpière, 1907, iii, 8, p. 26). 2. [Dans une phrase exclam., tel peut ne pas être suivi d'une prop. corrél.] M. de Lamartine était le sauveur. On baisait ses mains, ses habits... La peur était telle! (Dupanloup, Journal, 1852, p. 158): 4. ... au temps de MmeNerissaie de Lalande, qui avait son petit théâtre privé, de Francis Magnard, de Lesseps, de la comtesse de Sireuille, de Mllede Crémont, de tous ceux qui surent maintenir Paris dans un magnifique costume d'apparat et de gentillesse, de telles abominations n'eussent point été permises!
Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 248. D. − Vieilli. [Avec une valeur concess.] Tel qu'il soit. Quel qu'il soit. Un romancier, tel qu'il soit, ça revient toujours dans les mêmes trucs (MmeQt, le 29 juill. 1919 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2789, p. 16). II. − Pron. indéf. [Tel désigne une pers. (ou un ensemble de pers.) que l'on ne veut pas (ou qu'on ne peut pas) désigner avec précision] A. − Tel et tel; tel ou tel 1. Tel et tel. Les sarraux bis de tel et tel qui se vantent d'avoir combattu les Bleus avec les Vendéens du Bocage (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 172).Mais on le voit encore en effervescence chez tels et tels (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 191). 2. Tel ou tel. Je te suis plus ami que tel ou tel (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 416).Si l'on meurt, c'est que tel ou tel a fabriqué un « yorro » ou prononcé des incantations (Maran, Batouala, 1921, p. 110). Rem. 1. La loc. tel ou tel entraîne d'ordinaire, en fonction suj., le sing. du verbe et de l'attribut: Il y a un côté de la guerre qu'il commençait, je crois, à apercevoir, lui dis-je, c'est qu'elle est humaine, se vit comme un amour ou comme une haine, pourrait être racontée comme un roman, et que par conséquent, si tel ou tel va répétant que la stratégie est une science, cela ne l'aide en rien à comprendre la guerre, parce que la guerre n'est pas stratégique (Proust, Temps retr., 1922, p. 982). Le plur. se trouve parfois: Comment ont réagi tel ou tel de mes exigeants confrères (G. Marcel, dans Les Nouv. litt., 20 nov. 1947 ds Grev. 1986, § 444a, p. 739). 2. Tel et tel qui évoque une pluralité, en fonction suj. entraîne d'habitude le plur. du verbe et de l'attribut: Devant lui seul, le raisonnement qui partout ailleurs exaspérait Augustin (si tel et tel croient sur la foi d'exégètes de métier, pourquoi pas toi?) (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 246). Le sing. reste possible, conformément à l'usage class. Tel et tel ironise parfois quand je remonte du puits mes souvenirs de jeunesse (R. Kemp, dans Les Nouv. litt., 25 juin 1959 ds Grev., loc. cit.). B. − Littéraire 1. [Déterminé par une prop. rel. (tel fonctionne comme celui: tel qui, celui qui)] Je sais tel qui, à force de trahisons, de parjures et de sottises tout ensemble, n'a pu consommer sa ruine (Courier, Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, 1816, p. 6).Tel qui semble si courageux et si patient n'a pas eu si grand mérite à vaincre, et tel qui a résisté peu de temps a déployé dans ce peu de temps une vaste énergie méconnue (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 418). − [Dans des tours assimilés à des vérités générales ou à des proverbes] Tel est pris qui croyait prendre; tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Et tel qui vendredi m'avait connu panier percé, s'étonnait de me retrouver fesse-mathieu dimanche (Milosz, Amour. init., 1910, p. 33).C'est la vie! on est girouette ou on ne l'est pas. Tel qui rit... (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, ii, 7, p. 44). 2. [En corrél. avec lui-même ou avec un autre pron.] Tel espérait et se consolait, tel s'affligeait (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 35).Tel mit dans l'affaire vingt mille francs, tel quinze, tel dix (Montherl., Célibataires, 1934, p. 756).Tel est exténué, tel autre est exalté par la chaleur, Keats ne pouvait bien travailler qu'en été, Shelley qu'en automne (Gide,Prétextes, Deux conférences,p. 12 ds Dam.-Pich. t. 7 1940, § 2785, p. 13). 3. [Suivi d'un compl. à valeur partitive] Tel de. Tel de ces opuscules d'un jour m'a coûté plus de peine, proportion gardée, que les plus longs ouvrages sortis de ma plume (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 269).Quand tel de ces messieurs monte à la tribune il est un simple épicier de X... (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 131): 5. En attendant, Odette souffrait de ce que telle de ses amies, épousée par un homme qui était resté moins longtemps avec elle qu'elle-même avec Swann, et n'avait pas, elle, d'enfant, relativement considérée maintenant, invitée aux bals de l'Élysée, devait penser de la conduite de Swann.
Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 468. C. − [Comme substitut d'un nom propre de pers. qu'on ne veut pas ou qu'on ne peut pas nommer] 1. Un tel, une telle. Un tel et un tel sont morts, tu as besoin de les remplacer (Mérimée, Carmen, 1845, p. 67).Et je ne deviens pour moi-même un tel que par l'idée médiatrice de l'autre pour qui je suis un tel (G. Marcel, Journal, 1918, p. 145): 6. On choisit une date qui était prodigieusement incommode pour les uns tels et les uns tels, et pour le matin du mariage j'étais si malade que je pouvais à peine me traîner à l'église.
Barrès, Cahiers, t. 3, 1904, p. 154. − Monsieur un tel, madame une telle. Monsieur un tel est très aimable (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 46). − [En un seul mot et avec une majuscule] Mademoiselle Unetelle qui se dévoue jour et nuit pour nos chers blessés (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 127). 2. Vieilli. [Empl. sans art.] Monsieur tel, madame telle: 7. Cependant, lorsque Messieurs tels, tels et Compagnie, furent arrivés en un pays étranger, ils furent étrangement surpris de recevoir une lettre du syndic de leurs créanciers, qui les avertissait sous main qu'il se trouvait à l'actif une somme deux fois plus forte qu'au passif.
Balzac,
Œuvres div., t. 1, 1825, p. 124. − [Avec répétition de tel] Dans tous les salons où vous la présenterez, elle aura moins de succès que madame telle ou telle qui a les traits moins corrects et le nez moins droit (About, Roi mont., 1857, p. 57). Prononc. et Orth.: [tεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. notion de similitude A. Terme d'appel 1. a) de que conj. à valeur conséc.
α) 938-950 en fonction d'épith. (Jonas, éd. G. de Poerck, 217: poscite li qe cest fructum qe mostret nos habet qel nos conservet et ad maturitatem [...] − ure lo posciome e tels eleemosynas ent possumus facere qe lui ent possumus placere); ca 1100 conséc. en parataxe (Roland, éd. J. Bédier, 3904);
β) en fonction d'attribut 1174-87 (Chrétien de Troyes, Perceval, éd F. Lecoy, 7461: Tex fu li liz, qui voir an conte, C'onques ne por roi ne por conte Ne fu tex fez ne n'iert ja mes); fin xiies. (Conte de Flore et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 733: Car la matere teus seroit Que nus hom a cief nel trairoit); ca 1200 (Guiot de Provins, Bible, 95 ds
Œuvres, éd. J. Orr, p. 13); b) du rel. qui à valeur conséc. ca 1100 (Roland, 19: Jo nen ai ost qui bataille li dunne, Ne n'ai tel gent ki la sue derumpet); 1176 (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3986), autres ex. ds A. Henry ds R. Ling. rom. t. 51, pp. 453-454; 2. a) de com
α) fin xes. suivi d'un subst. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 395: Tal a regard [l'angele Deu] cum focs ardenz);
β) ca 1050 introd. une compar. (St Alexis, éd. Chr. Storey, 5: Ja mais n'iert [li secles] tel cum fut as anceisurs); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 7120: Chascuns s'arma [...] De teles armes come il ot), autres ex. ds A. Henry, ibid., p. 457; b) de que
α) 1269-78 introd. une compar. (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4698: Se cil est tels que je te conte?);
β) suivi d'un pron. ou d'un subst. « semblable à, du caractère de » 1580 un tel desseing que le mien (Montaigne, Essais, I, 28, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 184); 1591, 29 juin de tels gens que vous (Lettres de Henri IV, éd. Bergey de Xivrey, t. 3, p. 410); 1762 (Rousseau, Émile, III ds
Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 4, 1969, p. 473: les professions [...] telles, par exemple, que celle de perruquier); 3. de quel introd. une compar. 1erquart xiiies. tel quel « tel que, ainsi que, dans l'état où » (Renclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, LXXXV, 10: Quant de ten bel cors orguel kieus, Mieus te venist estre tieus quieus Est li plus bochus ke je vois); 1269 (Arch. nat. J 1124, pièce 4 ds Gdf.), de là, en phrase ell., ca 1350 tel quel v. A. Henry, ibid., p. 447, note 6 (Gilles li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 196: Prouvendes teles queles); vers le mil. du xxes. 1955 (A. Billy ds Figaro, 22-23 mars in Grev., 460, rem. 4, note 1), on relève la forme incorrecte tel que; 4. de que introd. une complét. ca 1208 (Geoffroi de Villehardouin, Constantinople, éd. E. Faral, I, 1,11: Meis la fin fu telx qu'il envoieroient messages les meillors); av. 1220 (Henri de Valenciennes, Constantinople, 667 ds T.-L.: Et si taillierent entre els une pais tel, ke les doi partïes s'en iroient a Ravenyke). B. En fonction d'art. dém. indéf. [Moignet, p. 115], empl. seul ou redoublé 1. épith. a) 2emoit. xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 138: Ciel Qui tal exercite vidist; 208); fin xes. (Passion, 302; 431); ca 1160 annonce ce qui suit (Roland, 3826: dei je tel plait tenir), v. A. Henry, ibid., pp. 446 et 452; b) 2emoit. xes. empl. avec le dém. cil (St Léger, 207: Ciest omne tiel); c) ca 1100 détermine des numéraux cardinaux (Roland, 2092: Telz .iiii. cenz i trovet entur lui; 2120); d) ca 1150 tel... tel avec ell. (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 738: À tel mesfait, tel gueredon!); 2. attribut a) 2emoit. xes. (St Léger, 79: Quant ciel'irae tels esdevent); ca 1100 (Roland, 529; 1044); ca 1200 en tête de prop. avec invers. du suj. (Guiot de Provins, op. cit., 73, p. 12: Molt furent nei li philosophes − teius estoit lor generals nons − ), v. A. Henry, ibid., p. 448; b) ca 1180 tel... tel en phrase ell. (Marie de France, Fables, 81, 14 ds T.-L.: tel en pensé, tel en la buche); 1269-78 (Jean de Meun, op. cit., 9306: tele la mere, tel la fille), v. aussi Proverbes, éd. J. Morawski, 155 sqq. [ms. fin xiiies.]; 3. empl. comme pron. a) fin xes. tel, tele fém. empl. comme neutre « une telle chose » (Passion, 110: À cel sopar un sermon fiz; Chi cel non sab tal non audit); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 16891: Onc, par Deu, tel ne vi), v. A. Henry, ibid., p. 463, note 3; b) ca 1100 évoque un subst. précédemment énoncé (Roland, 1044: Bataille avrez, unches mais tel ne fut; 2311). II. Adj. notion de degré, d'intensité A. empl. seul 1. 938-950 (Jonas, 163: per cel edre dunt cil tel dolor aveiet si debetis intelligere); 2emoit. xes. (St Léger, 65: Por ciel tiel duol rova.s clergier; 144); 2. ca 1050 empl. exclam. (St Alexis, 416: À tel dolur ed a si grant poverte, Filz, t'ies deduit par alïenes terres!). B. 1. Ca 1050 annonce une conséc. en parataxe (St Alexis, 139: À tel tristur aturnat sun talent, Unc puis cel di nes contint ledement); 2. ca 1100 terme d'appel de que introd. une conséc.; épith. (Roland, 722: Par tel aïr l'at trussée et brandie [sa hanste] Qu'envers le cel en volent les escicles); 1130-40 (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1186); ca 1150 précédé de l'art. indéf. un (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 140); 1306 attribut (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett,6: ses granz chevaleries et ses granz hardemens, lesquiez sont tiex que je li vis [...] mettre son corps en avanture de mort). III. Indéf.; désigne une pers., une chose déterminées, mais sans pouvoir fournir grande précision A. adj. 1. 2emoit. xes. (St Léger, 73: Ja fud tels om, Deu inimix, Qui l'encusat ab Chielpering); 1283 venir en tel lieu; estre a tel jor a Clermont (Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon,58; 92); 2. le subst. déterminé par tel est antécédent d'un rel. a) α) ca 1165 antécédent temp. (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 25098: ja vi jo ja tel jor Tel tens, tel semaine e teus ans Que la joie par ert si granz!);
β) ca 1280 antécédent local [tel est précédé de un] en un tel pays ou (Adenet le Roi, Cleomades, éd. A. Henry, 6305); b) ca 1165 tel... dont (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 9272); xiiies. tel précédé de un (Auberee, 2 ds Nouv. Rec. des fabliaux, éd. W. Noomen, t. 1, p. 172: Un tel conte m'orra retrere, Dont je me sui mout entremis); 3. xiiies. tel introd. une concess. au mode subj. tex peust il estre (Lancelot en prose, éd. A. Micha, t. 8, LXIIIa, 10) 1551 telle qu'elle soit (Pontus, trad. Hébrieux, Dial., III, p. 117 ds Hug.), usage proscrit ds Rem. sur la lang. fr. de M. de Vaugelas, notes de Th. Corneille, Paris, Th. Girard, 1687, p. 701), v. aussi A. Henry, ibid., p. 459. B. Pron. désignant une pers. 1. pron. d'appel suivi d'une rel. a) régime ca 1100 tel... dunt (Roland, 1566: Tel as ocis dunt al coer me regrette); id. tel... que (ibid., 1590); b) suj. ca 1165 (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2936: Mes tex fait mal, qui ne le set), v. aussi Proverbes, 2326 sqq. [mss xiiie-xves.]; 2. tel i a loc. fonctionnant comme pron. indéf. « il y a des gens qui; certains » 1130-40 (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, ms. A, 197: Tels i avoit qui l'esgardoient); 3. 1174-76 redoublé tel... tel acc. masc. sing. « l'un... l'autre » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2673; 2675); ca 1200 telui... telui datif masc. sing. (Poème moral, éd. A. Bayot, 275); 4. a) 1456-67 ung tel de ses gens; ung tel des siens (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, V, p. 55, 52); b) 1609 monsieur un tel (La Petite bourgeoise, in Sigogne,
Œuvres satyriques, 257-258 ds Quem. DDL t. 18); 1558 messieurs tel et tel (B. Des Périers, Nouvelles Récréations, éd. Kr. Kasprzyk, III, p. 25). Tel (sing. masc. cas suj. tieus, teus [tels anal.]; cas régime tel; fém. et neutre cas suj., cas régime tel. Plur. masc. cas suj. tel; cas régime teus, tels; fém. cas suj., cas régime teus, tels [les formes fém. tele, masc. cas régime telui, rare, sont anal.]) est issu du lat. talis « tel, de cette qualité, de cette nature, de ce genre », spéc. empl. pour annoncer ce qui suit (coepit cum talia vates, Virgile, Énéide, VI, 372); fréq. utilisé en corrél., notamment avec qualis « tel que » et avec le rel. qui introd. une conséc. et suivi du subj. À basse époque, on relève la répétition talis et talis (déb. iiies., Tertullien, Herm., 31: scena erat talis et talis); talis synon. de is, hic, ille (ve-vies.) et talis qui (+ subj.) « plus d'un, maint qui » (déb. vies. ds Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 41 266. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 59 889, b) 44 366; xxes.: a) 55 454, b) 67 272. Bbg. Dhorne (F.). À propos de tel. B. Ét. Ling. fr. Tokyo. 1984, no18, p. 103; 1985, no19, pp. 22-43. − Gardner (R.), Greene (M. A.). A Brief description of Middle French syntax. Chapel Hill, 1958, pp. 18-19, 27, 29, 82-83. − Gondret (P.). Les Pron. et déterminatifs indéf. dans les phrases négatives en fr. du xiies. au xvies. Thèse, Paris, 1980, pp. 38-40. − Henry (A.). Tel en anc. fr. R. Ling. rom. 1987, t. 51, pp. 437-500. − Huot (H.). Construct. inf. du fr.: le subordonnant de. Genève, 1981, p. 258, 414, 417, 421, 429-430, 435, 441.− Jonas (P.). Les Syst. comparatifs à deux termes en anc. fr. Bruxelles, 1971, p. 114, 134, 144, 160, 166-179. − Kalepky (Th.). Tel ohne que im Vergleichsatze. Z. rom. Philol. 1908, t. 32, pp. 678-685; 1910, t. 34, pp. 523-525. − Ménard Synt. 1973, p. 33, 249, 258. − Offroy (G.). Contribution à l'ét. de la synt. québécoise d'après la lang. des journaux. In: Trav. de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p. 275. − Pierrard (M.). La Rel. sans antécédent en fr. moderne... Paris; Louvain, 1988, p. 64. − Quem. DDL t. 18. − Tilander (G.). Pourquoi vieux fr. (aus)si com, (au)tant com, tel com sont-ils devenus (aus)si que, (au)tant que, tel que en fr. mod. Studier i Modern Språkvetenskap. 1946, t. 16, pp. 31-56. |