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TEINTURIER, -IÈRE, subst.
A. − Artisan qui assure diverses opérations de teinture, notamment des textiles. Teinturier en laine, soie et fil; teinturier en cuirs et peaux, en fourrure; teinturier de plumes d'ornement et de parure; cuve de teinturier. Pour faire le drap d'un habit, il a fallu occuper des fileuses, des tisseurs, des fouleurs, des tondeurs, des teinturiers (Say, Écon. pol., 1832, p. 91).Devant la mosquée, des teinturiers tendent de longues bandes d'étoffes bleues qui sèchent au soleil (Du Camp, Nil, 1854, p. 114).
En appos. Ouvrier teinturier, maître teinturier. M. Fromentin, maître teinturier en bleu-Buloz (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 420).Le menu peuple, les ouvriers tisseurs, teinturiers, corroyeurs (...) avaient le cœur bourguignon (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 474).
B. − Personne dont le métier est de teindre et d'entretenir des tissus et des vêtements (nettoyage, détachage, repassage); en partic., personne qui tient une boutique de teinturerie et qui assure la relation avec le client sans nécessairement prendre part aux travaux de teinture et de nettoyage. Synon. dégraisseur (région., Lyon).Porter un costume, un manteau, des cravates chez le teinturier. Dès maintenant, il commençait de faire des économies. Par exemple, il détachait lui-même son veston, au lieu de l'envoyer chez le teinturier (Montherl., Célibataires, 1934, p. 858).C'est entendu que la famille me fringue: mais s'il y a un ressemelage de souliers, des mouchoirs à acheter (...) tu ne penses pas que j'attends les vacances? (...) Et encore la teinturière. Ça monte vite la teinturière. L'un dans l'autre, (...) il me reste cinquante, quarante-cinq francs (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 362).
Teinturier nettoyeur (vieilli). Même sens. Le vrai mérite du teinturier nettoyeur est dans la façon habile et minutieuse dont il conduit et finit son travail (Jolly, Blanchiment teint. mat. text., 1900, p. 25).
C. − Subst. masc., VITIC. Teinturier (du Cher). Cépage rouge à petites grappes compactes, dont les baies contiennent une matière colorante rouge; p. méton. (parfois en empl. adj.), cépage obtenu par croisement de celui-ci avec un autre cépage. Louis et Henri Bouschet en croisant l'aramon (cépage gros producteur et à jus incolore) avec le teinturier du Cher (cépage petit producteur et à jus coloré) finirent par obtenir un cépage teinturier et gros producteur: le grand noir de la calmette (Levadoux, Vigne, 1961, p. 124).
Prononc. et Orth.: [tε ̃tyʀje], fém. [-jε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: teinturier, -iere, dep. 1740: -ier, -ière. Étymol. et Hist. 1. 1174-1200 « celui qui exerce l'art de teindre » en la maison d'un tainturier (Renart, éd. M. Roques, 2293); 1669 adj. maîtres teinturiers (Réglem. sur les manufact., août, art. 2 ds Littré); 2. 1853 « personne dont le métier est d'entretenir les vêtements (nettoyage, dégraissage, repassage et aussi teinture) » une cravate de soie à porter chez le teinturier (Champfl., Avent. MlleMariette, p. 277). Dér. de teinture*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 89. Bbg. Quem. DDL t. 4.