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TEINT, subst. masc.
A. −
1. Vieilli. Manière de teindre une étoffe; couleur donnée à une étoffe par la teinture. Le grand teint ou le bon teint, le teint qui se fait avec des drogues chères, propres à donner une couleur solide; Le petit teint ou le faux teint ou le mauvais teint, le teint qui se fait avec des drogues de moindre prix, dont la couleur tient peu (Ac.1835, 1878).
2. [Surtout dans des appellations comm.] Loc. adj. inv.
a) Bon teint, grand teint. Dont la teinture, les couleurs sont durables et ne s'altèrent pas au lavage ou à la lumière. Quand je pense que voilà une robe à sept sous le mètre, et certifiée bon teint! (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 138).Tabliers-bavettes Redoute en vichy écossais grand teint (Catal. La Redoute,automne-hiver,1951-52, p. 36).
b) Mauvais teint. Dont la teinture, les couleurs ne sont pas durables et s'altèrent au lavage ou à la lumière. [Martinet] troquait pour de méchants mouchoirs mauvais teint les beaux cheveux des paysannes (Nerval, Fayolle, 1855, p. 29).
c) Au fig. Bon teint
[En parlant d'une pers.]
Qui est solide, qui ne change pas. Le général: (...) Quel âge avez-vous, baronne? La baronne: J'avais quarante ans la dernière fois que je vous vis à Paris.Comptez. Le général: Hon! hon! diable! (Il fait claquer sa langue) n'importe, vous êtes comme moi, vous êtes bon teint (Feuillet, Scènes et com., 1854, p. 202).
Qui a des convictions solidement établies. Les femmes les plus remarquables du faubourg (...) mettaient tout leur espoir politique en certains républicains bon teint comme M. Doumer et M. Deschanel (Proust, Sodome, 1922, p. 745).
[En parlant d'un inanimé] Qui présente bien et a bon genre. Un succès tout neuf et bon teint (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 161).Les Chameroy ont trois millions de fortune (...) leur appartement est leur portrait (...). Leurs meubles leur ressemblent: c'est solide, bien conditionné, bon teint et affreux! (Labiche, Cigale chez fourmis, 1876, 3, p. 203).
B. − Coloration, aspect du visage d'une personne variant selon la race, l'âge, l'état de santé et les conditions climatiques. Synon. littér. carnation.Passereau avait (...) le teint méridional (Borel, Champavert, 1833, p. 172).Je voyais bien qu'elle était admirablement faite, et que, avec son joli teint frais, elle avait du brio et de l'éclat (Gyp, Souv. pte fille, 1927, p. 213).C'était une véritable merveille!... Un port!... Un teint de roses... La beauté soi-même!... Et quel charme mon ami! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 498).
SYNT. a) Avoir un beau, un vilain teint. b) La beauté, la blancheur, la fraîcheur, la pureté, la vigueur du teint; éclaircir, rafraîchir, embellir le teint; conserver son teint de jeune fille. c) Teint animé, éclatant, fleuri, florissant, frais, rose, rouge, vermeil; teint ambré, basané, bronzé, brun, coloré, cuivré, doré, hâlé, mat, sombre; teint bilieux, blanc, blafard, blême, brouillé, cadavérique, fané, grisâtre, jaunâtre, laiteux, livide, maladif, pâle. d) Teint de blonde, de rousse; teint d'arabe, de métis; teint d'albâtre, d'ambre, de cendre, de cire, de cuivre, de bronze, d'ivoire, de marbre, de plomb, de porcelaine, de médaille, de statue, de velours; teint de fleur, de géranium, de lys, de lait, de pêche, de neige, de rose; teint de cardiaque, de malade, d'hépatique, de mort.
P. métaph. Et, parmi les flacons, souvent l'aube au teint blême M'a surpris dénouant un masque de velours (Gautier, Poés., 1872, p. 297).
En partic.
Vieilli. Coloration du visage (p. oppos. à la blancheur). Avoir du teint, manquer de teint. (Dict. xxes.).
Aspect coloré du visage donné par le maquillage. Avoir le teint poudré. Des femmes, des filles aux cheveux jaunes, aux seins démesurément rebondis, à la croupe exagérée, au teint plâtré de fard, aux yeux charbonnés, aux lèvres sanguinolentes (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Femme de Paul, 1881, p. 1217).J'ai vu que dans cette secte maudite on a « le teint fardé » (Montherlant, Pitié femmes, 1936, p. 1187).
Fond* de teint.
[En Afrique Noire] Loc. nom. ou adj. Teint noir, teint clair. (Personne de race noire) dont la couleur de la peau est ou n'est pas très foncée. Il est grand, teint noir (Invent. Particul. lex. Fr. Afr. n.1983, p. 458).C'est la teint clair qui était avec toi l'autre jour? (Ndiaye-Corr.-Schmidt, Sénégal, 1979, p. 141).
Prononc. et Orth.: [tẽ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 taint « couleur, teinture » (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 4451); ca 1165 d'un teint, d'une color (Benoît de Ste-Maure, Troie, 6723 ds T.-L.); en partic. 1671, mars grand & bon, petit teint (Reglemens concernant les manufactures et teintures des étoffes, éd. 1727, t. 1, p. 364 et 365); d'où 1876 bon teint « authentique, véritable » (Labiche, loc. cit.); b) 1876 « quantité de laine ou de toute autre matière textile destinée à recevoir la même couleur » (Lar. 19e); 2. ca 1470 « coloration et aspect du visage, selon les dispositions individuelles, l'âge, l'état de santé, les conditions climatiques » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 271); en partic. 1690 « coloration vive du visage, par opposition à la blancheur » (Fur.). D'un lat. d'époque impériale tinctus, part. passé subst. de tingere, d'où l'a. fr. teint, part. passé adj. « pâle », cf. le verbe teindre qui a souvent en a. fr. le sens de « (faire) changer de couleur sous l'effet d'un sentiment », dep. 1160-74 (Wace, Rou, II, 2289 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 1 653. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 038, b) 2 516; xxes.: a) 2 904, b) 2 190.