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TAU, subst. masc.
A. − Dix-neuvième lettre de l'alphabet grec (τ, T) notant une occlusive dentale sourde et correspondant au t français. Un très curieux cas d'apocope (...). - Suppression de l'alpha, du tau et du lambda ! (Benoit, Atlant., 1919, p. 225).
− [Usage symbolique de la lettre] Signe numérique grec, dont la valeur est de 300 quand l'accent supérieur est placé à droite (τ'), et de 300 000 quand l'accent inférieur est placé à gauche (,τ). (Dict. xixeet xxes.).
B. − P. anal. (d'aspect avec la forme graph. de la lettre majuscule)
1. HÉRALD. Figure en forme de T, aux extrémités pattées (nommée aussi croix de Saint-Antoine) (Dict. xixeet xxes.).
2. Bâton en forme de béquille ou de potence. On venait de tous les points cardinaux (...) à pied, avec la grossière béquille en forme de T, et qui devint l'insigne des Antonins, le tau fameux (La Varende, Esculape, 1949, p. 105).
− Spécialement
♦ RELIG. ÉGYPTIENNE. Instrument sacré en forme de tau grec, que certaines divinités portaient à la main. Sur le fût des énormes colonnes tournaient des figures décoratives ou symboliques coiffées du pschent, armées du tau, qui se suivaient processionnellement (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 229).
♦ RELIG. CATH. Bâton pastoral d'évêque au Moyen Âge. (Dict. xxes.).
3. [P. allus. au signe imprimé par l'Ange de l'Apocalypse sur le front des élus] Est-ce la résolution et la volonté qui avaient tracé sur les lignes de son front la forme sinistre du Tau, signe des destinées fatales? (Nerval, Voy. Orient, t. 2, 1851, p. 177).
Prononc. et Orth.: [to]. Homon. taud, taux, tôt. Att. ds Ac. 1762, 1798. Étymol. et Hist. 1. 1451 thau « marque imprimée par un ange sur le front des élus » (Guillaume Alexis, L'ABC des doubles ds Œuvres poétiques, éd. A. Piaget et E. Picot, t. 1, p. 51, v. 1178); 1533 signe Tau « id. » (Marguerite de Navarre, Les Marguerites de la marguerite des princesses, Oraison à J.-C., éd. F. Frank, t. 1, p. 134); 2. 1586 Thau « lettre hébraïque » (Le Loyer, Spectres, 2epart., p. 313); 3. 1671 hérald. (Menestrier, Art du blason, p. 205); 4. 1732 taf « dix-neuvième lettre de l'alphabet grec » (Trév.); 1832 tau « id. » (Raymond); 5. 1814 « sceptre en forme de tau des divinités égyptiennes » (Bern. de St-P., Harm. nat., p. 111); 6. 1842 « signe numérique des Grecs » (Ac. Compl.); 7. 1904 « bâton ou canne courte à tête façonnée en manière de béquille et que l'on appelait aussi bâton de Saint Antoine ou Potence » (Nouv. Lar. ill.). B. lat. tau « lettre grecque », gr. τ, T « dix-neuvième lettre de l'alphabet grec », « signe numérique ».